Il se hisse en finale à Cuba
On ne l’avait pas vu depuis Astana et sa sortie crispante par quatre pénalités alors qu’il menait d’un waza-ari. Ce vendredi à Cuba, Loïc Korval a impressionné par sa capacité à être présent à tous les niveaux, par ses moyens techniques, qui lui donnent la possibilité de faire tomber à peu près n’importe qui, par sa présence mentale, son sens tactique, qui ont failli faire tourner en bourrique le pourtant redoutable Russe Khan-Magomedov en finale. Deuxième de ce Grand Prix, Loïc Korval n’a pas raté sa rentrée.
Après un premier tour réglé aux pénalités contre le Cubain Tondique, surclassé, Korval allait se montrer costaud contre le Brésilien Chibana, pourtant un client, qu’il jetait sur le dos avec un maître o-soto-gari. En demi-finale, il jouait avec le jeune Géorgien Vazha Margvelashvili (3e à Tunis la semaine précédente, battu par ippon par le Français Le Blouch), avant de se retrouver en finale face au terrible champion d’Europe 2015 Kamal Khan-Magomedov, un titre obtenu justement devant lui sur un énorme uchi-mata. Korval avait d’ailleurs promis que le Russe ne poserait plus jamais les mains sur son revers, et il faillit parvenir à le maintenir à distance, tout en accumulant les pénalités en défaveur de son adversaire… lequel finit par s’en agacer ouvertement (comme Korval lui-même, Khan-Magomedov a l’habitude de s’exprimer quand cela ne lui convient pas). Mais ce Russe est aussi un combattant féroce et sur un corps-à-corps qu’il imposait rageusement en reprise de garde, il parvenait à jeter son corps en sutemi et à entraîner Korval pour un yuko. Terrible dans sa gestion des dernières minutes, le Français amenait alors son adversaire à une troisième pénalité et parvenait même à le pousser dehors sur le gong, mais sans être suivi. Khan-Magomedov n’en menait tout de même pas large.
Laëtitia Payet, 5e
C’est la seule médaille française du jour. Laëtitia Payet, vaillante en -48 kg, finissait cinquième, non sans avoir fait une bonne impression par sa mobilité, son agressivité et un judo plus varié. Mais avec sa garde qui croise souvent et ses attaques constantes, mais pas toujours précises, les pénalités ont de plus en plus tendance à se porter de son côté… Sephora Corcher (-48 kg) battue d’entrée par la Belge Rosseneu, Astride Gneto (-52 kg) et Sarah Harachi (-57 kg), écartées au second tour par l’Italienne Odette Giuffrida (3e) d’un shido et par la Brésilienne Rafaela Silva (3e) d’un ipppon, ne se classent pas. C’est aussi le cas du -60 kg Walide Khyar, lequel bat le Chinois An Jianqi, mais doit céder d’un waza-ari face à l’Ouzbek Sharafuddin Lutfillaev.
Le « pion » du jour
Parmi quelques beaux gestes, notamment pour Korval et Khan-Magomedov, le « pion » du jour est à mettre à l’actif de la championne olympique Sarah Menezes, qui sort superbement de son hibernation au bon moment. l’Israélienne Rishony est littéralement plaquée au sol sur un eri-seoi-nage supersonique. Avis aux arbitres à toutes fins utiles : un ippon de judo, c’est ça ! Avec deux médailles d’or, pour Menezes et pour le -60 kg Eric Takabatake, le Brésil domine cette première journée de tournoi.