
Crédit photo : Tamara Kulumbegashvili/IJF
Un mélange d’extrême fierté mâtiné de regrets. Sans doute, fut-ce là l’état d’esprit de Dayyan Boulemtafes (PSG Judo) à l’issue de cette seconde journée de ce Grand Prix. Passé à côté de ces championnats du monde juniors, le -73kg parisien réalise, hier, une journée extraordinaire, dans une catégorie où la densité était pour le coup particulièrement au rendez-vous. Point d’orgue de ce dimanche, sa victoire face à Hidayat Heydarov, champion d’Europe, du monde et olympique 2025. L’Azerbaïdjanais participait ici à sa seconde compétition post JO de Paris, après une élimination d’entrée aux championnats du monde en juin à Budapest. Un combat que le Français aura abordé par le bon bout, avant de placer un sumi-gaeshi à une minute de la fin sur lequel l’arbitre n’hésitait pas : ippon ! Sans doute parce que le champion olympique essaya de ponter pour éviter l’inévitable plat dos.
Un succès en huitième de finale qui n’ouvrait pourtant pas une voie royale au Parisien, vainqueur au premier tour du Canadien Justin Lemire, avec son très efficace et très naturel de-ashi-barai.
En quart de finale, Boulemtafes disposait du Tchèque Chusniddin Karimov, toujours avec ses mouvements de jambe et un uchi-mata en percussion, avant de battre en demi-finale l’Italien Leonardo Valeriani, 25 ans, 38e mondial et vainqueur de Joan-Benjamin Gaba pour le bronze en mars au Grand Chelem de Tbilissi. Un yuko fera la différence, une nouvelle fois sur de-ashi-barai.
Restait donc un combat à gagner pour clore de manière magnifique cette journée absolument remarquable. Face à lui, le Brésilien Daniel Cargnin, vice-champion du monde 2025 ! Une finale là encore abordée sans complexes et maîtrisée : patient, le Français restait appliqué tactiquement avant une dernière minute décisive. Par deux fois, le Brésilien se faisait sanctionner pour main au pantalon. Mais à sept secondes du temps réglementaire, Cargnin lançait un okuri-ashi-barai valorisé yuko. Rageant.
Resteront toutefois de magnifiques promesses pour la suite pour le champion de France juniors en titre.
L’autre Française du jour, Rania Drid (JC Monaco), termine, elle, cinquième en -63kg. Double médaillée de bronze nationale en 2022 et 2024, la Monégasque atteint là sa meilleure performance sur le circuit international, elle qui n’avait été que médaillée que sur des Open continentaux pour l’instant (dont la dernière fois fut fin février en Pologne). Hier, cette combattante formée dans les Alpes-Maritimes bat successivement l’Indienne Himanshi Tokas, cinquième des championnats du monde juniors 2025, l’Israélienne Inbal Shemesh, tête de série n° 3 et n° 22 mondiale, et l’Italienne Flavia Flavorini, 50e à la ranking-list, sur abandon suite à une blessure. En demi-finale, la marche était trop haute, puisque c’était la Canadienne Jessica Klimkait : deux ko-uchi-makikomi plus tard, la Française avait tout de même la possibilité d’aller chercher du bronze. Malheureusement pour elle, l’Allemande Friederike Stolze, 34e mondiale, se montrait attentiste et contreuse, plaçant deux gaeshi sur des attaques à roite mal maîtrisées de la Tricolore. Un pour yuko et un pour waza-ari marqués très vite dans le combat.
Un dimanche où quatre nations différentes remportent les quatre titres du jour : le Brésil en -73kg, la Serbie en -81kg avec la victoire de Mihajlo Simin, troisième des championnats du monde il y a une semaine, le Canada avec Klimkait en -63kg qui s’adjuge un deuxième titre sur trois compétitions dans sa nouvelle catégorie (en or au Grand Chelem de Bakou, battue d’entrée à Tbilissi) et la Suède avec Ida Eriksson en -70kg. Une combattante qui participait la semaine dernière à la JPL avec Judo Nice Métropole.