Cinquième médaille de bronze pour l’équipe de France

Crédit : Gabriela Sabau (IJF)

A Oberwart, il avait fini à cette place considérée comme celle du « con » dans notre discipline.
Cinquième, c’est ressasser souvent sans fin les raisons qui ont empêché de monter sur le podium, et penser avec frustration à la médaille tant désirée qui quoiqu’il arrive, reste dans un palmarès.
Ce genre de sentiment d’inassouvissement, nul doute que Messie Katanga (+100kg, Villemomble Sport Judo) n’avait aucune intention de la revivre aujourd’hui, lui qui goûta déjà aux joies d’un podium mondial il y a deux ans à Fort Lauderdale lors des Monde cadets.
Le début de journée s’avère idéal avec trois victoires éclair puisqu’il ne foule les tatamis émiratis que deux minutes lors de ces trois premiers combats ! Du travail sans fioriture.
En demi-finale, c’est le Russe Bashaev qui se présente face au champion de France 2015.
Plus petit, mobile, habile tacticien, le futur champion du monde est à deux doigts de subir le mouvement en « toupie» du Français lors de la 1ère prise de garde mais en réchappe de justesse.
Une bonne entame, gâchée par trois pénalités prises et après lesquelles Katanga courra tout le reste du combat avant de subir, à quatre secondes de la fin, un ko-uchi makkikomi à gauche parfaitement suivi au sol.
Restait alors à se remobiliser pour le bronze. En face, le Brésilien Silva. Plus mobile que son adversaire carioca, le Français allait dans la première minute un o-soto gari qui lui donnait un yuko d’avance. Gérant parfaitement son avance, ne se laissant pas fixer par le sud-américain qu’on sentit rapidement (et faussement?) éprouvé, le double champion de France juniors fit monter les pénalités jusqu’à…prendre un yuko qui ne changeait heureusement pas le sens de la victoire. Une médaille de bronze qui pourrait en appeler d’autres et de plus belles, le judoka de Villemomble étant 2ème année. Les moyens semblent clairement là. 2016 arrive à grand pas.

Moins de réussite pour le double champion de France 2014 Joseph Terhec (AJ 61) qui s’incline au deuxième tour contre le Kazakh Azarov, futur 3ème, subissant un makkikomi (waza-ari) en début de combat. Médaillé de bronze aux Europe 2015, le Français se battra comme un beau diable pour renverser la vapeur mais rien n’y fit.
Seule Française engagée pour cette dernière journée de la compétition individuelle, Morgane Duchêne (-78kg, ACBB) finit 7ème de ces championnats du monde. Battue en 1/4 par la future vice-championne du monde, la Slovène Apotekar, elle subit la loi de l’Ukrainienne Turchyn en repêchages. Toutes les deux gauchères, l’adversaire de la Française trouve l’ouverture sur un o-soto gari (yuko).

Ce lundi, le Japon s’est fait moins dominateur ne remportant « que » trois médailles, une de chaque métal. L’or pour la lourde Tomita et ses o-uchi-gari et uchi-mata qui déménagent, l’argent pour Tanaka (+100kg) et le bronze pour Ogawa (+100kg aussi), fils du quadruple champion du monde et vice-champion olympique Naoya Ogawa.
Déjà présent à Fort Lauderdale en 2014, ce jeune homme, vainqueur des championnats nationaux juniors et universitaires (une performance rare au Japon) sera à scruter à la loupe en 2016, puisqu’il n’est que 2ème année.
Un Japon moins impérial donc et une Europe qui a fédéré les titres aujourd’hui avec trois médailles d’or : Brigita Matic en -78kg, vice-championne d’Europe en titre et qui perpétue les titres mondiaux de cette famille croate, après le titre de Barbara en 2014 chez les -70kg.
Tamerlan Bashaev chez les lourds qui s’impose sur un très jolie morote inversé lors d’une non moins très haletante finale des +100kg.
Mené d’entrée sur un fulgurant de-ashi-barai de Tanaka, ce petit taureau russe sort ce mouvement secret de sa panoplie pour marquer un waza-ari décisif.

Combattant(e) du jour : Niyaz Ilyasov

Crédit : Gabriela Sabau (IJF)

La ranking-list (et les programmes informatiques de tirage au sort) ont voulu qu’il rencontre le Japonais de la catégorie lors du premier combat du jour. Frustrant tant le combat que ce Russe, troisième aux Europe et vice-champion du monde en titre, et Iida se sont livrés aurait mérité d’avoir lieu beaucoup plus loin dans le tableau.
Si il n’a pas été extrêmement spectaculaire, on sentit deux adversaires ne fermant pas ou peu le jeu, prêts à saisir la moindre occasion pour lancer le mouvement qui tue face à un adversaire craint.
Malheureusement pour eux (et pour nous), l’arbitrage ne fut pas à la hauteur de ce qu’un combat de ce calibre pouvait mériter.
Passant d’une pénalité très douteuse, Ilyasov, sans doute soulagé de sortir vainqueur de ce choc, lâcha son judo jusqu’en finale où il enfonça dans le tatami le Brésilien Goncalves sur un très fort et très aérien tani-otoshi.
Magistral.