Pas de médaille pour les quatre engagés français
Si la journée d’ouverture avait souri à l’Asie, l’Euope et… l’Océanie, ont , hier, attirer à eux médailles et lumière. Chez les masculins, en -73kg et -81kg, Fabio Basile et Aslan Lappinagov vont chercher la victoire avec beaucoup de style. Chez les féminines, Sally Conway, la Britannique, médaillée olympique et mondiale en -70kg, se montre une nouvelle fois particulièrement solide. Mais l’évènement du jour tient dans la victoire de Katharina Haecker en -63kg. Une victoire australienne sur le circuit IJF, voilà qui n’est pas banal ! Et du côté des quatre Français du jour ? Aucun ne voit le bloc final. Une journée sans, donc.
Une journée sans pour les Tricolores du jour
Chez les garçons, on se disait que Guillaume Chaine avait un joli coup à jouer ce vendredi. Certes le tableau était solide (57 combattants) avec le retour (finalement raté) du Coréen An Changrim, champion du monde 2018 ou le Suédois Tommy Macias (champion d’Europe en titre), tête de série n°1 hier. Mais dans une bonne mood, comme celle qu’il avait connu fin mars-début avril 2019, le Tricolore avait prouvé sa capacité à enchaîner les gros combats. Si il trouve la solution contre David Gamosov (vice-champion d’Europe juniors 2019), anticipant bien le sutemi du jeune Russe pour le piquer au sol, Chaine subit dès le tour suivant un gros o-goshi à gauche de la part du Kazakh Akylbek Serik, 75e mondial et jamais classé depuis qu’il est le circuit senior. Une occasion manquée de grapiller de précieux points dans une catégorie particulièrement dense. Baptiste Pierre, lui, retrouvait la lumière du circuit mondial après deux ans d’un long tunnel sombre fait de blessures, de méformes et de choix du staff. Un élégant judoka qui s’était montré au début de l’olympiade avec une belle médaille de bronze à Paris en 2017. Vainqueur de l’Open d’Estonie en octobre dernier et suivi depuis de nombreuses années par Thierry Dibert, Pierre, dans un duel gaucher/gaucher avec le Croate Dominik Druzeta se fait projeter par deux fois, notamment un ko-uchi-gake, lors de son entrée en lice.
Chez les féminines, pas de -70kg mais deux jeunes -63kg avec Agathe Devitry, championne de France en titre, et Yasmine Horlaville, quatre fois médaillée de bronze nationale depuis 2016. La première domine nettement l’Italienne Simeoli avant de céder au golden score contre l’Israélienne Inbal Shemesh sur un ura-nage au golden score. La seconde gagne aussi son premier combat contre l’Israélienne Adi Grossman : o-soto-otoshi compté waza-ari avant de s’imposer définitivement alors que son adversaire se voyait pénaliser une troisième fois. Mais au tour suivant, la Tricolore était surprise par le o-uchi-gari à gauche en garde à droite de la Tchèque Renata Zachova. Une valeur que Horlaville n’arrivera jamais à égaliser ou surpasser. Un journée assez terne donc pour les engagés Français.
Basile et Lappinagov font le show
Si les leaders de la catégorie (Hashimoto, Orujov, Ono, Gjaokova) étaient absents, la catégorie des -73kg avait, ce vendredi, tout de même fière allure. Alors qu’An Changrim manque totalement son retour sur le circuit (déficit clair de rythme, d’impact et de lucidité) c’est finalement le beau gosse italien – et sacré judoka – Fabio Basile qui tire les marrons du feu. Hier, le champion olympique de Rio des -66kg a régalé. Pas en finale puisqu’elle n’eut pas lieu, Ferdinand Karapetian, l’Arménien champion d’Europe 2018, ne se présentant pas. Mais avant. Contre le Japonais Kento Shimizu ou le Slovène Martin Hojak, le judoka du club de l’Akiyama Settimo place un amour de o-uchi-gari à droite (en garde à gauche) avec un lancement en position statique. Magnifique. Une victoire qui fait à coup sûr du bien au moral de l’Italien qui n’était plus monté sur un podium depuis le Grand Chelem russe, en mars 2019. En -81kg, le Russe Aslan Lappinagov s’offre sa première victoire depuis le Grand Chelem d’Allemagne 2017 en terrassant le Turc Albayrak en demi-finale et le Grec Ntanatsidis en finale sur un mouvement parfaitement identique : un uchi-mata à gauche qui dépose ses deux adversaires du bloc final sur la barre d’épaules. Propre.
Haecker entre dans l’histoire, Tsunoda déjà forte chez les grandes
Elle est née en Allemagne et continue à s’y entraîner. De nationalité australienne, Katharina Haecker, 27 ans, restera désormais comme la première judoka de son pays (femmes et hommes confondus) à avoir remporter un titre depuis la mise en place du circuit IJF. En effet, cette droitière au gros impact physique s’impose ce vendredi en finale des -63kg, battant l’expérimentée Canadienne Catherine Beauchemin-Pinard sur un o-soto-otoshi tout en détermination, immédiatement suivi en immobilisation. En demi-finale, Haecker avait déjà fait parler sa puissance, arrachant l’Allemande Trajdos sur ura-nage. Douzième mondiale, la Wallabie, dont le dernier podium remonte à l’été dernier lors des championnats Asie-Pacifique offre donc à l’Océanie sa première victoire en Grand Prix. En -70kg, l’Anglaise Sally Conway continue tranquillement à se rapporcher du top 5 mondial (elle est actuellement 7e). Médaillée mondiale à Tokyo, la Britannique se défait en finale de la Coréenne Kim sur un ko-uchi-gari suivi d’une forte poussée qui déroule l’Asiatique sur le dos (les superviseurs estimant qu’il y a eu continuité entre les deux actions). Une catégorie dont il faut retenir aussi la prestation de la (très) jeune Ai Tsunoda-Roustant. Première compétition sur le circuit IJF et première médaille (de bronze) pour la fille de Go Tsunoda à seulement 17 ans ! Une judokate pétrie de talent que les observateurs du circuit « jeune » voient arriver comme une fusée depuis…2016. Cette année-là, Tsunoda remporte la Coupe de France minimes à Saint-Quentin en Yvelines. Une prestation qui hypnotisa les spectateurs avertis tant la maturité et le potentiel dégagés étaient flagrants. Mais l’année suivante, cette dernière décidait de combattre pour l’Espagne (dommage pour la France).La saison dernière Ai Tsunoda-Roustant réalise une année époustouflante : championne d’Europe et du monde cadette, vice-championne d’Europe juniors, battue aux championnats du monde juniors par la future vice-championne du monde. Junior 1re année, la voilà donc, déjà, sur un podium de Grand Prix. Attention, une nouvelle pépite est dans la place.
Statu quo concernant le classement des médailles, la Corée du Sud ajoutant tout de même de l’argent grâce à Kim en -70kg ce vendredi. Le pays du Matin Calme est désormais à cinq médailles ( 2 or, 2 argent,, 1 bronze) devant le Japon et ses deux titres féminins du premier jour.