Résumé de la journée du dimanche 13 avril

-100 kg : Robin (des bois) sauve l’honneur !
Et avec la manière ! Alors qu’on ne donnait pas trop chère de sa peau face au « Shérif de Sherwood », le Géorgien Gujejuani, finaliste européen et médaillé mondial en 2007, c’est « Robin des bois » qui passait immédiatement à l’attaque avec panache sur une superbe technique de hanche, qui valait ippon pour un juge sur les trois (malheureusement pas celui du centre). On craignait alors le retour en force de Gujejuani, mais celui ne se montrait pas dans un très grand jour et le Français négociait l’affaire sans grande pression. Au finale, c’est lui qui concluait sur un uchi-mata tout à fait remarquable en confusion gauche droite qui propulsait le Géorgien nettement sur le dos.
Une compétition formidable du lourd français, qui sauve en plus l’honneur des masculins français menacés de revenir bredouille.
Dans l’ombre de Teddy Riner, sans pression, Pierre Robin, médaillé mondial 2005 en open, s’est manifestement refait une santé. Les lourds français vont bien.

Dans un style tout aussi brillant, l’excellent technicien russe Tamerlan Tmenov emporte le titre devant le très bon judoka italien Bianchessi sur une confusion uchi-mata / o-uchi-gari. Décidément, les lourds sont l’honneur du judo européen en ce moment.

Une nouvelle récompense pour Lucie
Les ippons, ça rapporte ! C’est la Française Lucie Décosse, avec le Néerlandais Grol qui ont été choisi pour le « prix du ippon », récompensant les combattants le plus brillants du week-end, gagnant tous leurs combats par ippon. 5000 € tout de même… fort bien gagné par Lucie, la plus impressionnante combattante du moment, et de loin, toutes catégories confondues.

+78 kg : Merci Mondière !
Combat réglé aux pénalités, mais plaisants à suivre entre la mobile et « maline » Mondière et le Russe Tea Dongushavili, étonnament passive, mais très dangereuse par à-coups quand elle a sa garde croisée par dessus le bras. Pas trop d’inquiétude avec presque tout le combat un shido d’avance pour la Française, et un joli triplé européen de Mondière. Une sacrée carrière qui s’étoffe et qui s’étoffera encore, espérons-le, à Pékin. En emportant sa médaille d’or, deuxième du team féminin français, elle replace la France en seconde place du classement des nations derrière les Pays-Bas. Merci Anne-So !

La Slovène Polavder, par ippon-seoi-nage sur l’Italienne Torrenti, et l’Allemande
Konitz au sol devant Adlington (GBR) suivent les deux finalistes sur le podium.

-100 kg : Grol donne un coup de pompe dans la catégorie
Le jeune Néerlandais Henke Grol faisait partie d’une excellent génération junior 2003-2004 dont l’entraîneur Martens Arens espérait qu’elle pourrait participer à la bataille de Pékin 2008. Avec Henke Grol, le pari est réussi. Il a copieusement dominé le Polonais Matyjaszek, pourtant expérimenté en finissant par un ippon sur un te-guruma orienté en sukui-nage. Deuxième médaille d’or masuline des Pays-Bas aujourd’hui.

-100 kg : Humbert finalement cinquième…
Ils se tiennent droit et se connaissent bien, pour s’être rencontré en 2005, en finale des championnats d’Europe (avec une victoire française à la clé), Christophe Humbert face à l’Israélien Ariel Zeevi pour une médaille de bronze. Il s’observe, se jauge par à coups, sans pression en rythme ou au kumi-kata, quand l’Israélien se jette à genoux. Le Français esquive en rotation mais Zeevi suit en contrôlant avec son bras et finit par se retrouver en position de ko-uchi-gari. Il oriente le geste, pousse vers l’arrière et déroule Humbert sur le dos. Ippon. Et retour en embuscade de Zeevi, champion d’Europe 2004, médaillé mondial à Athènes. Un gamin. Il n’a que 32 ans.

-78 kg : la première de Wollert
La Russe Moskaliuk est très régulière en finale des championnats d’Europe, puisque c’est sa troisième de suite, mais elle s’arrête une nouvelle fois sur la seconde fois sur la seconde marche, comme l’année dernière face à Stéphanie Possamai. Cette fois c’est contre l’Allemande Wollert, sans genie, mais solide à la garde, qui l’emporte en 2008 en -78 kg, après une finale en 2006 en -70 kg face à Gévrise Emane. Sa première médaille d’or dans cette nouvelle catégorie après plusieurs place d’honneur depuis le début de l’année 2008, où elle a décidé de cette montée. Du nouveau sur le front allemand.

L’espagnol San Miguel et la Portugaise Ramirez (sur ko-soto-gari en corps à corps contre la Néerlandaise Zwiers) complètent le podium.

-90 kg : le retour du « vieux » !
On ne sait pas trop quel âge il a, le champion olympique 2000 Mark Huizinga (en fait si, il est né le 10 septembre 1973). Il avait en tout cas une « banane » d’ado gagnant son premier championnat cadet, après avoir su maîtriser le prévisible (mais dangereux) Azéri Mammadov, avec un joli ko-uchi-gari latéral un peu à la Fernandes. Comme quoi les judokas et les techniques de judo, même en milieu défavorable comme peuvent l’être parfois ces championnats d’Europe, continuent à faire tomber les lutteurs. Merci Mark. Et bravo pour ton cinquième titre européen.

Le Géorgien Tsirekidze et le Biélorusse Kazusionak (d’une énorme pelleteuse) repoussent hors du podium l’Italien Meloni et l’Espagnol Alarza.

+100 kg ; Robin, mine de rien…
…joue la médaille. C’est très joliment qu’il aura projeté plusieurs fois le Lithuanien Paskevicius, pour un waza-ari d’abord sur ura-nage, puis pour ippon sur son excellent sasae. Manifestement déterminé et plutôt bon techniquement, Pierre Robin défend bien ses chances. Une médaille pour les garçons ? Pour cela, il faudra battre le Géorgien Gujejuani, privé de finale par l’Italien Bianchessi. C’est quand même loin d’être fait.

+78 kg : Mondière en finale, ouf !
Contre la Slovène Polavder, qui évolue dans la même « tonalité » que la Française – beaucoup d’activité et de rythme – rien n’est jamais joué à l’avance. C’est pourquoi, quand à 15 secondes de la fin, l’arbitre décida de sanctionner un plongeon à plat ventre de la Slovène tout le clan français pouvait pousser un ouf de soulagement. D’autant que ce sera la seule finale du jour pour la France.

-100 kg : Humbert tombe aussi !
Dommage, le départ était canon. Dès la première saisie, Christophe Humbert entraînait le jeune Grol – une tête de gamin, mais un corps sacrément musculeux – dans un déséquilibre avant ponctué par une attaque rageuse en kubi-nage qui valait un beau waza-ari. La messe aurait pu être dite… Mais le jeune Néerlandais (récemment passé en -100 kg où il s’affirme avec beaucoup de bonheur avec deux victoires consécutives en Autriche et en Allemagne) reprenait vite le dessus, affirmant son autorité. Une attaque dans les jambes pour un koka et un énorme uchi-mata debout façon treuil qui jetait Humbert beaucoup plus loin, sur l’épaule, pour yuko. Déstabilisé, le Français baissait de pied et c’est sur une de ses attaques en o-uchi-gari, quelques secondes plus tard, qu’il était joliment contré pour ippon. Les affaires françaises ne s’arrangent pas chez les masculins…

-78 kg : Trop juste pour Possamai
Moins forte en défense qu’en 2007, son manque de préparation aura été visible. Face à la solide Espagnole San Miguel elle se fit transpercer plusieurs fois par ses excellentes techniques de jambe, notamment un ko-uchi-mkikomi redoutable. Waza-ari et encore yuko pour faire bonne mesure…
Ce n’était pas le jour de Stéphanie Possamai. La lutte avec Lebrun s’annonce chaude !

-90 kg : Ça tourne court pour Dafreville
Le combat n’aura pas duré longtemps entre le Français et son adversaire, le dangereux Biélorusse Kazusionak, qui le connait bien pour l’avoir déjà battu, notamment en finale du tournoi d’Italie. Alors que le Français lançait son sumi-gaeshi, le Biélorusse gliassait la jambe à l’intérieur et emportait le ippon. Mine de rien, l’art d’utiliser la force de l’adversaire à la mode biélorusse…

-90 kg : Dafreville tourne toujours…
Pour son premier combat de repêchages, Mathieu Dafreville aura marqué un beau waza-ari sur son sumi-gaeshi à l’Ukrainien Markov, avant de le fixer au sol. L’aventure continue aussi pour lui.

-90 kg : Dafreville battu par Tsirekidze
Combat au ras du sol que Mathieu Dafreville aura fini par perdre face au Géorgien. D’abord dangereux et menant d’un shido, le Français ne pourra pas résister à la pression du champion du monde, comme un poisson dans l’eau dans le schéma à base de garde croisé sur le bras, de sumi-gaeshi et de o-soto-gari qui lui était proposé. Pour éviter les sumi-gaeshi et les o-soto-gari du Géorgien, le Fançais dut descendre très bas et se fit sanctionner deux fois avant de prendre waz-ari sur un o-soto-gari à genoux. Dafreville tenta de rendre coup pour coup, marqua un yuko, un autre shido, mais perdit le combat. Il eut le mérite de pousser son adversaire loin dans ses retranchements…

-78 kg : Possamai, pas fini(e) !
C’est une belle perf’ que signe Stéphanie Possamai pour son premier tour de repêchages en battant l’Italienne Morico. Menant d’abord d’un koka sur sukui-nage, mais reprise d’un shido, on craignait pour la Française la baisse de régime et la montée progressive des pénalités. Au lieu de quoi, c’est à la dernière seconde que Possamai lançait un makikomi lent mais convaincu qui lui valait un waza-ari. Elle est repartie !

+100 kg : Robin encore en piste
Face au très modeste poids lourds grec Iliadis (pas lui, un autre), Pierre Robin a refait ses gammes et l’emporte par waza-ari et deux yuko.

-100 kg : Humbert en demi !
L’Anglais Cousins aura un peu facilité la tâche au Français Humbert en ne se montrant pas à la hauteur du niveau affiché au Brésil en 2007 (vice-champion du monde)… la faute aussi à l’excellente garde du Français qui paralysa les tentatives de son adversaire s’en avoir à trop en faire. Se lançant à genoux sans préparation en seoi-nage ou en tomoe-nage sans trop y croire, Cousins se retrouva sanctionné trois fois. Cela suffit pour une belle demi-finale de Humbert face au jeune et brillant Néerlandais Henke Grol. Tout est possible.

Robin ça casse… Humbert ça passe !
Enorme kata-guruma du Biélorusse Rybak sur Pierre Robin. En coin de tapis le Biélorusse descend à genoux et épaule le Français qui se retrouve en danger, incapable de contrer le mouvement. Rybak se relève et « lance » son mouvement dans une envolée spectaculaire.

Pour Humbert en revanche, c’est beaucoup mieux. Alors qu’on le sentait un peu timide, cherchant fréquemment le coach du regard, face aux gardes géorgiennes de Zhorzholiani, il finissait par surnager d’abord, sans être vraiment mis en danger. Le Géorgien, tranquille d’un shido d’avance, ne mettait pas une énorme pression… Erreur. Alors qu’il lançait sa garde par dessus l’épaule, le Français trouvait une solution lumineuse en lançant un o-soto-makikomi dans le même temps. Ippon magnifique !
La suite ? C’est un quart de finale. L’Anglais Cousins, vice champion du monde. Un combattant tout à fait dans les cordes de Christophe Humbert.

-78 kg : Possamai, aïe, aïe, aïe
De retour dde blessure, elle ne paraissait pas très à l’aise sur ce premier combat contre la Portugaise Ramirez, mais cela semblait devoir être suffisant. Un shido d’avance depuis la deuxième minute et une gestion tranquille… jusqu’aux dernières secondes du combat où Stéphanie Possamai, tro pressée d’entendre le gong, se mettait vraiment en retrait. La sanction allait être cruelle : la Portugais lançait son va-tout, un grand harai-goshi avec la main à la ceinture qui « plantait » la championne d’Europe en titre. La malheureuse Stéphanie restait plusieurs secondes à genoux immobile, ruminant sans doute l’échec et ses conséquences désastreuses. C’est sa sélection éventuelle pour Pékin qui pourrait bien ne pas s’en relever…

-90 kg : Daffreville règle Farkas
Il aura eu beau lutter, le plutôt fin Hongrois Farkas, il n’aura pas su résoudre le problème posé par le schéma-technico-tactique très spécifique de Mathieu Daffrevile. Il subit donc sa garde croisée très haute et un premier waza-ari sur sumi-gaeshi, suivi d’un second, plutôt spectaculaire, sur (obi-tori-)o-soto-gari (grand fauchage extérieur avec la main en saisie sur la ceinture).
Mais les choses vraiment (très) sérieuses commencent maintenant avec un duel qui s’annonce face au champion du monde géorgien, Irakli Tsirekidze, moins sensible au style du Français. À suivre…

-78 kg : Anne-So déroule…
…au sol l’Ukrainienne Prokofyeva, contrée pour yuko et maintenue sur le dos. Rien à dire. Bien concentrée, elle est en route pour un troisième titre.

Trois garçons dans le coup…
Ça se passe plutôt bien pour l’instant. À quelques minutes d’intervalle, les trois représentants masculins sont passés.
En -90 kg, Daffreville n’a eu besoin que de quelques secondes pour exécuter le Grec Christodoulides sur son sumi-gaeshi.
En -100 kg, c’est sans forcer, aux pénalités (deux shidos à un), que Christophe Humbert a éliminé le « modeste » Suisse Hischier pour ce premier tour.
En +100 kg, Pierre Robin fait plaisir en sortant d’un magnifique sasae le « bourreau » de Teddy Riner en Allemagne (pour la place de trois), le nouveau représentant des Pays-Bas, Grim Vuijsters.

Ce sera plus dur ensuite :
Le Hongrois Farkas pour Humbert, mais surtout le Géorgien Zhorzoliani pour Humbert et le Biélorusse Juri Rybak (BLR) pour Robin.

+78 kg : Mondière a une première clé
Comme à Fort Boyard, Anne-Sophie Mopndière n’a pas mis beaucoup de temps à trouver la première clé ! Ce fut contre l’Anglaise Adlington (en l’absence de la grande Karina Bryant qui se réserve sans doute pour les Jeux), un juji-gatame latéral propre à démonter le bras de la malheureuse. L’Ukrainienne Prokofyeva, ancienne championne d’Europe, montrera au tour suivant un autre niveau d’opposition.