La décision de sa participation a été prise il y a seulement quelques jours, suite au forfait d’un autre -81kg français. Très bien vu ! Ce samedi, Alpha Djalo réalise en effet une performance de très haute tenue, s’adjugant la victoire dans sa catégorie des -81kg. Première médaille en Grand Prix mais surtout premier titre sur le circuit FIJ pour le champion de France 2021 du PSG Judo. Une journée référence avec deux monstres de la catégorie au tableau de chasse du Parisien : le Géorgien et champion d’Europe en titre, Tato Grigalashvili, en quart de finale et le néo-Azerbaidjanais Saeid Mollaei, vice champion olympique il y a un an, en finale. Un combat que le Tricolore remporte sur un sasae-tsuri-komi-ashi acrobatique et très engagé mais qui mettait bien le champion du monde 2018 sur la tranche. Toujours aussi mobile, Djalo réalise la journée parfaite (ou presque), s’appuyant sur son enchaînement favori, un ko-uchi-gari/o-uchi-gari qui surprenait par exemple Grigalashvili, ou un o-uchi-gari à droite (pour lui le gaucher) qui trouait la défense du Portugais Joao Fernando en demi.
Tout sourire, Nicolas Mossion, sur la chaise aujourd’hui pour Djalo pouvait applaudir longuement son poulain qui vient sans aucun doute de valider son ticket pour les championnats du monde d’octobre en Ouzbékistan. Une victoire masculine française en Grand Prix, ce n’est pas si courant puisqu’elle est la première depuis Alexandre Iddir fin 2019 à Perth (Australie). Une vraie bouffée d’oxygène et de confiance sur laquelle Djalo va pouvoir compter pour la suite de la saison, dans une catégorie à la densité plus qu’effrayante.
Pour les autres Tricolores du jour engagés, à noter la septième place de Kilian Le Blouch en -73kg. Une première dans sa nouvelle catégorie pour le double titulaire olympique individuel des -66kg dont le bilan de la journée est loin d’être négatif : trois victoires, deux défaites et une prise de repères plutôt intéressante pour la suite.
Enzo Gibelli, dans la même catégorie, s’incline dès le premier tour contre le Brésilien Daniel Cargnin, médaillé olympique 2021 en -66kg, et finalement en bronze à la fin de la journée.
Loic Pietri, lui, subit le kata-guruma tout en puissance de Mollaei en huitièm de finale. Quant aux féminines, Mélodie Turpin (-63kg) et Kaila Issoufi (-70kg) sont éliminés dès leur entrée en lice, battues respectivement par la Cubaine Maylin Del Toro Carvajal et l’Israélienne Maya Goshen.
Un samedi marqué par les contre-performances des favoris du jour : en -73kg, Lasha Shavdatuashvili et Hidayat Heydarov, finalistes à Budapest, ne voient pas le bloc final. Idem pour Rustam Orujov. En -81kg, l’incroyable Japonais Takeshi Sasaki se fait surprendre dès le deuxième tour alors que le Brésilien Guilherme Schimidt, vainqueur en Hongrie, ne termine que cinquième, battu par Grigalashvili pour le bronze. L’enchaînement Budapest/Zagreb, à une semaine d’intervalle, aura été visiblement difficile à gérer pour ceux qui s’y seront risqués. Beaucoup moins de surprise chez les féminines avec les victoires de Barbara Matic et Catherine Beauchemin-Pinard, toutes deux têtes de série ce matin. Championne du monde en titre, la -70kg croate s’impose à domicile alors que la Québécoise n’a pas à déployer sa puissance pour s’offrir la victoire puisque la Vénézuélienne Anriquelis Barrios ne se présente pas en finale des -63kg.
Le Vénézuela à deux médailles ce soir d’ailleurs avec le bronze d’Elvismar Rodriguez en -70kg, elle qui était étudiante à l’université japonaise Tokai il y a quelques années.
En -73kg, le musculeux italien Manuel Lombardo met tout le monde d’accord. Usé par de gros régimes à la fin de l’olympiade dernière le judoka de l’Akiyama Settimo, tout de même vice champion du monde 2021 et cinquième à Tokyo l’année dernière en -66kg, renaît et fait très mal. Un judoka malin et à l’impact terrible sur lequel on pourrait bien miser pour, au minimum, une médaille du côté de Tashkent en octobre.