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Les résultats du jour et les tableaux complets des quatre premières journées ici
Les leçons de Tashkent, épisode 4
« Hajime », le podcast de L’Esprit du Judo – qui se met en mode quotidien pendant une semaine – vous livre son analyse de cette quatrième journée des championnats du monde. Le cinquième titre japonais est quasiment passé inaperçu ce dimanche, relégué au troisième plan par la magnifique médaille de bronze décrochée par l’outsider Manon Deketer, mais aussi et surtout par la finale déjà mémorable des -81kg entre Tato Grigalashvili et Matthias Casse … C’est à écouter maintenant !
Les quatre infos du jour
15h20. -81kg : Un combat de Titans remporté par Grigalashvili
Quelle incroyable finale… et final en -81kg pour clore cette quatrième journée des championnats du monde. Même les médaillées des -63kg, en attente de leur podium, n’en croyaient pas leurs yeux à la vue d’un tel engagement, incontestablement « LE » combat du jour. Grigalashvili-Casse, Casse-Grigalashvili, le remake de la finale de l’an passé… Pour ceux qui étaient là, il reste le sentiment d’avoir assisté à un combat extraordinaire. Tato Grigalashvili, le gamin passé durant ses années cadets dans les pattes expertes de la famille Legrand (Rodolphe et son fils Paco, respectivement père et frère d’Ugo, médaillé olympique de Londres), qui cherche le corps-à-corps pour placer sa hanche d’étalon. Matthias Casse, champion du monde en titre, ses morote et ses finalisations diaboliques en shime et en kansetsu… Ces deux là ont encore donné un récital grandiose. Un « à toi à moi » pendant les quatre minutes et bien au-delà, avec le Géorgien qui, gardant souvent la saisie des deux manches pour empêcher son adversaire, réchappe sur le morote du belge alors que ce dernier fait tout pour créer la distance et s’engouffrer. C’est finalement dans le golden score que tout allait se décider alors que Grigalashvili avait été pénalisé deux fois : un tsuri-goshi venu d’une autre planète, expression des dernières forces qui restaient aux deux hommes, pour ippon. Un combat de Titans qui restera dans les mémoires. Dato Grigalashvili, lui, devient l’héritier dans la catégorie d’Avtandil Tchrikrishvili, sacré en 2014 et finaliste face à Loïc Pietri l’année précédente.
14h40. -63kg : Horikawa sur le gong
Alors que les deux titres ont échappé hier au Japon, Megumi Horikawa a remis les pendules à l’heure. Les tentatives de sode à genoux de la Canadienne Catherine Beauchemin-Pinard et son travail au sol d’un côté, le o-soto-gari de la Japonaise de l’autre, elle qui fut victorieuse du Grand Chelem de Tokyo en 2012, mais barrée depuis par Yoshie Ueno et Miku Tashiro au point de disputer ici son… premier championnat du monde.
On retrouvait tout cela, dans l’ordre, sans toutefois que cela donne un avantage à l’une ou à l’autre. La situation la plus dangereuse survenait quand la Canadienne tentait un renversement et de finaliser au sol pendant près de trente secondes, ce dont sortait Megumi Horikawa pas tellement apeurée de la situation pourtant le point (très) fort de la Canadienne. Et alors qu’un dernier o-soto-gari de la Japonaise ne donnait rien, on semblait s’acheminer vers un énième golden score… Un petit moment de flottement de Beauchemin-Pinard et c’est Horikawa qui lançait uchi-mata sur le gong. Ippon !
14h20. -63kg : Deketer en bronze !
Elle est allée la chercher cette médaille de bronze, Manon Deketer ! Opposée à la Polonaise Angelika Szymanska, tout était à faire face à cette double finaliste des championnats d’Europe des -23 ans (dont l’or l’an passé) et sur les podiums des Grands Chelems de Paris 2021 et 2022 et encore en finale de celui de Budapest en juillet dernier. La Française, coachée par Séverine Vandenhende sur la chaise, lançait parfaitement son combat après trente secondes sur o-uchi-gari. Waza-ari ! Mais la Polonaise, sur son tomoe-nage notamment, pouvait dégainer à tout moment. Elle lançait d’ailleurs son enchaînement tomoe/ne-waza, puis son ko-uchi-gari pour le rappeler, de quoi même pénaliser la Française. Mais Manon Deketer avait décidé que la médaille ne lui échapperait pas aujourd’hui. À 24 ans, après des podiums significatifs en Grands Chelems à Paris, Tel Aviv et Tbilissi, elle maîtrisait les deux dernières minutes à la garde et contrait Szymanska sur le gong. Avantage non comptabilisé mais le temps à zéro l’envoyait vers cette très belle médaille. Manon Deketer est désormais médaillée mondiale seniors après un titre de championne de France il y a un an. Un coup de maître en vue de Paris 2024 si Clarisse Agbegnenou décidait de monter en -70kg ? L’avenir le dira. Pour le moment, il s’agit de profiter, pour elle et pour l’équipe de France.
L’info -> La ranking list des arbitres avant ces mondiaux
Comme les combattants, et même si la FIJ communique moins sur le sujet, les arbitres sont classés selon leurs performances. À l’entame de ces championnats du monde 2022, le classement des dix meilleurs (sur 54 classés) était le suivant :
1. Vladimer Nutsubidze (Géorgie, EJU)
2. Raul Camacho (Espagne, EJU)
3. Roberta Chyurlia (Italie, EJU)
4. Matthieu Bataille (France, EJU)
5. Akiko Amano (Japon, AJU)
6. Ioana Babiuc (Roumanie, EJU)
7. Balasz Gosztonyi (Hongrie, EJU)
8. Lubomir Petr (Australie, OJU) & TURBAT Enkhtsetseg (Mongolie, AJU)
10. Velimatti Karinkanta (Finlande, EJU)
12h40. Ce qu’il vous reste à vivre ce dimanche (à partir de 14h heure française)
-63kg
Finale : Megumi Horikawa (JPN) / Catherine Beauchemin-Pinard (CAN)
Combats pour le bronze :
Florentina Ivanescu (ROM) / Barbara Timo (POR)
Angelika Szymanska (POL) Manon Deketer (FRA)
-81kg
Finale : Matthias Casse (BEL) / Tato Grigalashvili (GEO)
Combats pour le bronze :
Sotaro Fujiwara (JPN) / Takanori Nagase (JPN)
Saied Mollaie (AZE) / Shamil Borchashvili (AUT)
12h30. -63kg : Beauchemin-Pinard bat Deketer
Tout s’est bien joué au sol ! Main droite forte, physiquement affûtée, Manon Deketer ne se laissait d’abord par déborder par la Canadienne Catherine Beauchemin-Pinard – coachée par le médaillé olympique Antoine Valois-Fortier sur la chaise, brouillonne dans les premières secondes et dont la Française maîtrisait bien la manche. Pénalisée, Beauchemin-Pinard subissait même, avec une tentative de passage au sol de la Française où elle fermait bien tout. Puis sur les deux séquences suivantes, tout s’inversait : le contrôle de la manche et du revers était pour elle et, en sortie d’un seoi-nage moyen maîtrisé par la Française, elle continuait au sol, son champ technique de prédilection, tenait le bras droit de Deketer avant de repasser en immobilisation pour le compte. La Canadienne, médaillée olympique à Tokyo, poursuit sa progression et ira chercher, à 28 ans, sa première médaille mondiale ce soir. Manon Deketer, elle, doit y croire et peut encore décrocher le bronze face à la Polonaise Szymanska.
Dans l’autre demi-finale, la Japonaise Megumi Horikawa n’a fait qu’une bouchée de la Portugaise Barbara Timo avec deux waza-ari rapides.
11h25. -81kg : Matthias Casse la baraque !
Alors que la finale semblait s’ouvrir pour le Japonais Fujiwara depuis ce matin, à coup notamment de o-uchi-gari, le Nippon est tombé sur un os : le Belge Matthias Casse, médaillé olympique et au rendez-vous des deux dernières finales mondiales (dont le titre l’an passé), qui l’a fait passer par tous les tourments, lui livrant une terrible bataille physique et tactique. Et alors que Fujiwara semblait vouloir trouver la solution sur un ura-nage, le Belge restait bien face à son adversaire, et n’avait même pas à lancer la jambe o-uchi-gari : il plaquait, sur le mouvement tout en sensation, le Japonais sur le dos. Ippon.
Dans l’autre demi-finale, la guerre d’usure annoncée entre les deux fantastiques Grigalashvili et Mollaei a eu lieu : tout se jouait aux pénalités et c’est Mollaei qui prenait la troisième synonyme de hansokumake, Un Européen sera, dans tous les cas, champion du monde ce soir. Le premier titre pour le Vieux Continent depuis le début de la compétition.
11h50. -63kg : Le programme des demi-finales
Megumi Horikawa (JPN) / Barbara Timo (POR)
Manon Deketer (FRA) / Catherine Beauchemin-Pinard (CAN)
11h45. -63kg : Deketer en demie !
La combattante de Blanc-Mesnil maîtrise son sujet : face à la Roumaine Florentina Ivanescu, elle mettait tout de suite les compteurs à son avantage avec un seoi-nage pour waza-ari. Lucide, gérant intelligemment ce combat pour éviter l’erreur face à une combattante dans une bonne journée elle aussi, elle variait, ici sur ashi-guruma, là sur son enchaînement sasae/ne-waza. Et c’est sur la seconde tentative d’enchaînement, qu’elle parvenait, sur l’étranglement en hadaka-jime, à faire taper la Roumaine. Manon Deketer s’ouvre, comme une grande, la porte des demi-finales où elle retrouvera la Canadienne Catherine Beauchemin-Pinard, qui s’est imposée en quarante seconde à la Tchèque Zachova sur un osae-komi d’école.
11h40. -81kg : Le programme des demi-finales
Sotaro Fujiwara (JPN) / Matthias Casse (BEL)
Saied Mollaie (AZE) / Tato Grigalashvili (GEO)
11h15. -63kg : Deketer très solide
Il fallait sortir un gros combat à Manon Deketer face au pieu batave Sanne Vermeer. C’est d’ailleurs la Néerlandaise qui mettait une grosse pression avec des changements de kumikata, dont les deux mains aux revers « à la Coréenne ». mais Deketer est visiblement parfaitement dans sa compétition et parvenait à se défaire de l’emprise, à faire sanctionner Vermeer en étant plus active, avant ce ura-nage d’école en contre d’une attaque de hanche de son adversaire qui se retrouvait incrustée dans le tapis. Ippon et cap sur un quart face à la jeune Roumaine Florentina Ivanescu, vice championne d’Europe cadettes 2019, récente cinquième des mondiaux juniors. Un combat clé pour une place en demie où il faudra être vigilant face à celle qui a joué un bien vilain tour, en huitième, à la très expérimentée Brésilienne Quadros.
10h15. -63kg : Deketer a du répondant
Contrée sur son o-soto-gari dans la première minute avec un seoi tout en opportunité de Sevinch Isokova, Manon Deketer a montré pourquoi elle était la titulaire sur ces championnats du monde : une capacité à réagir et à élever le niveau. Son o-uchi-gari moins d’une minute plus tard mettait l’Ouzbèke sur le dos. Ippon. Prochain tour très costaud contre la Néerlandaise Sanne Vermeer, médaillée mondiale l’an passé.
8h15. -81kg : Djalo battu par Grigalashvili
C’était un duel qui donnait très envie et le Géorgien lui-même savait qu’il ne faudrait laisser aucun espace à Alpha Djalo et ses seoi-nage. Tato Grigalashvili choisissait donc de mettre la pression dès la première prise de garde sur son tai-otoshi. À la séquence suivante, il essayait de placer son seoi et l’on sentait sa volonté d’étouffer le Français qui, sans possibilité d’attaque, prenait d’ailleurs une pénalité pour non combativité. Le rythme était infernal et le Géorgien marquait sur un waza-ari bien généreux, mais à la reprise suivante, Djalo restait dans le dos… Du bain béni pour le harai-makikomi de Grigalashvili. Ippon et sans doute beaucoup de frustration pour Djalo qui était visiblement en forme mais n’a pas pu exprimer grand-chose face à celui qui, vice champion du monde en titre, fait clairement figure de favori pour l’or aujourd’hui.
7h40. « Hajime » pour savoir ce qu’il fallait retenir de la journée d’hier (et des précédentes)
7h25. -81kg : Djalo tranquille
Quelque quarante-cinq secondes et Alpha Djalo est parfaitement rentré dans sa compétition face au Polonais Pawel Drzymal. Une main gauche posée dans le dos, la hanche engagée pour uchi-mata. Ippon. Parfait premier combat pour le Français qui lance sa journée dans la sérénité. Au prochain tour, c’est le Géorgien Grigalashvili qui se présente.
7h. Ce qui nous attend aujourd’hui avec les -63kg et -81kg
Bonjour et bienvenue à Tashkent pour ce quatrième jour de compétition. Un point sur le programme du jour avec nos deux engagés Alpha Djalo et Manon Deketer.
Sa victoire lors du Grand Prix de Croatie, avec à son tableau de chasse Tato Grigalashvili ou Saeid Mollaei, fut superbe. Demain, Alpha Djalo (PSG Judo) devra s’en inspirer pour traverser un quart de tableau à l’atmosphère dantesque. Le Polonais Pawel Drzymal, 87e mondial (et septième au Grand Chelem d’Abou Dhabi fin 2021) jouera le rôle de hors d’œuvre. Premier plat principal avec Tato Grigalashvili ensuite. Numéro un mondial, le Géorgien – passé par le JC Grand-Quevilly en cadets – a été sacré champion d’Europe au printemps. Un judoka ébouriffant, imprévisible mais sur lequel Djalo reste sur une victoire. Un premier obstacle XXL, avant peut-être l’Allemand Dominic Ressel, cinquième aux Jeux olympiques l’année dernière. Le deuxième plat principal serait alors Takanori Nagase en quart de finale. Un champion olympique sorti une fois cette année, pour une médaille de bronze à Oulan-Bator. Du très costaud, de l’expérimenté, du talent. Mais Djalo s’est mis dans une dynamique très positive avec sa médaille d’or à Zagreb, dans une catégorie à la densité étouffante : Saeid Mollaei, le Brésilien Guilherme Schimidt (vainqueur à Antalya et Budapest), le Coréen Lee Joowhan (premier à Tbilissi et Oulan-Bator), le Belge Mathias Casse (champion du monde en titre), l’Autre Japonais, Sotaro Fujiwara, magnifique vainqueur à Paris en février. Une liste non exhaustive pour une catégorie des -81kg démentielle. Suspens garanti.
Médaillée de bronze à Paris en octobre dernier, à Tel Aviv puis à Tbilissi, Manon Deketer (ES Blanc-Mesnil Judo) s’est imposée comme l’incontestable n°1 française, suite au titre olympique et à la pause « bébé » de la Reine Clarisse Agbegnenou.
Non tête de série, la Tricolore, située tout en bas du tableau des -63kg devra attendre pour connaître le nom de son adversaire : ou la Kirghize Azhar Isaeva, 204e mondial et vice championne d’Asie juniors. Ou Sevinch Isokova, 85e mondiale et septième à Oulan-Bator. En huitième, Deketer pourrait croiser le fer avec la Néerlandaise Sanne Vermeer, troisième à l’AccorArena en février comme aux championnats du monde 2021. Avant un quart possible contre la Brésilienne Ketleyn Quadros, très régulière cette saison : troisième à Zagreb, cinquième à Budapest, deuxième à Tbilissi. Et contre qui Deketer reste sur une défaite en demi-finale en Géorgie. Une revanche est à prendre.
Dans une catégorie orpheline de ses deux meilleures judokates sur les deux dernières olympiades (Agbegnenou et Tina Trstenjak), Andreja Leski, vice championne du monde 2021 atteindra-t-elle enfin le Graal ? À moins que Lucy Renshall, victorieuse à Bakou, Abou Dhabi et Antalya ne mettent tout le monde d’accord ? Et la Japonaise du jour ? Megumi Horikawa (ex-Tsugane), en or à Tel Aviv et Budapest, relancera t-elle la razzia nippone après l’argent aujourd’hui de Funakubo ?
Là encore, aucune favorite ne se dégage dans cette catégorie des -63kg.
Faites vos jeux !