Zéro pointé pour N’Diaye, Pietri, Iddir, Malonga, Camara…
Si les résultats de ce dimanche à Ekaterinburg, Russie, n’ont pas effacé les résultats français d’hier, ils en effacent presque entièrement la bonne impression.
Aucune médaille féminine malgré la présence de la médaillée mondiale Fanny-Estelle Posvite (-70kg), projetée d’entrée par la hanche magique de la championne d’Europe néerlandaise Van Dijke sur le chemin de l’or. Malgré aussi le duel des deux -78kg les mieux placées derrière Audrey Tcheumeo au classement mondial, Sama Hawa Camara (12e) et Madeleine Malonga (15e). La première subit la dynamique allemande actuelle, incarnée par la grande Anna Maria Wagner, 21 ans, championne d’Europe junior 2016 et 33e mondiale. Quant à Malonga, c’est la pression au sol de la championne du monde 2015, la Japonaise Mami Umeki, bien plantée debout et inarrêtable en ne-waza sur ses renversements simples, mais mortels qui lui posait un problème. Plus embêtant, la grande Française n’arrivait pas à se dépêtrer en repêchages de la Russe Antonina Shmeleva, 21 ans et 59e mondiale.
Pietri n’a pas le déclic
Les garçons ? Ils étaient très attendus. Comme Pierre Duprat hier, l’ancienne équipe de France, Loic Pietri, Alexandre Iddir – désormais monté de catégorie – devaient ramener de la force et des résultats à ce groupe en construction dans la perspective de préparer les championnats du monde. On espérait aussi, bien sûr, que Pape Doudou Ndiaye reprenne sa marche en avant après son titre national et sa médaille à Paris.
Malheureusement, les deux -81kg, Pape Doudou Ndiaye et Julian Kermarrec qui l’accompagnait étaient écartés rapidement. Kermarrec par un Géorgien de 20 ans, Ndiyae au deuxème tour (après avoir écarté le Canadien convalescent Valois-Fortier) par un revenant Russe, Murat Khabachirov, qui reprend cette année après trois ans d’absence à l’international. En -90kg, Loic Pietri faisait un combat actif avec ses seoi-nage et ses ko-uchi, mais il manquait encore un peu d’impact pour déstabiliser franchement Said Emi Zhambekov, un Russe de 28 ans et 99e mondial, qui finissait par contrer un ura-nage de Pietri. Nouvelle déconvenue pour le finaliste des championnats du monde 2015.
Iddir, au pied du podium (et du mur) en -100kg
C’est Alexandre Iddir qui faisait la meilleure performance française du jour en se classant cinquième en -100kg, battant au deuxième combat le Brésilien Buzacarini, l’un des top 20 de cette catégorie. Mais la belle dynamique s’enrayait contre le puissant Hongrois Miklos Cirjenics, un colosse fort en contre qui le prenait en tani-otoshi sur sortie d’attaque. Revenu pour la place de trois, il se faisait manoeuvrer par son vieux rival Varlam Liparteliani qui obtenait au golden score la sortie de tapis fatal. Alexandre Iddir est manifestement déjà bien installé dans cette nouvelle catégorie de poids et son adaptation a été rapide, un bon signe. À lui de prouver maintenant qu’il peut faire mieux que lors de l’olympiade précédente à ce niveau de poids.
Le Japon toujours patron
Le Japon fait très fort ce week-end, le dimanche étant dans la continuité du samedi. Ils ne perdent que deux combats, à chaque fois contre un représentant russe. Seul le -81kg Hayato Watanabe ne va pas jusqu’au podium, battu au premier tour par le champion olympique Khasan Khalmurzaev sur un très long bras de fer. Et en -70kg, Saki Niizoe, avant d’aller chercher le bronze, est contrée joliment par Alena Prokopenko – qui ira jusqu’en finale pour sa première grande perf internationale. Mais avec trois titres encore aujourd’hui pour Mami Umeki (-78kg), la jeune Sara Asahina (+78kg) et le -90kg Kenta Nagasawa (avec son fort ashi-guruma) le Japon finit tout de même à six médailles d’or, huit médailles en tout pour neuf engagés !
Quatre finales pour les filles de Russie
Du coup la Russie pâtit un peu de la comparaison. Douze médailles, mais deux titres seulement. Celui de son -66kg Abdulhzalilov hier et de son -81kg champion olympique Khasan Khalmurzaev aujourd’hui, qui finissait par un gros uchi-mata sur Attila Ungvari. Une belle satisfaction aussi du côté de son puissant et précoce -100kg Niyaz Ilyasov, champion d’Europe et champion du monde juniors 2015, déjà très impressionnant finaliste ici.
La satisfaction russe est sans doute à placer du côté des féminines. Deux fois finalistes des championnats d’Europe, elles engrangent quatre finales en Russie. Signe d’une lente montée en puissance.