Coralie Haymé retrouve le chemin vers l’or. Crédit photo : Emanuele Di Feliciantonio/IJF

Sa dernière victoire remontait aux championnats du monde juniors 2021, à Olbia (Italie). Depuis, Coralie Haymé a cumulé une médaille d’argent au Masters 2022 — elle y avait battu Akira Sone — et trois médailles en Grands Chelems : l’argent à Tbilissi fin mars et le bronze à Paris et Abou Dhabi fin 2021. Des podiums certes, mais pas d’or. Un signe indien vaincu cet après-midi à Zagreb.
Un succès sous forme d’analogie avec celui de Faiza Mokdar vendredi dernier : même club — le PSG Judo —, même ranking sur cet événement — toutes deux étaient n° 1 —, même nombre de combats et même réussite sur ce niveau de compétition avec, pour la première fois à leur palmarès, de l’or en Grand Prix.
Passez ces ressemblances, la journée de la +78kg fut caractérisée par une montée en régime. De plus en plus sereine, il ne lui faut qu’une attaque forte pour projeter Yuli Alma Mishiner, troisième aux championnats d’Europe juniors il y a une semaine à Tallinn. Un o-soto-gari en bout de manche, suivi dans la foulée d’une immobilisation en kuzure-gesa-gatame. Si elle ne bat aucune combattante devant elle à la ranking-list, la Française lance idéalement sa saison et son olympiade, trouvant au bout de sa compétition une victoire en forme de délivrance et d’encouragement pour la suite. Présente sur le Grand Chelem d’Abou Dhabi (11-13 octobre) — tout comme Faiza Mokdar —, Haymé aura l’occasion de confirmer.

Un dimanche où la France ne glane pas d’autres médailles : Liz N’Gelebeya (Stade Bordelais Judo) termine cinquième en -78kg, sanctionnée lors du combat pour le bronze d’un hansokumake pour « diving » indiscutable — au regard du règlement actuel — alors que Lyse Versmisse (RSC Champigny) en -78kg et Francis Damier (FLAM 91) en -100kg finissent tous deux à la septième place.

La star du jour ? Sans doute le Japonais Kenta Nakano. En bronze au Grand Prix du Portugal en janvier puis au Grand Chelem de Paris une semaine après, l’ancien capitaine de Tenri, champion du monde par équipes en mai à Abou Dhabi, a régalé. Son enchaînement feinte de ko-soto-gake à gauche/hiza-guruma à droite lors de son premier combat du jour est une pure merveille. Gaucher d’1m82, ce pur produit de la célèbre ville du Kansai — passé par le lycée de Tenri dont il fut également le capitaine, il gagna le championnat lycéen par équipes — Nakano et son style tout en ashi-waza s’installe, l’air de rien, dans le paysage des +100kg.
Médaillé d’or cet après-midi, il enchaîne une troisième médaille et une première victoire en autant de sorties internationales.

Les autres médaillés du jour ? Sanne Van Dijke, cinquième des JO cet été en -70kg, s’impose en -78kg sur un hansokumake de la Croate Karla Prodan pour un kawaza-gake. En -90kg, le Hongrois Peter Safrany, champion du monde 2021 et vice-champion du monde 2022 juniors va conquérir son premier titre en Grand Prix. Enfin en -100kg, l’Ukrainien Anton Savytskiy s’adjuge ici sa première médaille sur le circuit international.
Au total, ce sont dix des quatorze médaillés d’or de ce Grand Prix qui monte sur la première marche du podium pour la première fois sur un tournoi du circuit international (Grand Prix, Grand Chelem, Masters).

Le Japon finit première nation de ce premier événement du circuit FIJ de l’olympiade : quatre titres (Wakana Koga en -48kg, Kisumi Omori en -52kg, Kirari Yamaguchi en -63kg et Kenta Nakano en +100kg) et une médaille de bronze.
Avec la victoire de Coralie Haymé, la France se hisse finalement à la deuxième place avec les deux titres parisiens (Faiza Mokdar en -57kg et Coralie Haymé en +78kg), l’argent de la blanc-mesniloise Manon Deketer en -63kg et le bronze de quatre Orléanais — Anaïs Perrot en -48kg, Martha Fawaz en -57kg, Enzo Jean en -60kg et Arnaud Aregba en -81kg — et d’une ACBB Girl, Léonie Gonzalez en -52kg.