Directeur des Équipes de France et du développement, Christophe Brunet revient sur des championnats du monde jujitsu qui se sont déroulés du 24 au 28 octobre dernier à Heraklion, en Grèce.
Quel bilan faites-vous de cet événement ?
Le bilan est assez remarquable ! L’équipe remporte six titres au total qui se répartissent comme suit : quatre en jujitsu combat avec Estelle Gaspard (-52kg), Chloé Lalande (-70kg), Lauryne Lage (+70kg) et Ryan Cherif (-56kg), un en ne-waza avec Juliette Tarting (-70kg) et l’équipe mixte combat. Nous avons également trois vice-champions du monde avec Farid Ben Ali (-69kg) et Guillaume Gautier (-85kg) en combat et Jordane Dubois et Yann Lebrun en duo system masculin.
Enfin, nous gagnons sept médailles de bronze : Morgane Houx (-48kg), Juliana Ferreira (-63kg) et Percy Kunsa (77kg) en combat, Stéphanie Faure (-63kg), Julien Da Silva (-94kg) et Frédéric Husson (-94kg) en ne-waza ainsi que l’équipe mixte ne-waza.
Au niveau individuel, nous finissons deuxième nation derrière la Thaïlande (sept titres) et devant l’Italie (trois titres).
Ce résultat est d’autant plus satisfaisant que le niveau mondial ne cesse de monter chaque année : sur cette compétition il y a eu 665 combattants venus de 58 pays !
Avec une densité croissante, j’espère pouvoir faire des stages nationaux et internationaux avec les cadets et juniors afin de pouvoir préparer l’avenir. Certains pays misent sur leurs jeunes — comme les Émirats arabes unis — et il ne faut pas se laisser distancer dans ce domaine.
Pouvez-vous nous dresser un panorama des forces en présence au niveau mondial ?
En combat, le Kazakhstan et la Mongolie arrivent très forts. L’Europe reste tout de même très forte avec la France et notre rival traditionnel qu’est l’Allemagne (sourire) ! En ne-waza, Israël, le Canada, les Émirats arabes unis, le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Corée du Sud. Enfin, en duo, les pays européens et la Thaïlande tiennent le haut du pavé.
Et quel état des lieux pour le jujitsu en France ?
Nous avons fini la saison dernière à 41.000 pratiquants. Pour les prochains championnats de France cadets et juniors qui auront lieu les 22 et 23 février prochains au Grand Dôme de Villebon, j’attends pas loin de huit cents participants. À terme, je suis certain qu’on peut viser les 50.000 licenciés ! Je suis intimement persuadé que notre discipline a de l’avenir. Bien sûr, en allant chercher de nouveaux licenciés. Mais surtout en expliquant que le jujitsu est une pratique variée, ludique, complémentaire — un peu comme le triathlon —, avec des spécificités qui peuvent plaire à des judokas déçus par les contraintes du règlement arbitral actuel. Par exemple, le ne-waza en compétition dispose d’un règlement proche du JJB, positif, plus complet pour marquer des avantages. Le jujitsu est une discipline qui offre tant de possibilités !