Coralie Haymé, ne laisse pas passer l’occasion d’immobiliser Karen Stevenson pour l’or.
Crédit photo : Tamara Kulumbegashvili/IJF
Rien n’est jamais facile au très haut niveau. Ni de monter sur un podium, encore moins de gagner. Pourtant, c’est une perception de facilité qui peut venir spontanément à l’esprit en analysant les trois combats gagnants de Coralie Haymé (PSG Judo), ce dimanche, sur ce Grand Chelem. Trois succès, trois ippon, un shido encaissé, mais surtout, l’idée que la Parisienne, victorieuse de son premier Grand Prix il y a un mois à Zagreb, n’a pas eu ni à forcer son talent, ni à aller chercher au fond d’elle des ressources morales ou physiques.
Un o-soto-gari puissant, un contre offert et une immobilisation aussi simple qu’opportuniste contre la Néerlandaise Karen Stevenson en finale, et voilà Haymé qui enrichit son palmarès d’une première victoire en Grand Chelem.
Une dynamique parfaite avant d’aborder les championnats de France seniors où la championne du monde juniors 2021 a pour l’instant gagné deux médailles de bronze.
Un second titre féminin après la convaincante victoire de Manon Deketer hier en -63kg, auquel s’ajoute la médaille d’argent de Chloé Buttigieg en -78kg. Troisième au Grand Prix du Portugal en tout début d’année, troisième des championnats de France 2023.
En demi-finale, la Tricolore voit son adversaire croate, Karla Prodan, se blesser — visiblement sérieusement — au genou.
Pour l’or, la judoka du RSC Montreuil Judo tombera toutefois sur un os allemand : Anna-Monta Olek, portrait idéal de la prochaine titulaire olympique allemande à Los Angeles. Vingt-deux ans, championne du monde juniors 2021, quatre médailles en cinq Grands Chelems dont une première victoire cet après-midi et trois victoires en Grand Prix entre juin 2023 et mars 2024. Puissante, elle excelle avec un sankaku-jime terrible, au moins autant que son o-uchi-gari.
Olek ou le futur doré (?) du judo allemand dans une catégorie où nous voisins d’outre-Rhin ont toujours excellé à produire de très fortes judokas. Une catégorie des -78kg marquée, encore, par la première médaille de l’histoire chypriote en Grand Chelem grâce à Zanet Michaelidou. Une marathonienne du circuit qui s’entraîne depuis deux ans à l’Akiyama Settimo de Turin des frères Toniolo.
Un dimanche, enfin, où les Pays-Bas gagnent leur second titre grâce à son -100kg Michael Korrel, qui signe une sixième victoire en Grand Chelem ! La Russie conclut avec autorité, avec un titre en -90kg avec Mansur Lorsanov et en +100kg, mais pas grâce à au judoka auquel tout le monde pensait : c’est Valeri Endovitskii qui règle la catégorie et non Tamerlan Bashaev, seulement cinquième. Une place très inhabituelle pour le judoka d’origine tchétchène puisque la dernière fois qu’il finit au pied du podium remonte au Masters 2021 !
Cinq titres pour la Russie qui domine nettement ce premier Grand Chelem de l’olympiade. Les Pays-Bas suivent avec deux titres, trois médailles d’argent et trois de bronze… soit le même total, mais avec une médaille de bronze en plus que la France.