
Elle aura été le bourreau des -63kg tricolores. Pour cette deuxième journée du Grand Chelem de Tbilissi, le croquemitaine aura pris l’apparence d’une combattante canadienne, en l’occurrence Catherine Beauchemain-Pinard. La combattante de trente ans, médaillée de bronze aux JO de Tokyo, bat, en effet, Clarisse Agbegnenou en demi-finale sur un yoko-guruma sec avant de piéger Manon Deketer sur un sode-tsuri-komi à gauche lors du combat pour l’or.
Deux victoires qui permettent à la Québécoise de se lancer idéalement dans cette nouvelle olympiade. Septième à Paris cet été, Beauchemin-Pinard se paye les deux meilleures Françaises de la catégorie pour sa compétition de reprise !
Un succès à savourer d’autant plus goulument que Jessica Klimkait, montée de catégorie et déjà victorieuse à Bakou, se voyait ce samedi stoppée d’entrée par la Brésilienne Nauana Silva.
Deux nouvelles médailles donc pour l’équipe de France. Mais, comme hier en -57kg, c’est la n° 2 qui finit devant la numéro 1. Avec l’argent, Manon Deketer confirme que la puissante dynamique qui la pousse depuis plusieurs mois : en argent à Zagreb, en or à Abou Dhabi, en argent à Paris, la voilà à nouveau en argent sur un Grand Chelem, deuxième médaille consécutive de ce type. Tout en ayant été championne de France début novembre !
Et pour la Reine Clarisse ? Un retour à la compétition où on sentait une pointe de déception. Quand ? Après sa victoire pour le bronze contre l’Espagnole Laura Vazquez Fernandez, championne d’Europe -23 ans 2024 et cinquième au Grand Chelem de Tashkent. La triple médaillée olympique olympique s’imposait sans être inquiétée. Mais, au salut puis à la sortie du tapis, on sentait chez le sextuple championne du monde française un petit goût d’inachevé. Inquiétant ? Non. Le premier vrai test se trouvant être les championnats d’Europe, une compétition que Clarisse Agbegnenou souhaitait absolument faire. On y verra plus clair à ce moment-là.
Pas de -70kg féminine tricolore dans une catégorie où la Hongroise Szofi Ozbas, tout récemment montée de catégorie, aura un nouvelle fois fait sa loi. Seconde victoire en Grand Chelem pour la Magyare après le Grand Chelem de Bakou ! Un début tonitruant.
Et chez les masculins ? Deux cinquièmes places pour Joan-Benjamin Gaba et Arnaud Aregba. Le premier perd en demi-finale contre le vétéran Lasha Shavdatuashvili — futur vainqueur — après un golden score de 6’41 contre le vice-champion olympique français et, il faut bien l’avouer, un sasae-tsuri-komi-ashi absolument par-fait !
Pour le bronze, le -73kg tricolore s’incline d’un yuko contre le Transalpin Leonardo Valeriani, jusque-là double vainqueur d’Open : celui de Prague et de Rome fin 2024. Un ko-uchi-gake à droite valorisé yuko et le tour était joué.
En -81kg, Arnaud Aregba butte sur deux hommes forts : le Tuc Vedat Albayrak en quart de finale, où le vice-champion de France a la mauvaise idée de se coller pour un contre tout en puissance par la suite duquel l’ancien Grec, né Géorgien, immobilise le Tricolore. Puis, pour le bronze, une montée de main trop verticale, qui permet au Géorgien Zaur Dvalashvili de lancer un sode-tsuri-komi-goshi après seulement vingt-quatre secondes après le début du combat. Le ippon est net.
Avec la victoire de Shavdatuashvili sur un jeune russe très prometteur, Arman Agaian, champion d’Europe juniors 2020 et qui a commencé sa carrière sur le circuit FIJ à Paris en février, la Géorgie se remet dans la roue de la France, qui garde néanmoins la tête. Deux titres pour les deux pays, mais l’Hexagone compte une médaille d’argent de plus — celle de Deketer en l’occurrence. La Russie est en embuscade avant une dernière journée excitante avec le retour de Romane Dicko, la présence d’Inal Tasoev et Guram Tushishvili. Un dimanche plein de suspens.