Troisième médaille en Grand Prix pour le -60kg français
Il n’a jamais été champion de France juniors (il fut finaliste en 2014 derrière le futur champion d’Europe 2016 Walide Khyar), pas plus que champion de France seniors, malgré trois médailles en 2015, 2016 et 2017, mais Cédric Revol peut néanmoins se prévaloir d’une carrière internationale seniors plutôt conséquente dans les grands tournois seniors, puisque, avec trois médailles en Grand Chelem, et désormais trois médailles en Grand Prix, toutes de bronze, il domine par le nombre de récompenses les meilleurs Français de la catégorie de ces dernières années. Six, c’est mieux que Khyar (qui a tout de même gagné le Grand Prix de Tunisie l’année dernière), mieux que Limare (qui a fait tout de même deux finales de Grand Chelem et une en Masters), et mieux que Mkheidze, qui s’est retrouvé titulaire sur un championnat du monde sans même avoir emporté une médaille en Grand Chelem ou en Grand Prix (il s’est rattrapé depuis en allant en finale de celui du Mexique en octobre).
Cédric Revol a déjà eu son moment international en obtenant, sans réussite, la sélection européenne et mondiale en 2017 aux côtés de Walide Khyar. Supplanté en 2018 par Luka Mkheidze, absent du championnat de France, non sélectionné pour Paris, Cédric Revol devait profiter de l’occasion, qui menaçait d’être l’une des dernières de l’année. Sa première sortie 2019 le relance, avec une nouvelle médaille en Grand Prix à Tel-Aviv, sa troisième.
Le Canadien Poklitar et l’Italien Rea n’avaient pas les moyens de freiner un combattant du top 50 mondial dans les deux premiers tours, et le Russe Albert Oguzov, douzième mondial, l’arrêtait sur un yoko-tomoe « plat ventre », mais dans le timing, en quart de finale. Avec son excellent seoi-nage, le Français eut cependant le mérite d’aller au bout du repêchage en profitant d’une opposition « raisonnable », avec le Bulgare Gerchev, étonnant double finaliste européen 2017 et 2018 (et désormais 25e mondial), mais beaucoup plus transparent ailleurs, et l’Anglais Ashley Mackenzie, quinzième mondial mais moins en réussite depuis le championnat du monde. Une vraie performance néanmoins, et d’autant plus intéressante qu’elle repousse dans le ranking olympique deux adversaires qui peuvent être des concurrents dangereux pour le futur prétendant français à la sélection pour Tokyo 2020. Dans l’état actuel des choses, Cédric Revol a repris la main.
Mokdar engrange de l’expérience
Malgré un bon début de tournoi avec deux victoires, dont la seconde contre le Biélorusse Shershan, 26e mondial, Matthias Boucher devait se contenter d’une septième place, usé sans doute par quatre « golden score » successifs, dont le troisième de presque dix minutes.
Finalement, la médaille de Revol allait être la seule de la journée, malgré trois catégories féminines où des Françaises étaient attendues.
Rien en effet en -48kg pour Shirine Boukli et Marine Lhenry. Rien non plus en -52kg pour la très jeune championne d’Europe cadettes et juniors Faiza Mokdar, battue par une Espagnole 34e mondiale sur un ko-uchi-gari. C’était la première sortie internationale seniors de la jeune précoce. On est déjà impatient d’observer ses progrès sur la suivante…
Receveaux bat Cysique, mais…
C’est plus frustant pour la catégorie des -57kg dans laquelle deux combattantes très attendues étaient engagées pour la France. La championne d’Europe juniors et vice-championne du monde Sarah-Leonie Cysique était arrêtée, après deux victoires, par… une jolie variation en harai-goshi de la n°1 française Hélène Receveaux, laquelle — et c’était la réelle grosse déconvenue française du jour — était ensuite enroulée par une rivale directe, l’Israélienne Timna Nelson-Levy, avant de s’incliner pour la seconde fois de suite en quelques semaines (après le Masters de Guangzhou) face à la même adversaire : l’Anglaise Nekoda Smythe-Davis… qu’elle avait pourtant battue jusque-là par six fois en six rencontres sur les quatre dernières années ! L’année 2018 n’a pas été bonne pour la Dijonnaise. L’année 2019 commence mal.