La championne olympique brésilienne a été testée positive début août
La Brésilienne Rafaela Silva, championne olympique en titre des -57kg, championne du monde 2013 et troisième en individuel et par équipes les 27 août et 1er septembre dernier aux mondiaux de Tokyo, a révélé lors d’une conférence de presse à Rio de Janeiro ce vendredi 20 septembre avoir été contrôlée positive le 9 août dernier, à l’issue de sa victoire aux Jeux panaméricains de Lima (Pérou).
La substance incriminée, le fénotérol, est décrite par le Dictionnaire Vidal comme étant « un bêta-2 mimétique à action rapide et de courte durée ». Il s’utilise en association à l’ipratropium dans la prise en charge de l’asthme et de bronchopneumopathies chroniques obstructives. Lorsqu’il est associé à l’ipratropium, le fénotérol « agit simultanément sur les deux voies de la régulation neurovégétative du tonus bronchique », permettant « une intensité et une vitesse d’action bronchodilatatrice équivalente à celle d’un bêta-2 mimétique par voie inhalée administré seul » et « une durée d’action de cinq à six heures ». Selon la classification en vigueur en page 29 du Code mondial antidopage, le fénotérol relève de la catégorie des substances « spécifiées ». Celles-ci « ne doivent en aucune manière être considérées comme moins importantes ou moins dangereuses que les autres substances dopantes. Il s’agit seulement de substances qui sont susceptibles d’avoir été consommées par un sportif à d’autres fins que l’amélioration de la performance sportive. »
Pour sa défense, l’athlète issue de la Cité de Dieu évoque pour l’heure l’hypothèse de contacts répétés, cinq jours avant son contrôle positif, avec Lara, la fille asthmatique âgée de sept mois d’une de ses partenaires d’entraînement. « Je n’utilise pas cette substance, je n’ai pas d’asthme, je n’ai rien, rapportent ainsi nos confrères du quotidien brésilien O Globo. Quand j’ai entendu cette nouvelle, je me demandais tous les jours ce que j’avais fait, ce qui aurait pu se passer. La seule personne autour de moi qui a utilisé cette substance était Lara, qui venait à l’Institut Reaçao. Lorsque je prends les enfants sur mes genoux, j’ai l’habitude de donner mon nez à l’enfant à sucer. Ce pourrait être là que j’ai inhalé la substance en question. »
Informée de ce contrôle positif à la veille des récents mondiaux de Tokyo, l’actuelle n°4 mondiale était néanmoins parvenue à confirmer son excellent premier semestre 2019 (deuxième à la Coupe du monde d’Oberwart, au Grand Chelem de Düsseldorf, au Grand Prix de Tbilissi et aux championnats panaméricains, puis première au Grand Chelem de Bakou, au Grand Prix de Budapest et aux Jeux panaméricains, donc), en dominant notamment des clientes comme la Portugaise Monteiro, la championne d’Europe russe Mezhetskaia ou l’espoir française Cysique, lors d’un long bras de fer pour le bronze qu’elle termina en larmes. Son contrôle antidopage post-podium était négatif.
Auditionnée disciplinairement le 12 septembre par des membres de l’organisation des Jeux panaméricains, Rafaela Silva saura la semaine prochaine si ses explications sont jugées recevables et si elle conserve ou non l’or remporté le 9 août à Lima. L’affaire sera ensuite jugée par la Fédération internationale de judo. Dans l’attente, cette catégorie de substance n’entraînant pas de suspension préventive, le Grand Chelem de Brasilia le 6 octobre prochain, les championnats du monde militaires dans la foulée et le Masters de Qingdao en décembre figurent a priori toujours à son agenda international de l’automne, en attendant la défense l’été prochain de son titre olympique. « Je n’ai rien à cacher, je vais continuer à me battre et à prouver mon innocence » a conclu la combattante de 27 ans.