Premier tricolore à se présenter dans l’Arena Champ-de-Mars ce samedi matin, le vétéran Cyril Jonard (J1 -90kg) réussissait parfaitement son retour aux Jeux, lui qui n’avait pas été sélectionné pour Tokyo. Plus actif que l’Irakien Taha Al-Gburi, pourtant vingt-et-un ans de moins, le Limougeaud dclenchait uchi-mata puis morote-seoi-nage avant de conclure aisément au sol. Un premier succès qui lui permettait de croiser le fer avec une autre légende du para-judo, le Moldave Oleg Cretul, seul engagé plus âgé (d’un an et deux jours) que le Français dans cette catégorie et lui aussi double finaliste paralympique (l’or à Pékin après l’argent d’Athènes). Un duel de roublards qui dépassait allègrement les six minutes de combat lorsque Jonard plaçait son seoi-nage à gauche qui faisait décoller son adversaire et l’envoyait en demi-finale contre le Britannique Daniel Powell, par deux fois septième en -81kg à Londres et Tokyo et vice champion du monde 2022 dans sa nouvelle catégorie de poids. Les quinze ans d’écart entre les deux hommes n’empêchaient pas Jonard de poser de sérieux problèmes à Powell, notamment sur ses attaques de hanche ou ses tentatives en sutemi. Là encore, le temps réglementaire ne leur suffisait pas pour forcer la décision. Après cinq minutes, la deuxième pénalité reçue par le Britannique, pour fausse attaque, laissait entrevoir l’exploit pour Jonard, courageux pour multiplier les uchi-mata encore et encore. Sur l’un d’eux, Powell replaçait son appui droit devant les jambes du Français et plongeait dans un soto-makikomi qui enroulait Jonard pour waza-ari. Pas de finale pour le couronné d’Athènes, mais un dernier combat pour le bronze dès 15h30 face à l’Ouzbek Turgun Abdiev, onzième mondial et sans référence sur les compétitions de référence. Dans les cordes de Cyril Jonard.
Du bronze, il en sera également question pour les deux lourds Nacer Zorgani (J2) et Jason Grandry (J1). Le premier, bien que rapidement vaincu par le tenant du titre en -100kg Christopher Skelley, profitait en effet du tirage au sort pour être directement qualifié pour la petite finale contre le tout jeune Kazakhstanais Zhurkamyrza Shukurbekov, vice champion d’Asie juniors 2022 en valides. Pour le second, il faudra se frotter au Turc Onur Tastan, médaillé de bronze mondial (2022) et européen (2023), alors qu’il avait signé le premier gros coup du jour en dominant en quarts l’Azerbaïdjanais Ilham Zakiyev, qui avait réussi le doublé Athènes-Pékin avant de se parer de bronze à Londres et Tokyo. Sa demie contre le Moldave Ion Basoc tournait malheureusement vite court, le champion d’Europe 2023 étranglant le Français dès la première séquence pourtant initiée par ce dernier.
Si c’en est en revanche déjà terminé pour Prescillia Lézé (J2 +70kg), vaincue en quarts par L’Italienne Carolina Costa, championne d’Europe et du monde en 2022, puis par la tenante du titre azerbaïdjanaise, Dursadaf Karimova, en repêchages, il y aura bien au moins une deuxième médaille pour le clan tricolore suite au parcours sans erreur d’Hélios Latchoumanaya (J2 -90kg) en ce début de week-end. Le double champion du monde 2022 et 2023 aura pris son temps pour disposer du Géorgien Lasha Kizilashvili en quarts, grâce à son seoi-nage qui lui offrait un waza-ari à seize secondes du gong. En demie, c’est le Brésilien Marcelo Adriano de Azevedo Casanova qu’il fallait manœuvrer, ce qu’il parvenait à faire en faisant d’abord monter les pénalités pour non combativité et fausse attaque. Ainsi contraint à s’activer, le Sud-Américain tentait un balayage de loin, que le Français sentait bien venir pour mieux le plaquer sur le dos. Un waza-ari qui libérait Latchoumanaya, prompt à lancer son tomoe-nage pour conclure l’affaire. Première partie de contrat remplie pour lui, avec une deuxième médaille assurée après son bronze de Tokyo. Pour l’or, il faudra dompter l’Ukrainien Oleksandr Nazarenko, finaliste à Rio et également sur la troisième marche du podium au Japon, qui a déjoué les pronostics dans son demi-tableau en se payant l’Ouzbek Davurkhon Karomatov, numéro 2 mondial… derrière Latchoumanaya. À ne manquer sous aucun prétexte !