Après trois ans d’attente (cette 40e édition devait en effet initialement avoir lieu en 2020), les championnats du monde militaires ont débuté ce matin à Brétigny-sur-Orge. Un dojo régional transformé en un bel écrin pour accueillir, en ce premier jour, les sept premières catégories (-48kg, -52kg, -57kg, -63kg ; -60kg, -66kg, -73kg).
Boukli, quatrième titre mondial
Dans un contexte où vingt-trois nations sont engagées, l’équipe de France s’est tout de suite placée sur les rails de ses objectifs, autour d’une dizaine de médailles lors de ces mondiaux à domicile, elle qui reste sur onze médailles à Rio en 2018. Dans une catégorie des -48kg avec cinq combattantes seulement, Shirine Boukli devait disputer deux combats. Pas de souci sur ce qui était déjà une demi-finale face à la Brésilienne Ferreira de Lima. Il fallait néanmoins battre la Russe Irina Dolgova, quadruple médaillée européenne (dont l’or en 2018) et championne du monde militaires en titre. De retour à la compétition, la championne d’Europe 2020, concentrée, trouvait la solution au golden score sur sumi-gaeshi. Un premier titre de championne du monde militaires féminin, le quatrième pour la France après ceux de Vanessa Dureau en 2016, de Clarisse Agbegnenou et de Marie-Ève Gahié en 2018.
Dans la foulée, le -66kg Jolan Florimont, en reprise, ne trouvait pas la clé face à l’Ouzbek Dilshodbek Baratov, mais venait apporter sa médaille d’argent, comme Benjamin Axus après lui. Le combattant de l’AJA Paris XX, de retour de blessure, avait su intelligemment laisser passer l’orage en demie face au Polonais Damian Szwarnowiecki, avant de le clouer au sol sur un très bon travail en ne-waza, qui aura usé son adversaire comme les précédents. Pris en contre par l’Autrichien Reiter en finale, il aura montré que le sol devient un solide atout… Intéressant à voir dans quinze jours aux championnats de France. Trois médailles, et du sol encore avec le champion de France Reda Seddouki, lui aussi privé de tournois depuis de nombreux mois, et non sélectionné au tournoi de Paris. Le combattant du Flam91, policier de métier, a misé sur ce « travail de sape » comme il le décrit lui-même. Il lui aura manqué plus de jus et de judo sans doute, mais il est allé chercher, au mental, le bronze face à l’Iranien Ghassem. Peut-être pas anodin, l’avenir le dira.
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L’Ouzbékistan et le Brésil deux fois en or, Silva de retour
Les deux autres médailles françaises du jour sont venues de nos deux -52kg. Julie Weill Dit Morey d’abord, tout juste montée des -48kg et finaliste face à l’Ouzbèke Keldiyorova, finaliste des deux derniers championnats d’Asie (pour un titre en 2019), qui la prenait à froid sur son makikomi sans avoir le temps de montrer grand-chose. Quant à Cheyenne Mounier, battue par la même Keldiyorova, elle piquait la Polonaise Pienkowska au sol pour le compte.
La -52kg Keldiyorova et le -60kg Baratov en or pour l’Ouzbékistan, le Brésil s’offrait aussi deux médailles d’or, par le -66kg Willian Lima, champion du monde juniors 2019 des -66kg et par… la championne olympique, de retour de suspension, Rafaela Silva, qui laissa filer quelques larmes sur le podium. Citons enfin, l’une des combattantes les plus impactantes de la journée : la Slovène Andreja Leski. La solide -63kg de 24 ans, vice championne du monde à Budapest en juin dernier, deux mois après avoir été médaillée européenne, l’emporte pour un premier titre international. Il faudra la surveiller de près.