Responsable de l’équipe de France masculine, Baptiste Leroy évoque les prochaines échéances internationales pour son groupe et également les championnats de France qui ont lieu ce week-end à Caen. 

 

1) Sur quels critères ont été choisis les masculins pour ce Grand Chelem de Tokyo ?
Depuis un an, nous essayons de brasser et de sortir sur les grands événements de manière récurrente deux à trois athlètes par catégorie. Nous sommes dans une année olympique et nous souhaitons nous prémunir d’éventuelles blessures les possibles titulaires aux JO, en préparant d’autres athlètes dans chaque catégorie de poids. Les athlètes sélectionnés sont déjà dans les deux-trois meilleurs de leur catégorie de poids comme Cédric Revol ou Daikii Bouba. D’autres étaient sélectionnés à Montpellier comme Axel Clerget ou Aurélien Diesse. S’ajoutent, enfin, des athlètes qui viennent de monter de catégorie et qui ont eu, rapidement, un comportement intéressant : je pense à Reda Seddouki, 2e à l’Open de Prague en -73kg lui qui était en -66kg il y a peu encore peu de temps, Marc-François NGayap qui monte des -90kg et qui termine 5e au Grand Chelem d’Abou Dhabi en -100kg (il était sélectionné avec son club d’Asnières) ou Khamzat Saparbaev, 3e à l’Open de Prague en +100kg et qui était en -100kg au début de l’année. Tous participeront au stage qui suit le Grand Chelem du 4 au 9 décembre.

2) Lorsqu’on regarde les inscrits, beaucoup de pays, y compris le Japon, ont aligné leurs meilleurs combattants. Comment analyses-tu cela et pourquoi la France n’en a pas fait de même ?
Il aurait été préférable en plus des judoka cités précédemment d’envoyer tous les athlètes qui ont performé aux championnats d’Europe de Montpellier. Mais une semaine après le Grand Chelem de Tokyo a lieu la Champion’s League des clubs. Beaucoup des athlètes en équipe de France sont licenciés au PSG et pour les dirigeants de ce club la Champion’s League revêt un caractère incontournable. Donc nous devrons nous passer de Luka Mkheidze, Walide Khyar, Alpha Djalo et Alexis Mathieu. Il faut ajouter que pour les préserver des blessures nous avons choisi de ne pas les faire enchaîner les deux compétitions avec les risques liés à la fatigue, au voyage et au décalage horaire.

3) Peux-tu nous rappeler quels sont les critères de sélection pour le GC de Paris ?
Les sélectionnés pour le Grand Chelem de Paris sont :
-les athlètes sélectionnés pour les championnats d’Europe.
-les athlètes qui sont classés dans les seize meilleurs mondiaux.
-les champions de France première division à Caen.
-les médaillés aux championnats du monde 2022 et/ou 2023
-les médaillés au Masters 2023
-le vainqueur d’un Grand Chelem en 2023
Les places restantes dans les catégories seront déterminées par le comité de sélection à l’issu de ces championnats de France.

4) Pour revenir à un niveau national, quels sont les enjeux de ces championnats de France ?
D’abord d’offrir une sélection à Paris, ce qui compte dans la carrière d’un judoka français. Ensuite, cela donne le droit à des sorties internationales. Plus globalement, c’est un marqueur, un repère annuel incontournable du judo tricolore, un championnat officiel qui nourrit le palmarès individuel de chaque athlète. C’est le moment où des jeunes athlètes sortis des juniors ou encore juniors montrent ce qu’ils valent en séniors. C’est le moment où des athlètes qui ont pris de la maturité montre qu’il faudra certainement compter sur eux dans les mois qui suivent le championnats.

5) Y a-t-il des catégories ou des judokas que le staff suivra en particulier ? Pourquoi ?
Toutes les catégories sont intéressantes car de nouvelles générations pointent le bout de leur nez. De plus, beaucoup d’athlètes sont montés de catégorie de poids il y a quelques mois voire quelques semaines et iront à Caen avec l’envie de se montrer face aux meilleurs français, qui eux-mêmes auront à cœur de ne pas laisser le titre de champion de France leur échapper.
Concernant les judokas, le retour d’Ugo Legrand dans une catégorie indécise permettra de relever un peu plus le niveau global avec Benjamin Axus, Guillaume Chaine, Orlando Cazorla, Reda Seddouki, Alexandre Rubiano, etc.