Géorgie 4 – France 3 !
En toute logique, l’équipe de France féminine n°1, celle qui sera alignée au prochain championnat d’Europe, continue sur sa lancée sur ce Grand Prix de Tbilissi, théâtre d’un entraînement « en situation » pour les meileures frnaçaises face à une opposition globalement faible. Si hier Hélène Receveaux (-57kg) était tombé sur un os avec l’Allemande Theresa Stoll, rien de tel aujourd’hui avec deux fers de lance de l’équipe, la championne du monde en titre Clarisse Agbegnenou (-63kg), et la jeune Marie-Eve Gahié (-70kg), cinquième à Tokyo en décembre, troisième à Paris et au Master avec une autorité nouvelle. Depuis son relativement mauvais championnat d’Europe 2017 (5e avec une défaite sur la Française Pinot et un forfait en suivant), Clarisse Agbgenenou n’a plus perdu qu’une seule fois, contre la Japonaise Miku Tashiro chez elle, une combattante qu’elle a repris avec éclat en finale à Paris. La championne du monde en titre est actuellement la plus forte, y compris devant les quelques très rares féminines qui peuvent lui tenir la dragée haute. Elle fait aujourd’hui quatre combats contre des filles classées entre la 118e place (La Néerlandaise Geke Van Den Berg au premier tour) et la 39e place mondiale (l’Istraélienne Inbal Shemesh en demi-finale). Pas de quoi l’inquiéter évidemment, mais lle n’a pas perdu son temps, s’appliquant manifestement sur ses enchaînements au sol, de plus en plus systématiques, mais pour l’instant encore peu efficaces, et un « petit jeu » de balayages très maîtrisé, qui apporte encore des variations dans son travail debout. Elle marque notamment au premier tour contre la Néerlandaise et en finale contre la Polonais Talach deux o-uchi-gari magnifiques, de facture quasi « décossienne ». À trois semaines des championnats d’Europe de Tel Aviv, Clarisse Agbegnenou est en pleine forme.
Gahié réussit mieux la fin que le début
Même constat pour Marie-Eve Gahié ? En fait, non. La jeune titulaire de 21 ans, certes désormais quatrième mondiale, a eu le privilège d’une opposition digne d’un bon Grand Prix, avec deux premiers tours accessibles (l’Irlandaise Megan Fletcher, 58e, et la jeune Brésilienne Silva Bruna, non classée) et deux combats très intéressants pour finir, contre l’Allemande Szaundra Diedrich, 31e et la Canadienne Kelita Zupancic, 28e mondiales. Deux combattantes de référence, qui valent un peu mieux que leur classement actuel. L’Allemande s’était fait connaître par une médaille européenne en 2015 pour laquelle elle avait étranglé la Française Emane, avant deux années plus difficiles. Mais elle semble de retour avec une médaille au Grand Chelem d’Alemagne et l’autre au Grand du Maroc. Quant à la Canadienne, si elle n’est plus au sommet, elle fut pendant deux ans dans le top cinq de la catégorie et encore finaliste au tournoi de Paris 2017… en battant au passage la Française Gahié. Paradoxalement, c’est après avoir eu un peu de chance contre l’Irlandaise au premier tour, qui aurait pu se voir valider un waza-ari en contre à quelques secondes de la fin, et en remontant un waza-ari sur un mouvement de hanche de la Brésilienne, que la Française toruvait enfin son plein volume sur les deux combattantes les plus dangereuses. Elle clouait l’Allemande sur un uchi-mata tout en envahissement et fixait au sol la Canadienne sur une tentative de sutemi en contre avortée. Sous réserve de ne plus laisser passer de temps faibles à l’avenir, sa troisième médaille d’or en Grand Prix (et un grand Chelem en plus) est prometteuse.
Allardon rate l’opportunité
Si les filles sont à la hauteur de leur réputation avec ce sans faute aujourdhui, qui vient compléter les trois médailles d’hier, dont l’or d’Amandine Buchard, les regards étaient tournés vers les garçons, dont la situation était évidemment moins assurée. Pas de -73kg pour tenter de faire aussi bien que Daniel Jean hier en -66kg, mais deux -81kg très attendus. Jonathan Allardon, un combattant très espéré par le collectif d’encadrement puisque, malgré son échec au championnat de France en novembre, il est sorti depuis au Grand Chelem d’Abou Dhabi et de Tokyo, au Master, au Grand Chelem de Paris et de Dusseldorf, et enfin sur ce Grand Prix de Géorgie. Sa finale au Grand Prix de Croatie en septembre faisait sans doute référence. Malheureusement pour lui et pour les espoirs français de renouvellement dans cette catégorie, malgré quelques victoires intéressantes tout au long de ces sélections récentes, il n’est jamais parvenu à sortir de la zone d’ombre, souvent confronté d’ailleurs à des top10 d’une des catégories les plus féroces du plateau. Ce Grand Prix géorgien pouvait être l’occasion de passer dans la lumière à la faveur d’une opposition moindre, mais ce ne sera finalement pas le cas. Confronté au Kirghize Vladimir Zoloev, 49e mondial au premier tour, il paraissait plutôt à l’aise dans les deux premières minutes, avant de plier progressivement sous la pression de son bras gauche et de céder à huit secondes de la fin.
Alpha perd d’entrée
On attendait aussi beaucoup de la prestation d’Alpha Oumar Djalo, le « héros » du Grand Chelem de Dusseldor (2e), il est malheureusement pour lui confronter d’entrée à l’un des ténors de la catégorie chez lui, l’ancien n°1 géorgien en -73kg, Nuzgari Tatalashvili, lequel commence à trouver ses marques dans sa nouvelle catégorie avec une troisième place à Paris. Sur la lancée de Dusseldorf, le Français faisait un beau combat avec son kumikata de gaucher au revers qui gêne considérablement ses adversaires. Mais le Géorgien trouvait la solution au début du golden score sur un harai-makikomi à gauche parfait. Un combat intéressant… qui montre que le chemin est encore long.
quatre à trois
Après avoir pourtant sorti le champion d’Europe en titre, le Russe Khubetsov, Tatalashvili tombait sur un lourd ko-uchi-gari du n°2 géorgien, Tamazi Kirakozashvili, futur vainqueur de la catégorie.
C’était la quatrième médaille d’or géorgienne après quatre catégories masculines. Soit une de plus que les trois médailles d’or françaises (pour cinq catégories).