Triste nouvelle, hier, avec le décès de Louis Mazzi. Un nom qui inspirait immédiatement, à ceux qui avaient côtoyé ce grand professeur du sud-est de la France, un respect autant sincère qu’impressionnant. Décédé à 96 ans, ce 8e dan découvrit le judo à 19 ans auprès de Jean Zin au Judo Club de Provence. Ceinture noire à 24 ans, il crée le Judo Club d’Aubagne en 1953. Un nom qui va s’imposer dans le judo tricolore. Plus qu’un style, une école. L’école Mazzi. Des judokas avec un gros tokui-waza et un ne-waza au-dessus de la moyenne. Mais ce qui les distinguait immédiatement des autres ? La couleur de leur ceinture. Une veste de judogi brodé du logo du club d’Aubagne, tenue par une couleur de ceinture qui détonnait par rapport aux adversaires de la même catégorie d’âge. En effet, les plus anciens se souviendront des ceintures vertes ou bleues sur des championnats de France cadets que plusieurs d’entre eux portaient, pour bien souvent finir sur le podium national ou champion d’Europe cadets, comme Erik Dufond en 2005. Une caractéristique qui faisait dire à bien des coachs, avertis : « ne te fie pas à la couleur de la ceinture de ton adversaire. »
Des compétitions sur lesquelles Louis Mazzi se distinguait par sa « classe » : pantalon, chemise, veste et parfois cravate. Un homme tactile, aux mots forts avec son accent provençal, très à cheval sur la politesse, admiratif de Ryosaku Hirano et d’un judo qui alliait sens du combat et techniques classiques.
Formateur de plus de 140 ceintures noires, de 40 professeurs, dont trois septième dan (Robert Carles, Alain Chaudeseigne et Marcel Bourelly), cinq sixième dan, plus de 26 internationaux (dont Patrick Rosso), et 54 champions de France. Louis Mazzi s’était vu remettre les insignes de chevalier de l’ordre national du Mérite en 2018.
Avec sa disparation c’est un enseignant d’une qualité exceptionnelle que le judo français voit s’en aller. Un serviteur du judo au sens le plus noble du terme.
Les obsèques de Louis Mazzi auront lieu vendredi, à 9h, en l’église Saint-Sauveur d’Aubagne.
La rédaction de L’Esprit du Judo présente ses condoléance à sa famille et à ses proches.