La première chose qui frappe lors de l’analyse de cet open européen, c’est d’abord sa densité. Avec 505 participants, cet évènement se positionne pour l’instant comme la compétition la plus courue de ce début d’année civile. Quarante-deux pays présents, de cinq continents dont quarante-quatre tricolores (vingt-neuf masculins, quinze féminines).
Un Open qui voit la France terminer à la deuxième place au classement des médailles derrière l’Allemagne grâce aux titres de Richard Vergnes (-60kg, JC Chilly Mazarin Morangis) et de Reda Seddouki (-66kg, FLAM 91). Trois médailles d’argent (Agathe Devitry du RSC Champigny en -63kg, Chloé Buttigieg de Nice Alliance Judo en -78kg et Maxime Merlin de l’AJA Paris XX en -60kg) et une de bronze (Maxime Gobert, OJ Nice, en -66kg) complètent le tableau tricolore.
En -60kg, on assistait donc à une finale 100% française et c’est le médaillé de bronze des France première division seniors 2021, Richard Vergnes, qui s’impose au cinquième de la même compétition, Maxime Merlin. Un waza-ari chacun à la fin des quatre minutes (deux valeurs qui auraient mérité chacune ippon) puis 2’30 de golden score avant le ura-nage victorieux du judoka du JC Chilly Mazarin.
Dans la catégorie supérieure, Reda Seddouki, champion de France seniors 2019, se relance dans une nouvelle dynamique, après une année de formation professionnelle. Septième à Perpignan, le judoka du FLAM 91 enchaîne une cinquième place à Varsovie le week-end dernier avec, samedi, une victoire, battant en finale et aux pénalités l’Italien Elios Manzi, 156e mondial.
En -81kg, une catégorie qui n’a toujours pas désigné de titulaire aux championnats d’Europe, pas de performance significative puisque Loic Pietri, septième à Paris (meilleur Français) perd en huitième de finale face au Canadien Mohab El Nahas (futur vainqueur) alors qu’Alpha Djalo, champion de France en titre et en or à l’Open d’Espagne, termine cinquième, battu par le Portugais Joao Fernando et le Finlandais Oskari Makinen. Djalo qui aura une nouvelle chance de briller puisqu’il participera au Grand Chelem d’Antalya (1er-3 avril) aux côtés de Nicolas Chilard.
L’Allemagne, de son côté, impressionne avec quatre titres remportés par sa nouvelle génération féminine : Annika Wurfel en -52kg (22 ans, cinquième au Grand Chelem de Bakou l’année dernière), Pauline Starck en -57kg (24 ans, 3e à Bakou en 2021 et victorieuse de l’Open de Pologne la semaine dernière), Anna Monta Olek en -78kg (19 ans, championne d’Europe et du monde juniors 2021, victorieuse également à Varsovie il y a une semaine) et Renee Lucht en +78kg (23 ans, 3e du Grand Prix de Croatie et 1re du Grand Chelem de Bakou 2021).
Mention spéciale à Olek qui aligne à Prague sa cinquième victoire consécutive dans un tournoi entre les juniors et seniors.
Chez les masculins, la Bulgarie se met en lumière avec les victoires de Mark Hristov en -73kg. Vainqueur sur un yoko-tomoe-nage en finale face à l’Italien Luigi Centracchio, ce judoka de vingt-et-un ans, vice champion du monde cadets 2017 et qui, depuis qu’il est senior, n’avait signé jusque-là qu’une médaille de bronze au Grand Chelem de Croatie en septembre 2021, s’adjuge donc sa seconde médaille de la saison. Autre vainqueur de l’équipe nouvellement dirigée par Alain Schmitt, l’expérimenté Ivaylo Ivanov dans sa nouvelle catégorie des -90kg. À noter que deux autres masculins sont classés : le -100kg, Boris Georgiev et le +100kg, Ivaylo Dimitrov.
Une belle prestation collective (quatre classés pour neuf engagés masculins) qui rend curieux de la suite et des premiers effets de la nomination de l’ex-entraîneur de l’ESBM Judo.