Elle avait jusque-là tracé son sillon sans dévier. Finaliste en septembre ici-même face à Blandine Pont, Mélanie Vieu, qui s’est offert il y a une dizaine de jours le titre aux Jeux méditerranéens, se retrouvait à nouveau en position de monter sur la plus haute marche. Un parcours où elle aura disposé respectivement de la Turkmène Hojageldiyeva, 86e mondiale, de la Serbe Andrea Stojadinov, septième des derniers championnats d’Europe, l’Américaine (et ancienne Cubaine, Maria Laborde) puis l’Israélienne Tamar Malca, septième des derniers championnats d’Europe -23 ans. Une journée où la judokate du PSG aura été comme à son habitude très concentrée, efficace sur ses sutemi-waza et lucide sur la tactique à adopter. On était donc curieux de la voir contre la Japonaise du jour. Wakana Koga, vice champion du monde 2021, première à Paris en octobre et troisième en février, qui s’était qualifiée avec une tranquillité insolente, usant fatalement de son ne-waza et son o-uchi-gari pour clouer toutes ses adversaires.
De finale il n’y eut pas lieu ou presque avec un travail en kata-te-jime dans la première minute de la Nipponne qui obligeait Vieu à devoir abdiquer. Une victoire express de cette judokate japonaise au visage de kokeshi (les poupées nipponnes en bois), non sélectionnée pour les championnats du monde (c’est Natsumi Tsunoda et Funa Tonaki qui ont été choisies) mais dont la domination du jour confirme que le ticket nippon pour Paris sera bien un combat à trois.
Pour Mélanie Vieu, journée positive puisqu’il y a une nouvelle médaille au bout de la journée : sixième podium pour huit sorties internationales depuis septembre (entre Open européen, Grand Prix, et Jeux méditerranéens) pour la Parisienne. Une régularité intéressante, base solide pour maintenant passer le cap d’un résultat significatif dans un Grand Chelem de haute tenue.

Meilleur masculins tricolore de la journée, Maxime Merlin (AJA Paris XX) termine à une cinquième place positive en -60kg. S’il est battu par Genki Koga sur un kata-te-jime (bis) pour le bronze, le Parisien bat deux clients : le Mongol Sumiyabzar Enkhtiavan, classé sur les six derniers Grands Chelems auxquels il participé (une médaille de bronze à Oulan-Bator) et, surtout, la nouvelle pépite géorgienne de la catégorie : Giorgi Sardalashvili, champion du monde juniors 2021, en argent au Grand Chelem de Tbilissi.
Une prestation loin d’être dénuée d’intérêt pour celui qui avait fini septième à Paris en février.
Les six autres engagés français du jour passent à la trappe avant le bloc final.

C’était évidemment le combat du jour. Une finale entre deux championnes olympiques, cela ne se manque pas. D’un côté Distria Krasniqi, sacrée à Tokyo en -48kg et qui espère bien faire le doublé dans la catégorie supérieure à Paris. De l’autre, Uta Abe, peut-être la meilleure judokate nipponne depuis, peut-être, l’immense Ryoko Tamura-Tani. 22 ans, double championne du monde seniors, championne olympique, invaincue depuis un certain vendredi de novembre (c’était en 2019) et une défaite en finale à Osaka contre Amandine Buchard.
De retour sur le circuit international ce vendredi (il n’y a plus qu’Akira Sone et Shohei Ono à ne toujours pas avoir combattu à l’étranger depuis les JO), la petite soeur d’Hifumi, opérée des deux épaules après Tokyo, est revenue aujorud’hui tel qu’on la connaît : effrayante de puissance et domination. En finale, elle place un o-soto-otoshi parfaitement suivi en ne-waza sur lequel Krasniqi ne peut rien.
Dynamique, visiblement sans pression, la combattante de Park 24 a traversé sa journée avec sérénité.

Deux victoires japonaises lors d’un vendredi où il nous a été officiellement confirmé que l’étranglement mis au goût du jour par Clarisse Agbegnenou allait être interdit. La raison ? Selon la commission d’arbitrage de la FIJ, l’abandon des judokas qui le subissaient était bien plus dû à la pression sur la nuque qu’à l’étranglement en lui-même.
Un vendredi où Christa Deguchi, championne du monde 2019 des -57kg est officiellement revenue aux affaires avec une victoire face à la Géorgienne Eteri Liparteliani grâce à o-uchi-gari parfait. Chez les masculins, les pays d’Asie centrale se montrent à leur avantage avec la victoire du Kazakhstanais Magzhan Shamshadin en -60kg et de l’Azerbaidjanais Yashar Nafajov en -66kg.
Demain six Français en lice (quatre masculins, deux féminines) et un certain Takeshi Sasaki, star du Grand Chelem de Paris en octobre dernier. Attention, show devant.