La France en argent, la Russie en or !
Loic Korval bat le Russe Pulyaev en demi-finale, mais devra céder en finale devant le second Russe de la catégorie, Kamal Khan-Magomedov / L’Esprit du Judo – Emmanuel Charlot
On a suivi aujourd’hui une belle équipe de France, parfois frustrée, parfois frustrante, mais aussi impressionnante quand elle s’exprime comme Annabelle Euranie, « l’ancienne » de retour avec une détermination et une solidité qui intimide les adversaires comme au plus beau jour, ou quand elle s’exprime comme Loic Korval, en mode diesel, presque absent en début de journée, à deux doigts de la sortie par la petite porte à pluseurs reprises, mais capable de s’accrocher, de revenir et de terminer sa journée dans un tonnerre de fer et de feu ! Franchement, qu’on apprécie son judo ou pas, son attittude ou non, il n’y a rien à dire quand à sa capacité à être au rendez-vous et à créer l’événement. Loic Korval enchaîne sa seconde finale européenne de suite et c’est tout sauf immérité. Quant à Annabelle Euranie, la performance laisse sans voix. La voici vice-championne d’Europe 2015… douze ans après son unique médaille européenne, en or, en 2003 !
Larose – Zantaraya, un grand combat mal arbitré
David Larose est absent du podium cette fois, mais son grand combat contre l’Ukrainien Zantaraya, perdu pour un décalage de pénalité injuste sur la physionomie du combat, a été pleinement rassurant. Le guerrier de Sainte-Geneviève n’a pas dit son dernier mot.
Pavia, la cinquième place qui fait mal
Pincement au coeur en revanche pour Automne Pavia, championne d’Europe en titre et exclue cette année du podium. Elle semblait très forte en début de journée, elle est finalement battue nettement par Telma Monteiro pour la première fois depuis 2009 (et après trois victoires contre elle) et battue encore par l’Allemande Roper qu’elle avait surclassé l’année dernière en finale. Battue et blessée, un peu au coude, beaucoup au coeur. En manque de repères sans doute, en manque de confiance peut-être un peu aussi. Il faudra remettre remettre le bleu de travail avant Astana.
Limare et Blot, un problème d’ajustement
Frustration pour Vincent Limare, qui ne se lâche pas assez sur l’inattendu Mooren, comptant sur l’arbitrage pour passer… et pour Laetitia Blot, qui se lâche trop contre la Kosovare Gjakova, elle aussi la surprise (relative) du jour, qu’elle va chercher avec gourmandise au corps à corps alors qu’elle mène de deux shidos. Une question d’ajustement.
Mudranov et Khan-Magomedov en or
Si la France est en argent, déjà privée, par rapport à l’année dernière de l’or de Pavia et de Korval (sans même parler de l’argent de Buchard, la -48 kg française étant absente du championnat), c’est la Russie qui est en or avec déjà les deux titres chez les garçons et cinq médailles au total ! Les garçons cartonnent avec Mudranov intraitable en -60 kg, Khan-Magomedov redoutable en -66 kg, et Pulyaev troisième dans la même catégorie. Les filles sont présentes aussi, même si Kuiziutina, battue par Euranie déçoit un peu avec le bronze, alors qu’elle était favorite. Mais elle est éclipsée par une nouvelle petite perle de 19 ans, « drivée » par le Français Patrick Roux, Irina Dolgova, troisième en -48 kg, une fille du même gabarit et du même club qu’Alessya Kuznetsova (blessée) que le même Roux avait emmené à la lisière d’un podium mondiale. Il y a de la ressource en Russie chez les légères.
On peut aussi saluer le titre obtenu en -48 kg par Charline Van Snick, qui s’entraîne en France, au Cercle Tissier à Vincennes essentiellement (mais aussi au FLAM91 et désormais même assez régulièrement à l’INSEP), sous la houlette d’un autre Français, Baptiste Leroy, directeur sportif du FLAM91. Revenue en force d’une suspension finalement écourtée, Charline Van Snick s’affiche en favorite crédible pour le championnat du monde.
Les tableaux et résultats complets de ce premier jour