Crédit photo : Tamara Kulumbegashvili/IJF
L’objectif d’optimisation a été plutôt réussi. En organisant en une semaine les championnats du monde juniors et un Grand Prix, la FIJ et la fédération péruvienne s’assuraient de la présence de plusieurs délégations, notamment européennes, venue combattre sur les deux événements successifs, avec l’idée derrière la tête de rentabiliser un long et coûteux trajet. Au niveau tricolore, cette stratégie a ainsi été choisie par le PSG Judo qui outre une partie de ses juniors, avaient envoyé plusieurs seniors pour un Grand Prix au niveau inégal selon les catégories, mais à trois cents combattants tout de même.
Le club parisien qui offre à la France sa première d’or, hier, grâce à Faiza Mokdar en -57kg. La combattante de 24 ans, 9e mondiale, victorieuse du Grand Chelem d’Astana début mai, poursuit sa belle dynamique 2025 en s’imposant dans une finale inédite et excitante contre son ancienne partenaire de club, Amandine Buchard (Stade Français Judo), qui s’essayait dans cette nouvelle catégorie pour elle.
L’une et l’autre avaient traversé leur tableau, Buchard avec son inévitable kata-guruma, Mokdar avec ses mouvements de jambe et son ne-waza. Buchard, qui arrivait en finale après deux gros combats au golden score. Si la double médaillée olympique individuelle des -52kg démarrait fort, avec un kata-guruma comptabilisé yuko pour elle — alors que Mokdar semblait l’avoir contré —, elle se faisait ensuite pénalisée : une fois pour défense exagérée et deux fois pour fausse attaque. Un combat lors duquel Mokdar n’aura jamais posé sa main au revers de la quintuple médaillée mondiale, ne lui donnant pas la possibilité de lancer son arme fatale. Second Grand Prix remporté par la Parisienne après celui de Croatie en septembre 2024, domine la rugueuse israélienne Timna Nelson-Levy en demi-finale sur un petit coup de patte en ko-soto-gari bien senti.
Première incursion en -57kg et déjà première médaille pour « Bubuche » qui bat Shirlen Nascimento, tête de série n° 1 et médaillée mondiale 2025, et Jessica Lima, cinquième à Bakou et Tashkent en février dernier. Une expérience plutôt très positive.
La troisième médaille va autour du cou de Coralie Gilly (JC Maisons-Alfort) en -48kg. Quatre-vingt-dix-neuvième mondiale hier, la Tricolore réalise la journée quasi parfaite avec trois victoires contre l’Équatorienne Erica Lasso, 35e mondiale, l’Allemande Sara Ischt, 25e mondiale, puis la Brésilienne Alexia Nascimento, moins bien classée qu’elle (à la 135e place). Un juji-gatame, un de-ashi-barai et deux ura-nage et voilà cette combattante de 23 ans, formée par son père en Charente-Maritime, médaillée de bronze des championnats de France 2024, en finale face à la Chilienne Mary Dee Vargas Ley, 28 ans, 18e mondiale, et globe-trotteuse invétérée du circuit FIJ (28 Grands Chelems et 16 Grands Prix disputés). Une rencontre remportée par la Chilienne au golden score sur un o-uchi-gari alors que le score était d’un yuko partout.
Autre victoire sud-américaine en -52kg avec l’or pour la Brésilienne Jessica Pereira, en bronze au Grand Chelem d’Astana. Chez les masculins, succès pour le jeune et surpuissant Israélien Izhak Ashpiz, junior première année et présent pour les championnats du monde de sa catégorie d’âge — il a été champion du monde cadets en 2023 et champion d’Europe cadets 2024 — et pour l’Italien Valerio Accogli en -66kg, champion d’Europe juniors 2024. Ashpiz, qui bat le tout récent médaillé mondial de bronze juniors, l’Américain Jonathan Yang (tombeur du Français Dijol pour la place de troisième) puis le Brésilien Michel Augusto, champion panaméricain en titre et cinquième des Mondes de Budapest en juin.
Ashpiz, un nom à retenir dans cette catégorie des -60kg.