Sélectionné de longue date pour les championnats du monde de Budapest (13-20 juin), Romain Valadier-Picard s’est définitivement remis dans l’axe hongrois ce week-end en prenant part à la coupe européenne de Bosnie-Herzégovine, près de quatre mois après sa démonstration au Grand Chelem de Paris. Une longue absence due à une blessure au genou contractée lors du stage consécutif au rendez-vous parisien, qui lui a valu un passage par la case « opération » et trois mois de travail de rééducation, avec notamment un séjour au CERS de Capbreton dans les Landes. Une période loin des tatamis qui explique sa participation à cette épreuve de seconde zone ce week-end, n’offrant pas de point à la ranking internationale. L’essentiel était ailleurs pour l’actuel treizième mondial, qui devrait se retrouver tête de série lors des mondiaux dans moins de deux semaines, comme il s’en expliquait avant de décoller pour Sarajevo. « C’était long depuis Paris de ne pas avoir de compétition de référence. Étant quelqu’un qui se nourrit de son travail, de l’expérience, de ses ressentis, c’était important pour moi de retrouver des sensations en compétition, d’aller retrouver des repères, de simplement faire mon judo, en étant fort sur les mains, précis sur les liaisons debout-sol et en allant jusqu’au bout de mes attaques. »

Des intentions suivies à la lettre par le jeune combattant de l’AC Boulogne-Billancourt, qui disposa de ses trois premiers adversaires – dont le champion d’Europe cadets 2024 Magomed Abdulaev – en ne-waza, dont deux en imposant son juji-gatame. Opposé en finale au Slovène David Starkel, loin au classement mondial mais fort d’une expérience de plus de cinquante sorties sur le circuit international, il expédiait l’affaire en moins d’une minute, le temps de se montrer opportuniste en enchaînant sur un seoi-otoshi à droite après un premier mouvement d’épaule à gauche. De l’or et une bonne dose de confiance en prime à l’heure d’aller briguer son premier podium planétaire en seniors.