Fortunes diverses pour les neuf engagés français

Alors que les 731 athlètes engagés sur ces premiers championnats du monde de l’olympiade connaissent désormais leur tableau, voici notre analyse en ce qui concerne les sept catégories masculines et les neuf Français engagés en Hongrie.

-60kg : Deux Japonais en finale ?

© Emmanuel Charlot – L’Esprit du Judo / Le Japonais Naohisa Takato (en bleu) refera-t-il le coup de 2013, où il avait remporté le premier titre mondial de l’olympiade ?

Les têtes de série
1. PAPINASHVILI Amiran (GEO)
2. TAKATO Naohisa (JPN)
3. GARRIGOS Francisco (ESP)
4. TAKABATAKE Eric (BRA)
5. SAFAROV Orkhan (AZE)
6. DASHDAVAA Amartuvshin (MGL)
7. MSHVIDOBADZE Robert (RUS)
8. NAGAYAMA Ryuju (JPN)

Les Français
Walide Khyar (FLAM 91), 22 ans / 27mondial
Cédric Revol (AC Boulogne-Billancourt), 23 ans / 17e mondial 

Depuis son titre européen de 2016, Walid Khyar a obtenu une cinquième place au Masters 2016 et une septième place au Grand Prix de Düsseldorf 2017, sur lequel il s’est blessé lourdement. Il est dans l’inconnu, y compris sur sa capacité à reprendre le fil de son éclatante arrivée sur les seniors dans cette catégorie. Après un premier tour contre un combattant inconnu du Swaziland qui n’a jamais gagné un combat international, il tombe directement sur le Mongol Ganbat Boldabaatar, champion du monde 2014, qu’il avait battu au Masters 2016… et sur lequel il s’était blessé au Grand Prix de Düsseldorf 2017 ! Une entrée en matière chargée qui peut l’enfoncer ou le propulser. Mais le tour suivant est bien pire. Ce serait le Japonais Ryuju Nagayama, 21 ans, qui a gagné les Grands Chelems de Tokyo et de Russie. Il n’est pas encore totalement infaillible, mais cela pourrait bien arriver sur ces championnats… Pour l’empêcher d’atteindre la finale, on peut compter entre autres sur l’Ouzbek Urozboev, qui l’avait surpris à Paris, le numéro un mondial géorgien Papinashvili (qu’il a battu en Russie) et plus certainement sur le Kazakhstanais Yeldos Smetov, champion du monde 2015, finaliste des Jeux derrière le Russe Mudranov (lequel est absent à Budapest).
Et Cédric Revol ? Un premier tour déjà très compliqué sur l’autre Kazakhstanais Gusman Kyrgyzbayev, victorieux du Grand Prix de Turquie, puis ensuite l’hypothèse Elios Manzi, un jeune Italien qui bouge bien, médaillé européen il y a deux ans, avant le Mongol Amartuvshin Dashdaava, vice champion du monde 2013 et actuel septième mondial… Quelqu’un peut-il empêcher dans ce tableau le Japonais Takato d’aller lui aussi en finale ? On ne voit vraiment que le champion d’Europe russe Robert Mshvidobadze. Et encore…

 

-66kg : Les débuts d’Abe

© Emmanuel Charlot – L’Esprit du Judo / En cas de succès en Hongrie, le prodige nippon Hifumi Abe, 20 ans depuis le 9 août dernier, pourrait devenir le cinquième plus jeune champion du monde masculin de l’histoire.

Les têtes de série
1. FLICKER Tal (ISR)
2. AN Baul (KOR)
3. ABE Hifumi (JPN)
4. SHMAILOV Baruch (ISR)
5. SHIKHALIZADA Nijat (AZE)
6. CHIBANA Charles (BRA)
7. MARGVELASHVILI Vazha (GEO)
8. OLEINIC Sergiu (POR)

Le Français
Kilian Le Blouch (FLAM 91), 27 ans / 60e mondial

Dans cette catégorie, les « préliminaires » sont éclipsées dans leur ensemble par un unique combat-phare : la revanche de l’incroyable finale des Jeux gagnée par l’Italien Fabio Basile en quelques secondes face au Coréen An Baul. Ce sera cette fois au deuxième tour. Depuis, l’Italien a disputé la finale du « Danse avec les Stars » transalpin et on ne sait pas quel niveau il a récupéré dans sa préparation. Le Coréen An Baul, n°2 mondial, traîne sa mauvaise humeur avec le service minimum, vainqueur à Rome, champion d’Asie. Il ne faudra pas manquer ça.
Il ne faudra pas manquer non plus le retour aux affaires du vaillant Kilian Le Blouch, d’autant que ce sera à chaque tour une démonstration de ce qu’il vaut. En premier contre le Canadien Antoine Bouchard, désormais 33e mondial. Cette victoire acquise, on monte de trois crans avec le Brésilien Charles Chibana (9e) ou le Kazakh Azamat Mukanov (15e) deux clients, surtout le premier, champion panaméricain, deuxième au Grand Chelem de Russie. On aimerait voir le combat suivant contre le magnifique Georgii Zantaraia, champion d’Europe en titre. Le vainqueur de cette belle opposition de style rencontrerait rien de moins que le grand favori, l’intimidant Japonais Hifumi Abe, 20 ans, qui n’a pas perdu depuis la finale du tournoi de Mongolie 2015, contre le Mongol Tumurkhuleg Davadorj, et dont les seoi-nage/tsuri-komi-goshi devraient satelliser du monde. Et nous n’en serions qu’aux quarts de finale. La demie ? Contre le Coréen Baul ? L’Italien ? Le bon plan en tout cas, c’était l’autre demi-tableau, a priori bien moins copieux, et qui devrait permettre au Russe Mikhail Puliaev de disputer sa troisième finale mondiale.

 

-73kg : Un vainqueur désigné ?

© Patrick Urvoy – L’Esprit du Judo / Le Coréen Changrim An (en blanc) et le Japonais Soichi Hashimoto ne pourront se retrouver qu’en finale mercredi, comme lors du dernier Grand Chelem de Paris, remporté par le nippon.

Les têtes de série
1. HASHIMOTO Soichi (JPN)
2. ORUJOV Rustam (AZE)
3. AN Changrim (KOR)
4. MACIAS Tommy (SWE)
5. HEYDAROV Hidayat (AZE)
6. GANBAATAR Odbayar (MGL)
7. BUTBUL Tohar (ISR)
8. CONTINI Marcelo (BRA)

Les Français
Pierre Duprat (Levallois SC), 27 ans / 31e mondial
Benjamin Axus (AJA Paris XX), 22 ans / 33e mondial 

Avec son 1m89, Benjamin Axus peut voir loin au-dessus de la mêlée de ces soixante-treize -73kg engagés et peut-être jusqu’au cap des quarts de finale, où il tomberait, dans cette positive perspective, sur le Japonais Soichi Hashimoto. Mais d’abord, il lui faudra faire souffrir au premier tour le Chinois Shuai Sun, 80e mondial, puis le Sri-Lankais Chamara Repiyallage, 169e (qui a gagné un combat aux Jeux de Rio contre le combattant des Samoa Américaines Waterhouse). Ensuite, et c’est plus copieux, l’Allemand Igor Wandtke, 37e mondial, avant de trouver sur sa route un premier obstacle majeur, le Brésilien Marcelo Contini, 8e mondial et vainqueur par deux fois du Français en février et en mai, ou le Géorgien Lasha Shavdatuashvili, 10e mondial, qu’il n’a jamais rencontré. Une très belle perspective pour Axus, qui peut faire un parcours à Budapest. Soichi Hashimoto ? Un nouveau Ono, qui paraît invincible, et qui a tout balayé depuis le championat d’Asie 2016, un Masters et trois Grands Chelems dans la foulée. Pour accéder en finale, ce cador devra probablement battre en demi-finale le jeune champion d’Europe de l’année, l’éclatant et chevelu Hidayat Heydarov, 20 ans. C’est d’autant plus dans ses cordes qu’il l’a fait au Grand Chelem de Paris.
Pierre Duprat est dans l’autre tableau. Malheureusement pour lui, il n’y sera pas seul non plus. Lui qui avait été battu dans un combat frustrant par le Russe Iartcev aux Jeux, il retrouve d’entrée un représentant russe, le vice-champion d’Europe et ancien médaillé mondial Musa Mogushkov, 14e mondial, qu’il avait croisé en 2013, il y a bien longtemps, pour une défaite par ippon. Un très gros démarrage. Si il parvient à le vaincre, il prend ensuite l’Azerbaïdjanais Rustam Orujov, 2e mondial, médaillé européen et surtout vice-champion olympique, qui l’avait battu par deux fois en 2014 et 2015. C’est rude.
De ce tableau, c’est néanmoins le Coréen An Changrim, 3e mondial, qui paraît le plus armé pour atteindre la finale, même si Orujov l’a déjà battu en 2016 sur le Masters et, même si il a dans son tableau le discret, mais dangereux, Dirk Van Tichelt, un Belge éternel qui l’avait magnifiquement dominé aux Jeux pour atteindre la médaille. Si An est en finale ? Son unique défaite récente, c’était contre Soichi Hashimoto à Paris. Orujov ? Il a perdu deux fois contre le même. Le vainqueur semble désigné. Mais sur le papier.

 

-81kg : Le bon tirage de Pape

© Emmanuel Charlot – L’Esprit du Judo / Avec un quart de tableau à sa portée, le Français Pape Doudou Ndiaye pourrait être la bonne surprise de ces championnats côté tricolore.

Les têtes de série
1. KHUBETSOV Alan (RUS)
2. DE WIT Frank (NED)
3. UNGVARI Attlia (HUN)
4. PENALBER Victor (BRA)
5. KHALMURZAEV Khasan (RUS)
6. IVANOV Ivaylo (BUL)
7. MOLLAEI Saeid (IRI)
8. LUCENTI Emmanuel (ARG)

Le Français
Pape Doudou Ndiaye (Sucy Judo ), 23 ans / 25e mondial

Il n’est pas si mauvais que cela, le tirage du jeune champion de France, troisième du Tournoi de Paris, car il lui évite a priori les plus gros écueils dans cette catégorie bien agitée. Il va commencer sa journée par le Grec Alexios Ntanatsidis, 110e mondial, le même qui avait posé problème à un Loïc Pietri mené d’un yuko au troisième tour des championnats du monde d’Astana en 2015, et finalement disqualifié à une seconde de la fin. Depuis, ce Grec n’a plus fait parler de lui, et le Français est averti. Au deuxième tour ? Probablement l’Iranien Said Mollaei, 25 ans et 8e mondial, vice-champion d’Asie. Un adversaire favori sur le papier, mais probablement pas insurmontable pour un Pape bien remonté. Au tour suivant, on voit poindre l’Egyptien Mohamed Abdelaal, 18e mondial grâce à ses victoires successives aux championnats d’Afrique. Un combattant dangereux, au point d’ailleurs d’avoir battu Loïc Pietri au Masters 2016 mais, là encore, tout à fait accessible au dynamique et puissant Français. Cela se corse tout de même au tour suivant, le combat des quarts de finale, contre le n°2 mondial actuel, le très jeune encore Franck De Wit, un Néerlandais de 21 ans au style très engagé, vainqueur du Tournoi de Paris en février, mais un peu moins en vue au printemps. Ce n’est pas le candidat le plus dangereux pour Pape Doudou Ndiaye, qui aurait sa carte à jouer contre lui dans un affrontement au corps-à-corps. Si ce n’est lui, ce serait alors le Géorgien Zebeda Rekhviashvili, 13e mondial, sur le podium des Grands Chelems de Paris et de Russie, mais vainqueur difficile contre le Français à Paris. Alors rien d’impossible, et même rien d’impossible aussi pour attendre la finale car l’autre quart n’est pas si impressionnant que cela non plus, avec le Hongrois Ungvari (3e), le Canadien Etienne Briand (10e), le Belge Joachim Bottieau (36e), le Bulgare Ivaylo Ivanov (7e), le Brésilien Eduardo Yudi Santos (16e), le Mongol Uuganbaatar Otgonbaatar (21e) ou le Coréen Lee Jaehyung (75e)… Le jeune Français peut succomber à cette opposition, mais elle ne semble pas non plus insurmontable. Les plus forts sont de l’autre côté, notamment les deux Russes, le champion olympique Khasan Khalmurzaev et le champion d’Europe et numéro un mondial Alan Khubetsov, le Japonais Takanori Nagase, qui devra battre les deux s’il veut parvenir en finale mais aussi, avant ces deux-là, le Brésilien Penalber, n°4 mondial. Et encore le Canadien Valois-Fortier, revenu à son meilleur niveau (et tant mieux pour lui car il prend l’Allemand Wieczerzack au premier tour et hypothétiquement le Russe Khubetsov derrière). Somme toute, un bon tirage pour un championnat du monde.

 

-90kg : Il n’y aura pas de meilleur moment

© Emmanuel Charlot – L’Esprit du Judo / En l’absence du champion olympique japonais Mashu Baker et de l’épouvantail chinois Xunzhao Cheng, le Serbe Aleksandar Kukolj (en bleu) et le Français Axel Clerget auront de belles cartes à jouer pour se rejoindre en finale, comme lors des Europe qui avaient vu la victoire du Serbe.

Les têtes de série
1. KUKOLJ Aleksandar (SRB)
2. CLERGET Axel (FRA – Sucy Judo)
3. USTOPIRIYON Komronshokh (TJK)
4. KHALMURZAEV Khusen (RUS)
5. GWAK Donghan (KOR)
6. SHERAZADISHVILI Nikoloz (ESP)
7. BOZBAYEV Islam (KAZ)
8. GANTULGA Altanbagana (MGL)

Le Français
Axel Clerget (Sucy Judo), 30 ans / 2e mondial

L’avantage d’être n°2 mondial, c’est de ne pas avoir dans son demi-tableau celui qui vous a empêché d’être n°1, à savoir, pour Axel Clerget, le Serbe Kukolj, champion d’Europe en titre et vainqueur à Tokyo. Un avantage qu’il ne doit qu’à lui-même, mais qui se marie bien avec une circonstance particulièrement favorable : le champion olympique japonais Mashu Baker est absent pour cause de blessure et la catégorie a été laissée vacante par le patron Kosei Inoue. Pas de Japonais ! Mais mieux encore, le terrible Chinois Cheng, troisième des Jeux, vainqueur du tournoi de Paris… devant Clerget est aussi absent pour blessure. Cela fait beaucoup de circonstances favorables. Si on ajoute alors que le terrible frère jumeau du champion olympique Khasan Khalmurzaev, Khusen, est de l’autre côté, avec le Serbe Kukolj, mais aussi le colosse géorgien Beka Gviniashvili, ou encore le Coréen Gwak, champion du monde 2015 et médaillé olympique ! On peut alors tout simplement considérer que le Français, si fort tout l’hiver, est le favori logique de son tableau pour s’avancer jusqu’en finale. Si tout va bien, on ne lui voit pas d’adversaire à la hauteur de son talent et de son expérience jusqu’en quarts de finale, où il rencontrerait le vainqueur de premiers tours bien plus difficiles entre le sémillant Cubain aux dents de la chance et au seoi-nage d’enfer, Asley Gonzales, le Serbe de 21 ans Nemanja Smajdov, double champion d’Europe juniors 2014 et 2016, ou le dangereux Kazakhstanais 7e mondial Islam Bozbayev. Il n’en resterait plus qu’un. Et en demi-finale, il faudra faire face au Hongrois Toth, ancien vice-champion du monde en perte de vitesse, à l’Azerbaïdjanais Medhiyev, 16e mondial, ou au grand et puissant espagnol Nikoloz Sherazadishvili, peut-être le plus dangereux de tous… Mais pas plus qu’un Axel Clerget au pic de sa maîtrise, conscient qu’il n’aura pas de meilleure occasion d’aller en finale d’un championnat du monde, comme il est allé en finale du championnat d’Europe. Pour faire encore mieux ?

 

-100kg : Maret peut le faire

© Patrick Urvoy – L’Esprit du Judo / À tout juste trente ans, Cyrille Maret n’a pas caché que seul l’or mondial le motive encore au quotidien. L’heure va bientôt sonner…

Les têtes de série
1. KORREL Michael (NED)
2. MARET Cyrille (FRA – AC Boulogne-Billancourt)
3. MAMMADOV Elkhan (AZE)
4. CIRJENICS Miklos (HUN)
5. GASIMOV Elmar (AZE)
6. ZANKISHIEV Kazbek (RUS)
7. DENISOV Kirill (RUS)
8. RAKOV Maxim (KAZ)

Le Français
Cyrille Maret  (AC Boulogne-Billancourt), 30 ans / 2e mondial

On peut poser avec Cyrille Maret le même diagnostic positif qu’avec Axel Clerget : quand on est n°2 mondial, on s’épargne la rencontre potentielle avec le n°1 avant la finale. Malheureusement pour le médaillé olympique 2016, le numéro un actuel, c’est un Néerlandais de 23 ans ambitieux, mais dominé par le Français en demi-finale du championnat d’Europe. Les plus dangereux se baladent ailleurs, et certains dans le tableau de Cyrille Maret, dont le Russe Kirill Denisov, un multi-médaillé mondial qui a changé avec efficacité de catégorie… et battu le Français en finale à Tokyo. Avant cette éventualité, il faudra une nouvelle fois réussir l’exploit (comme au championnat d’Europe où il l’avait pris au sol) de battre le leader du groupe géorgien, Varlam Liparteliani, de plus en plus à l’aise dans sa nouvelle catégorie, un compétiteur né. Deux obstacles franchis qui pourraient l’amener à une demi-finale contre trois adversaires potentiels : le Japonais Haga, qui l’a battu aux championnats du monde, le Russe Zankhishiev – ces deux-là se rencontrant au deuxième tour – ou le vainqueur du championnat d’Europe contre lui, le vétéran azerbaïdjanais de trente-cinq ans, Elkhan Mammadov. Pas gagné d’avance… C’est ouvert dans l’autre demi-tableau, où on devrait retrouver dans les derrniers affrontements le Japonais Aaron Wolf, le Néerlandais Korrel, le Belge Nikiforov ou l’Azerbaïdjanais Elmar Gasimov. Pour être clair, c’est tout à fait jouable… mais il faudra aller la chercher. Cette fois, pas d’erreur !

 

+100kg : Teddy Riner, deux Japonais pour finir ?

© Emmanuel Charlot – L’Esprit du Judo / Et si c’était lui le tombeur de Teddy Riner? Guram Tushishvili, champion d’Europe en l’absence du cador guadeloupéen en avril dernier, devrait se dresser sur le chemin de l’octuple champion du monde au stade des demi-finales. On en salive déjà ! 

Les têtes de série
1. MOURA David (BRA)
2. TUSHISHVILI Guram (GEO)
3. ULZIIBAYAR Duurenbayar (MGL)
4. BOR Barna (HUN)
5. BONDARENKO Stanislav (UKR)
6. NATEA Daniel (ROU)
7. OJITANI Takeshi (JPN)
8. HARASAWA Hisayoshi (JPN)

Le Français
Teddy Riner (Levallois SC), 28 ans / 14e mondial 

On le disait avant ce championnat, privé du statut de « tête de série », Teddy Riner n’avait plus tout à fait son destin en main. Mais, comme tous les grands champions, le Français a aussi un peu de chance. Ce ne sera pas la disposition la plus redoutable pour lui, même si il aura quelques vrais adversaires à gérer. Le premier ? Un Egyptien de 24 ans, Maisara Elnagar, qui doit se frotter les yeux de plaisir et d’appréhension à l’idée de prendre Riner himself au premier tour. Le deuxième ? Le Mongol Duurenbayar Ulziibayar, un numéro quatre mondial dans son tableau, 23 ans, solide petit droitier, mais au gabarit moyen et plutôt orienté sur un judo tactique qui a peu de chance de gêner le grand droitier « non classé » qu’il s’apprête à rencontrer. Ensuite ? Peut-être le très grand Brésilien Rafael Silva, qu’il a déjà rencontré et battu au point d’imprimer sa marque dans la tête de celui qui fut longtemps l’un des meilleurs poids lourds de la planète, ou plus probablement le colossal Roumain Daniel Natea, 25 ans et huitième mondial, un combattant qui avait impressionné au Masters 2016 en sortant le Japonais Harasawa et l’Israélien Sasson. Ils ne se sont jamais rencontrés, mais on peut faire le pari que contre le Français, l’avantage de masse et de puissance du Roumain ne jouera pas. Ses adversaires les plus intéressants sont dans l’autre quart de tableau : le Coréen Kim Sungmin, bien revenu à son meilleur niveau, l’Ukrainien Khammo et ses ura-nage, mais avant tout le Géorgien Guram Tushishvili, incroyable champion d’Europe et deuxième mondial, dont on attend l’effet de ses plongées entre les jambes sur la tour de contrôle française, et le massif de Tokai, Takeshi Ojitani, un pilier japonais au judo talentueux et au ventre de Bouddha, qui avance continuellement. Qui sera l’opposant ? Tushishvili a pris o-soto-gari, le spécial d’Ojitani, au Tournoi de Paris. C’est une indication. Dans ces conditions, il se pourrait que sortant d’un combat « moelleux » face à l’énorme Roumain, Teddy aborde une demi-finale contre Ojitani, pour rencontrer en finale, c’est le plus probable, le second Japonais, finaliste des Jeux contre lui, Hisayoshi Harasawa. Une belle revanche en perspective, dans laquelle Teddy devra sans doute changer d’approche pour ne pas être dans le collimateur des juges. S’ils se mettent à deux, ce ne sera peut-être pas aussi simple que d’habitude ?

 

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