Médaillé d’argent, le médaillé mondial 2013 a marqué des points
Ils n’étaient que quatre garçons dans le vent, quatre Français à faire le voyage hongrois ce week-end, pour un Grand Prix placé juste avant les Jeux Européens de Bakou. Il y avait une opportunité pour se mettre en valeur. C’est ce que faisaient très bien les deux légers kazakhs Smetov (-60 kg) et Smagulov (-66 kg) en visite en Europe, comme les meilleurs Ouzbeks, le Hongrois Miklos Ungvari (-73 kg) chez lui. Le Portugais Cielo Dias (-90 kg) ou la Taiwanaise installée à Tokyo, Lien Chen-Ling (-57 kg), ou encore la puissante Espagnole Maria Bernabeu en profitent pour tous gagner leur premier Grand Prix. Pour la Taiwanaise, c’est même la première victoire du pays à ce niveau.
Des quatre Français présents, David Larose en -66 kg, Alain Schmitt et Julian Kermarrec en -81 kg, Romain Buffet en -90 kg, ils sont deux à saisir parfaitement l’opportunité. Si David Larose se montre une nouvelle fois consistant, mais une nouvelle fois au pied du podium en -66 kg, si Julian Kermarrec, présent ici grâce à ses trois podiums glânés dans les Opens continentaux, faisait une compétition encourageante avec un victoire sur un combattant classé aux alentours de la 30e place mondiale et de courtes défaites sur le Russe Semenov et l’Allemand Maresch, en se hissant en finale, Alain Schmitt (-81 kg) et Romain Buffet (-90 kg) font encore bien mieux. Alain Schmitt n’avait plus vraiment fait parler de lui depuis son remarquable championnat du monde, il revient sur ce Grand Prix encore convalescent d’une blessure, et montre qu’il n’a ni abdiqué, ni perdu le fil de son judo. Maître du rythme de ses combats, il a fait tourner en bourrique avec son mouvement favori des adversaires solides, dont l’excellent combattant allemand Wieczerzack, 24e mondial. Moins bien en finale, il s’incline face à l’Ouzbek Imamov, mais rappelle tout de même opportunément que sa présence aux prochains championnats du monde se justifie.
Très beau retour aussi au meilleur niveau international pour Romain Buffet, le grand blond à la garde croisée qu’on n’avait plus vu en finale d’un Grand Prix depuis 2011, en Allemagne. Si un tirage heureux lui épargne les plus costauds de la catégorie (jusqu’en demi-finale même, où il rencontre le Slovaque Randl, 49e mondial), cette finale en Grand Prix obtenue après de bons résultats en Opens continentaux confirme la lente remontée en puissance de l’Orléanais. Après Nicolas Brisson, lui aussi plutôt en forme, Romain Buffet rappelle au bon moment qu’Alexandre Iddir n’est pas tout à fait seul dans cette catégorie.
Galstyan, Keyla et Kayra
L’Américaine Harrison n’en finit plus d’afficher une autorité toujours plus forte sur la catégorie des -78 kg. Après ses victoires au Grand Chelem de Tokyo, aux Grands Prix d’Allemagne et de Géorgie, sa victoire au Masters, la voici à nouveau en or. La championne olympique n’a pas chômé cette année. La curiosité du week-end à Budapest était la présence des « olympiques » russes, le -100 kg Tagir Khaybulaev, battu d’entrée d’une pénalité, et l’ancien -60 kg, Arsen Galstyan. De plus en plus à l’aise dans sa nouvelle catégorie, il rate son passage en finale à cause d’un enchaînement debout – sol exceptionnel de l’Allemand Seidl, mais domine la puissance de David Larose pour la place de trois. Eclipsé depuis son changement de catégorie par les Pulyaev et autre Khan Magomedov, médaillés mondiaux, il sera peut-être prêt, finalement, à se mêler à la lutte pour une nouvelle bataille olympique.
Autre curiosité – franco-turque – la victoire en +78 kg d’un certaine Kayra Sayit… qui n’est autre que Ketty Mathé, désormais installée dans une nouvelle nationalité, et même une nouvelle identité. Pour l’instant, elle est bien partie pour être une redoutable rivale de la titulaire française au niveau international …