Seule la Coréenne Lee Hyekyeong l’aura arrêtée ce vendredi. Laura Espadinha (ESBM Judo), inarrêtable jusqu’en finale, réalise la performance française du jour tout autant qu’une prestation personnelle qui marque une formidable accélération. Jusqu’alors médaillée au niveau Open européen – une médaille d’argent -, la -48kg tricolore, avec ses ashi-waza, aura traversé son tableau avec une belle autorité technique : o-uchi-gari contre la Slovène Marusa Stangar (tête de série n°4 ce vendredi) ou o-soto-gari en trente secondes contre l’Ouzbek Khalimojon Kurbonova, troisième à Bakou en février. En finale, Espadinha cherchait constamment à passer sa hanche droite devant celle de la Coréenne. Si celle-ci adoptait la même tactique, à mi-combat, l’Asiatique surprenait tout son monde en passant dans le dos de la Tricolore pour lancer un ura-nage très sec. Ippon. Un peu hébétée, la projection était bien validée par les superviseurs de la commission d’arbitrage, au sein de laquelle on remarqua le retour de Juan Carlos Barcos, patron de l’arbitrage mondial de 2007 à 2016.
Si Espadinha est et restera la seule classée féminine française du jour, Richard Vergnes (JC Chilly Mazarin-Morangis), cinquième en -60kg sera lui l’unique masculin tricolore dans les sept premiers. Le Français qui balancera entre satisfaction et frustration. Satisfaction car le Français de vingt-neuf ans, quintuple médaillé de bronze aux championnats de France, aura battu du beau monde : l’Ouzbek Doston Ruziev, 20e mondial et vainqueur du Grand Chelem de Tashkent il y a peu ou l’Azerbaidjanais Turan Bayramov, n°13 mondial. Frustration, car il y aura deux défaites en demi-finale et combat pour le bronze, contre l’Israélien Yam Wolczak puis le Néerlandais Tornike Tsjakadoea – tombeur d’Enzo Jean (Stade Bordelais) en tableau.
Un vendredi où les cinq médailles reviennent à cinq pays diifférents. Qu’y a-t-il du coup à noter ? D’abord, qu’en -57kg, le duel Deguchi/Klimkait continue avec la défaite surprise de la seconde, championne du monde en titre, face à la Slovène Kaja Kazer sur un uki-goshi à gauche, en quart de finale. Ce soir, Klimkait est en argent, Deguchi finit en bronze.
En -66kg, victoire totalement inattendue du Russe Ivan Chernykh, un judoka non classé à la ranking-list senior de vingt-trois ans. Sa dernière compétition internationale ? La coupe européenne juniors de Russie en février 2019 ! Deux victoires aux pénalités contre le Géorgien Vazha Margvelashvili et l’Ouzbek Sardor Nurillaev, 21e mondial.
Le pays organisateur ? Une seule médaille ! Elle est féminine… mais en or ! L’oeuvre d’Eteri Liparteliani qui, à la surprise générale, sauf celle du public géorgien – bouillant et connaisseur – qui bat Jessica Klimkait sur un uki-waza après la fin de la première minute.