Alors que l’Étoile sportive Blanc-Mesnil Judo a fini troisième club lors des championnats de France individuels, l’information est capitale.
Alain Schmitt, l’entraîneur du groupe haut niveau depuis 2016 a annoncé cet après-midi à ses athlètes qu’il avait accepté un poste d’entraîneur national au sein de l’équipe féminine d’Israël. Guide de Margaux Pinot et Madeleine Malonga, le médaillé mondial 2013, entraîneur exigeant, prendra ses nouvelles fonctions au plus tard en janvier.

Alain, pourquoi ce choix ? 
Shani Hershko, responsable de l’équipe féminine d’Israël m’a contacté lors du Grand Chelem de Paris. Dès nos premiers échanges, je me suis rendu compte que nous étions sur la même longueur d’onde en ce qui concerne la performance : planification, travail technique, mise au centre de l’athlète. Ce qui m’a également frappé, c’est que Shani Hershko me connaissait très bien, mes méthodes, ma vision, sûrement plus que le staff de l’équipe de France d’ailleurs. Il y a aussi le fait que j’ai le sentiment d’arriver au bout d’un cycle, en connaissant tous les freins, toutes les limites que le système met. Et je n’ai pas forcément l’envie de connaître à nouveau cela, car c’est usant. J’ai cogité quelques jours pour lui dire oui il y a deux-trois semaines.

À quels freins penses-tu ? 
Au fonctionnement global du très haut niveau en France. Des relations entre la fédération et les clubs, du manque de considération des entraîneurs de club, de l’absence de planification pertinente et professionnelle. Pendant quatre ans, il a fallu avoir toujours deux-trois coups d’avance pour les athlètes, car on ne savait pas trop où on allait.

Que retiens-tu de ton expérience à l’ESBM ?
L’aventure humaine. D’avoir travailler avec des athlètes hyper courageux, notamment bien sûr Margaux Pinot et Madeleine Malonga. Elles ont pris des décisions fortes en début d’olympiade. Nous avons eu nos propres convictions. Plus que les résultats, je retiendrai la manière dont nous y sommes arrivés, basés sur des certitudes de travail. L’arrivée de Baptiste Leroy a apporté une nouvelle énergie.
Ce week-end nous a donné plutôt raison (deux titres, une médaille d’argent, deux bronze, deux cinquième et le titre féminin par équipe). Cela m’a conforté dans ce que je pensais. Mais à nouveau, les freins vont réapparaître, malheureusement.