Secrétaire général adjoint de France Judo, Jérôme Bretaudeau est, avec Armelle Iost, le responsable national du jujitsu au sein de France Judo. Il dresse l’état des lieux et les objectifs pour la discipline.
Pouvez-vous nous présenter l’organisation du jujitsu en France ?
Il faut tout d’abord savoir que la France est l’un des très rares pays à ne pas avoir une fédération autonome de jujitsu. Cela est bien entendu lié à l’histoire de la discipline, des liens entre judo et jujitsu dans notre pays.
J’aimerais souligner, en préambule, qu’il y a une volonté très forte du comité directeur fédéral de développer le jujitsu et d’accélérer sa structuration. Au niveau organisationnel, le jujitsu dispose de deux élus au sein du conseil d’administration : Armelle Iost et moi-même. Christophe Brunet est le cadre technique national en charge du jujitsu sportif alors que Bertrand Amoussou a été recruté en tant que directeur du développement.
Nous avons fait une demande pour qu’un DTN adjoint spécifiquement en charge du jujitsu soit nommé. Nous attendons la réponse.
Enfin, la grande majorité des ligues possède un formateur régional.
Et il est d’ores et déjà prévu d’organiser un stage pour ces derniers, du 9 au 19 juillet au Temple-sur-Lot (Lot et Garonne).
Quels sont les principales objectifs et priorités du jujitsu français ?
L’objectif prioritaire tient en un mot : développement. Pour ce faire, il faut que nous ayons un panorama précis de la discipline dans l’Hexagone.
Depuis janvier, nous pouvons compter le nombre de licenciés qui pratiquent le ju-jitsu (chaque licencié dispose d’un espace personnel sur le site de France Judo où ce dernier peut cocher les disciplines pratiquées NDLR). Et cela va nous aider à faire un diagnostic réel, un état des lieux précis et ainsi adapter nos projets !
Après l’AG fédérale (fin mai NDLR), nous souhaitons organiser une visio-conférence avec tous les présidents des comités départementaux. À ce jour, une majorité de ces dernières ont des formateurs régionaux.
L’une de nos priorités a été de réformer la filière d’arbitrage. Cela a débuté en septembre dernier. Désormais pour devenir arbitre ju-jitsu il suffit de maîtriser une seule discipline (duo/fighting/ne-waza) au lieu de deux précédemment.Autre priorité : la question de la création d’un diplôme fédéral, spécialité jujitsu. Ce souhait s’inscrit dans le cadre de la refonte de l’offre fédérale des diplômes. Mais cela devra d’abord être validé en conseil d’administration fédéral.
Sur le plan de la communication, le jujitsu a désormais son propre logo (voir ci-dessous) et va également disposer d’un site internet spécifique, disponible à la rentrée 2022.
Et au niveau sportif ?
Il faut savoir que le jujitsu français ne dispose actuellement que d’un centre haut niveau (à Orléans). Une demande a été faite par un OTD du sud de la France pour accueillir un autre centre. C’est une excellente nouvelle.
Concernant les compétitions, l’idée est d’organiser, au minimum, un grand évènement international chaque année. En 2022, il s’agira du Grand Prix de Paris, qui se tiendra les 23 et 24 avril prochains à l’Institut national du judo. Avec l’idée d’en faire un rendez-vous international incontournable. Au mois de juillet, six jujitsukas (le quota maximum) iront à Birmingham (États-Unis) pour les Jeux mondiaux. Les championnats du monde auront, eux, lieu à Abou Dhabi, comme en 2021.