Il n’y aura pas de nouvelle médaille tricolore ce samedi à Tashkent suite au revers en place de trois de la championne de France en titre chez les -63kg Agathe Devitry. La Campinoise qui avait pourtant pris sa journée par le bon bout en balayant à l’entame des trente dernières secondes la Croate Iva Oberan, médaillée lors du récent Grand Prix du Portugal, au premier tour. Un premier succès par waza-ari qui en appelait un second face à la Chinoise Jing Tang, quatre-vingt-dix places devant la Française au classement mondial, sur un enchaînement uchi-mata/ko-uchi-gari bien inspiré.
Suffisant pour s’inviter en quarts face à la Slovène Andreja Leski, vice championne du monde et médaillée européenne en 2021, qui l’impactait après une vingtaine de secondes de combat sur un tai-otoshi supersonique. En repêchages, Devitry parvenait à faire monter les pénalités dans le camp de l’expérimentée Américaine Hannah Martin, trente-quatre ans, pour croire jusqu’au bout en son premier podium en Grand Chelem. Pour l’en empêcher, la jeunesse de la Hongroise Szofi Ozbas, championne olympique de la jeunesse en 2018 et championne du monde juniors l’année suivante. C’est cette dernière qui prenait les commandes de cette petite finale en insistant sur son ko-uchi-gari pour waza-ari peu après la mi-combat, mais la Française ne lâchait rien et parvenait à égaliser en poussant son opposante en déséquilibre sur le dos. Elle était même toute proche de s’imposer en imposant sa hanche après une petite minute de golden score, mais la supervision vidéo ne bronchait pas. Avertissement sans frais pour Ozbas qui résistait aux fauchages intérieurs de Devitry jusqu’à sortir de son chapeau un malicieux uki-waza qui lui offrait le bronze. Rageant pour Devitry, qui pourra toutefois s’appuyer sur cette journée pleine face à cinq adversaires mieux classées qu’elle.
Chez les masculins, les trois engagés du jour n’ont pas trouvé les moyens de s’exprimer au-delà du deuxième tour. En -73kg, Benjamin Axus se faisait piéger par le Kazakhstanais Daniyar Shamshayev sur un ko-uchi-gari très compact après s’être défait de l’Allemand Jano Ruebo en surpassant sa tentative de contre en début de golden score, quand Joan-Benjamin Gaba ne parvenait à se défaire de l’Algérien licencié au PSG Judo Redouane Dris, qui le décollait sur sode après une minute trente de mort subite. Dans la catégorie supérieure, Tizie Gnamien faisait bien parler la poudre en deux temps contre le Kirghiz Ratbek Zhumanazarov (seoi-nage puis ura-nage), mais était contrait à l’abandon sur l’étranglement du local Sharofiddin Boltaboev, septième des derniers Jeux olympiques et actuel douzième mondial.
L’Ouzbékistan qui est aujourd’hui parvenu à décrocher l’or par l’intermédiaire de son -73kg Murodjon Yuldoshev, en bronze en décembre dernier lors du Masters, tandis que le Japon, vite privé de son masculin du jour Ken Oyoshi (-73kg, vainqueur de la coupe du Kodokan 2022 et médaillé de bronze au Grand Chelem de Tokyo en décembre) dévasté par le hiza-guruma du Suisse Nils Stump, voyait la championne du monde 2022 Megumi Horikawa s’imposer en -63kg avec trois victoires initiales par deux waza-ari et deux derniers combats conclus par ippon, comme en finale face à la Mexicaine Prisca Awiti Alcaraz, qu’elle réglait à grand coup de uchi-mata. Le rapproché du jour est finalement à mettre à l’actif de l’Autriche, propulsée vers les sommets par ses médaillés olympiques de Tokyo. Michaela Polleres (-70kg), qui restait sur une victoire au Masters contre Marie-Ève Gahié, s’impose de nouveau en domptant la double championne du monde en titre Barbara Matic, avant que Shamil Borchashvili (-81kg), qui venait d’assister au revers en petite finale de son frère Wachid, ne termine en argent derrière le Hongrois Attila Ungvari, précis pour conclure sa finale avec son sumi-gaeshi alors que les deux hommes avaient déjà encaissé deux pénalités chacun.