Retour sur le tournoi mis sur pied à Uster (Suisse) par Special Olympics
Convié fin juin à Uster dans le canton de Zurich fin juin pour assurer la couverture photographique de ce week-end de judo organisé par Special Olympics Suisse pour des pratiquants en situation de handicap, notre reporter et ami Robert Danis a tenu à partager photos et souvenirs de ces moments d’échange pour le moins sincères.
« J’ai été impressionné par le besoin de communiquer de cette centaine de jeunes venus de plus de dix pays d’Europe (Allemagne, Autriche, Belgique, Pays-bas, Finlande, Suède, Italie, Irlande, Hongrie, Roumanie et Suisse, NDLR). Une jeune fille de 14-15 ans est venue me voir comme si on se connaissait depuis dix ans et, si j’ai eu parfois un peu de mal à communiquer avec eux, ils ne semblaient rencontrer aucune difficulté de leur côté à échanger avec moi. J’ai pu mesurer à quel point leur façon de voir la vie était différente de celle des valides, bien plus positive. À leur contact, tu oublies les petits bobos du quotidien.
Ce week-end était certes l’occasion de faire du judo, mais c’était vraiment une fête pour eux. Lors d’une finale, les deux combattants se marraient comme des bossus au point qu’à la fin, après leur belle embrassade, personne ne savait vraiment qui avait gagné. Ce n’était vraiment pas là l’essentiel, et il n’y avait au final que des vainqueurs de cette épreuve mixte où toutes les nationalités étaient mélangées. Pour autant, contrairement à ce que j’ai pu entendre de la bouche d’un haut responsable européen, comme quoi le para-judo ne serait pas du judo, j’ai vu de très belles projections, sur tai-otoshi ou uchi-mata par exemple, le tout sous le contrôle d’arbitres certifiés pour ce public afin qu’ils évoluent en toute sécurité.
J’en ai profité pour observer l’attitude des coaches, eux aussi formés pour dispenser les cours à ces jeunes en situation de handicap. Ici, tout le monde s’est occupé de tout le monde afin d’augmenter encore les contacts. Non pas en les poussant et en donnant des indications techniques comme c’est le cas chez les valides, mais en encourageant, consolant, tranquillisant et félicitant. La gestion de leurs émotions est particulière, et les coaches ont très bien su gérer ça tout au long du week-end. Je ne dis pas que leur travail est aisé, mais il n’est en aucun cas déprimant, avec cette jeunesse joyeuse en toute occasion. Lorsque le musicien de cor des Alpes a démarré son animation, tous se sont mis à danser, de façon certes peu académique, mais simplement pour exprimer leur joie. »