Ce n’est pas faire injure aux autres membres de l’équipe féminine que de dire qu’elle attendait ce moment avec encore plus d’impatience que les autres. Programmée pour aller chercher le seul titre qui manque à son palmarès démentiel, Clarisse Agbegnenou a dû, comme tous les athlètes, accepter et digérer le report de ces JO de Tokyo. Mais voilà que le grand jour est arrivé !
Demain, la porte-drapeau de la délégation olympique entrera en scène. Archi-favorite, la Française se voit donner l’opportunité – la seconde – d’atteindre le Graal olympique et ainsi magnifier son extraordinaire carrière.
Avec ses deux principales adversaires dans l’autre demi-tableau (la Japonaise Miku Tashiro et la Slovène Tina Trstenjak), Agbegnenou possède une telle marge sur le reste des judokates qu’elle rencontrera jusqu’en finale qu’une défaite avant serait vécue comme un cataclysme. Mais la Française nous a tellement habitué à l’excellence que cette hypothèse paraît particulièrement mince !
Tête de série n°1, elle bénéficiera d’un tour avant de rencontrer très probablement l’Ouzbek Farangiz Khojieva, 64e mondiale et 19 ans seulement et cinquième lors des championnats Asie-Pacifique il y a quelques mois. Puis, ça sera au choix : la Néerlandaise Juul Franssen (3e des Europe 2020, choisie étonnement au détriment de Sanne Vermeer), la Serbe Anja Obradovic (en bronze aux Monde il y a un peu plus d’un mois), l’Australienne Katharina Haecker ou l’Israélienne Gila Sharir. Avant une demi-finale contre la puissante Canadienne Catherine Beauchemin-Pinard (vainqueur à Tbilissi fin mars), l’Autrichienne Magdalena Krssakova (finaliste des Europe 2020 contre la Française) ou la Brésilienne Ketleyn Quadros.
Une finale contre Miku Tashiro, deux ans après celle des championnats du monde qui reste comme l’un des plus grands combats de cette olympiade (et même de la décennie) ? Une hypothèse somme toute logique tant les deux judokates, finalistes également en 2018, dominent cette catégorie, offrant à chaque fois un spectacle époustouflant de tension, d’intensité et de maîtrise. Une finale de rêve avec la même issue que les précédentes ?
En -81kg, pas de représentant français. Si les JO sont un évènement où rien ne se passe tout à fait comme prévu, alors bien malin qui pourrait affirmer sans sourciller celui qui montera sur la plus haute marche du podium de cette catégorie. Car, la densité y est folle et sans leader incontesté. Le Belge Mathias Casse, champion du monde en titre et en argent à Lisbonne ? Le Géorgien Tato Grigalashvili, en argent à Budapest mais extrêmement impressionnant depuis Düsseldorf 2020 ? L’Israélien Sagi Muki, champion du monde 2019 ? Le Japonais Takanori Nagase (vainqueur de quatre compétitions de rang en 2019), qui voudra aller chercher l’or qui l’a fui il y a cinq ans à Rio ? Le Turc Vedat Albayrak, champion d’Europe en titre ? L’outsider italien Christian Parlati (vainqueur du Grand Chelem de Tashkent et médaillé de bronze continentale 2021) ? Demain, un seul des trois derniers cités sera en quart de finale. En effet, le logiciel de tirage au sort n’a rien trouvé de mieux que de placer le Turc, le Japonais et l’Italien dans le même huitième de tableau !
Il y aura donc un explosif Albayrak/Nagase dès le premier tour !
On en salive d’avance.