Le judoka d’Asahi Kasei pose fièrement en position de seiza devant son trophée de vainqueur du Zen Nihon. Avec sa main, il lève fièrement quatre doigts. Quatre doigts pour, désormais, quatre victoires dans la plus prestigieuse compétition nationale masculine japonaise.
Le 29 avril – jour férié au Japon intitulé « Fête de Showa », date traditionnelle du Zen Nihon au Budokan de Tokyo, Takeshi Ojitani, trente ans, a en effet triomphé pour la quatrième fois après 2014, 2016 et 2017. Double champion du monde juniors des +100kg en 2010 et 2011, ce combattant de 1m87 pour environ 145kg, passé par l’université de Tokai, bat en finale Ryunosuke Haga, nul autre que son sempai – aîné en japonais, NDLR – à Tokai, puisque ce dernier était le capitaine de l’équipe lorsqu’Ojitani en était encore un étudiant.
Deux hommes qui se sont livrés hier un combat indécis mais fermé à double tour tactique. Sans doute parce que ces deux judokas et amis se connaissent par coeur : non contents d’avoir appartenu à la même université, ils font partie, depuis le départ de celle-ci, de la même équipe, celle de l’entreprise de pétrochimie Asahi Kasei.
Après 4’56 de golden score, Akiko Amano, l’arbitre olympique japonaise, donnait une troisième pénalité à Haga pour non-combativité, alors que les deux combattants avaient deux shidos chacun. Une victoire que les spectateurs présents – souvent des passionnés très exigeants – auront sans doute trouvé un peu fade, lors d’un événement qui a adopté un règlement mixte depuis quelques éditions : quatre minutes de combat, comme sur le circuit FIJ – et alors qu’il y a quelques années il était de six minutes, mais la réintroduction du yuko.
Un Zen Nihon qui n’aura pu compter sur la présence de Tatsuru Saito, vainqueur l’année dernière, ni de Kokoro Kageura, puisque tous deux participeront aux championnats du monde qui débuteront dans une semaine à Doha. Pas de Kentaro Iida (-100kg) pour la même raison.
Un événement où le -90kg Goki Tajima, en bronze au Grand Chelem de Tbilissi début avril, arrivera jusqu’en demi-finale et se sera posé comme la surprise du jour. Combattant de l’entreprise Park 24 – celle de la soeur et du frère Abe, de Soichi Hashimoto et de Naohisa Takato, et nouveau sponsor de la fédération japonaise – cet ancien de Meiji se fait battre par Ojitani sur un ko-soto-gake après une tentative d’o-uchi-gari lancée sans vrai déséquilibre de son adversaire à seulement quelques secondes de la fin du temps réglementaire. Dans l’autre demi-finale, Ryunosuke Haga se qualifie après un hansokumake reçu par Hyoga Ota suite à une tentative de clé de bras circulaire lancée alors que les deux combattants étaient encore debout.
Un quadruplé pour Ojitani qui lui permet de rejoindre Keiji Suzuki et Masahiko Kimura au palmarès du Zen Nihon, à trois longueurs de Naoya Ogawa (sept titres) et à cinq de la légende Yasuhiro Yamashita (neuf titres). Une belle satisfaction pour ce judoka, médaillé de bronze aux championnats du monde toutes catégories 2017 mais qui aura vu passé devant lui au niveau mondial et olympique Daiki Kamikawa et Hisayoshi Harasawa, de la même année que lui.
Retrouvez ci-dessous les vidéos de la finale et des demi-finales
Demi-finale : Takeshi Ojitani/Goki Tajima
Demi-finale : Hyoga Ôta/Ryunosuke Haga