Après plus de 35 ans au Peugeot-Mulhouse, Gilbert Hermmelin passe la main
Le judo club de l’ACS Peugeot Citroën Mulhouse a changé de président en juin dernier. Après plus de 35 ans à la tête de la section, Gilbert Hermmelin a transmis le flambeau à Didier Berkati, ancien judoka et ceinture noire du club. En pleine restructuration, le club fourmille de projets.
© ACS Peugeot-Mulhouse / L’Esprit Du Judo
« Gilbert Hermmelin a tout donné au judo ». Difficile pour Didier Berkati de résumer le mandat de son prédécesseur. Parti d’une petite section de province, Gilbert Hermmelin a réussi à façonner un club capable de rivaliser avec les plus grosses structures parisiennes. Depuis quelques années, les judokates mulhousiennes se sont forgées une solide réputation lors des tournois nationaux et internationaux. En 2011, elles ont notamment raflé l’argent aux championnats de France par équipes 1e division. « C’est un véritable passionné. Le niveau actuel du club, nous le devons à son investissement », souligne le nouveau responsable. Resté président d’honneur, Gilbert Hermmelin a cependant définitivement passé la main. A 70 ans, il a décidé de profiter de sa retraite dans le Sud de la France. Un départ que doit regretter la ligue alsacienne. Et pour cause : ligue, club, arbitrage… L’ancien dirigeant était omniprésent sur le terrain. Si ce départ nécessite une restructuration au sein du bureau, il permet également au club de repenser sa direction. « J’ai souhaité être entouré, épaulé… je veux pérenniser le club mais de manière concertée », souligne Didier Berkati, présent sur les tatamis du Peugeot-Mulhouse depuis 31 ans.
Objectif Rio 2016
Si la façon de diriger le club tend à changer et à se décentraliser, la priorité reste la même : maintenir le niveau. Au Peugeot-Mulhouse, l’esprit de compétition a toujours été très fort. « C’est un club qui pousse ses athlètes à se surpasser. Je veux que nos jeunes s’appuient sur le judo pour en faire une logique de vie », détaille le dirigeant. Dans cette lignée, il s’est fixé un objectif : amener certaines de ses combattantes aux Jeux olympiques de Rio en 2016. Des espoirs fondés grâce aux résultats de Lucile Duport (-52kg), médaillée de bronze aux derniers championnats du monde par équipe, et à ceux de Margaux Pinot (-70kg), future représentante de la France aux championnats du monde juniors 2013. Margaux Pinot s’est également illustrée cet été sur les tatamis en gagnant la Coupe Européenne junior de judo à Berlin, bien coachée par Jane Bridge. Après une aventure olympique avec la sélection britannique, l’anglaise est de retour au Peugeot-Mulhouse. Sacrée championne du monde (-48kg) en 1980 à New York, Jane Bridge entraîne de nouveau le groupe élite féminin, qui évolue à Paris entre l’INSEP et l’INJ. Le club peut également compter sur les résultats de Marjorie Ulrich (-78kg) et de Rebecca Ramanich (+78kg), toutes deux vices championnes de France 1e division en 2012. « Les JO, ça nous tient à cœur mais on s’adaptera également aux objectifs de chacune, le but est de mener l’ensemble du groupe à son meilleur niveau», précise Didier Berkati.
A Mulhouse, les plus jeunes ne sont pas en reste puisque l’équipe technique a été renforcée. La direction en a été confiée à l’ancien international français Vincenzo Carabetta. Le premier défi du vice champion d’Europe 1994 a lieu dès ce week-end avec les championnats de France par équipe 2e division.
Un tournoi en septembre
Pour solidifier sa crédibilité, le club mulhousien souhaite également créer un tournoi labellisé avec la ville de Mulhouse. La première édition doit se dérouler en septembre prochain. « Le but est aussi de mettre en avant la politique sportive de la ville et nos athlètes locaux », explique le responsable. Selon lui, le travail et la vie interne du club ne sont pas assez mis en valeur. « Nos filles sont régulièrement présentes lors des grands tournois, elles ont des médailles et on l’exploite peu, c’est dommage », ajoute-il. Au Peugeot-Mulhouse, la présidence a changé, l’ambition n’a pas bougé.