Cinq munitions pour débloquer le compteur, dont Agbegnenou
Féminines
-63kg
Qui pour s’opposer à la force de frappe de Clarisse Agbegnenou ? Sûrement pas la Danoise Laerke Olsen, qu’elle rencontre au deuxième tour après une exemption au premier. L’Anglaise Renshall ? La Russe Davydova ? L’Anglaise est 13e mondiale, la Russe 17e, mais on ne voit pas comment elle pourrait résister à l’irrésistible Française en quart de finale. Tout le suspense repose sur une demi-finale contre l’Allemande Martyna Trajdos. Si on considère la façon dont cette dernière a été projetée sur le dos au Grand Chelem de Paris sur un énorme o-soto-gari, cet hypothétique suspense est tout de même aléatoire. On attendra alors la finale contre, probablement, l’inévitable championne du monde (2015) et championne olympique (2016) slovène Tina Trstenjak pour retrouver un nouvel épisode du feuilleton qui dure depuis un bon moment entre ces deux-là. On ne s’en lasse pas. Mais si Clarisse est au même niveau de forme qu’à Paris, elle emportera son troisième titre continental après ceux de 2013 et 2014.
Féminines
-70kg
Marie-Eve Gahié reste sur une place de trois à Paris et une victoire au Grand Prix de Géorgie. Elle est venue pour une première victoire aux championnats d’Europe. La jeune Autrichienne Michaela Polleres (20 ans), médaillée européenne et mondiale juniors peut-elle la mettre en danger au deuxième tour ? C’est peu probable. Elle avait perdu waza-ari et ippon au Grand Chelem de Tokyo en décembre dernier contre la Française. C’est en quart de finale que se dressera sans doute la première adversaire vraiment dangereuse, la solide Anglaise Gemma Howell, n°2 de la catégorie pour son pays. Elles ne se sont jamais rencontrées en combat officiel, mais on voit là encore assez mal comment l’Anglaise pourrait mettre en difficulté la jeune Française, qui a encore beaucoup progressé ces derniers mois. Le gros test devrait arriver en demi-finale avec une opposition néerlandaise : ce sera la meilleure du jour entre Kim Polling et Sanne Van Dijke. Triple médaillée d’Europe et médaillée mondiale, la grande Polling n’est plus tout à fait l’ogre qu’elle était entre 2013 et 2015, mais a repris récemment sa marche en avant et n’a perdu qu’un combat en 2018, contre la Japonaise Arai. Elle a largement dominé sa rivale nationale par deux fois. À 22 ans, Sanne Van Dijke est 6e mondiale et avait surclassé la Française aux championnats d’Europe l’année dernière (Gahié s’est vengée depuis). L’une ou l’autre seront dangereuses, mais Kim Polling sera favorite contre Gahié, qu’elle avait battue dans leur unique rencontre, en 2015. Si la Française passe ce tir de barrage, elle retrouverait peut-être alors en finale l’Anglaise Sally Conway, qui l’avait battue au tournoi de Paris avant de prendre l’or. Un titre européen crédible, mais qu’il faudra vraiment aller chercher.
Masculins
-73kg
Le vainqueur de la « poule de sélection » Lucas Otmane aura à cœur de bien faire dans cette catégorie qui attend son indiscutable titulaire français, mais la bataille sera bien rude pour exister face aux étrangers. À commencer par les deux « monstres » venus d’Azerbaïdjan, Rustam Orujov, l’ancien (26 ans), n°2 mondial, et Hidayat Heydarov, le jeune (20 ans), n°6 mondial. Ces deux-là feront les deux lames du sécateur, l’un en haut du tableau, l’autre en bas, et ils vont couper du monde à la racine. C’est aussi la nouvelle catégorie du champion olympique italien (en -66kg) Fabio Basile, qui sera en embuscade, mais aussi celle de deux autres « top10 » mondiaux, le Géorgien Shavdatuashvili, n°4 mondial, et le Suédois Tommy Macias, n°6 mondial, si terrible avec son sens du sumi-gaeshi… justement celui que rencontrerait le Niçois au deuxième tour, si il parvenait à écarter son premier adversaire, l’Allemand Lukas Vennekold, 22 ans, 97e mondial. Il faudra se méfier de ce Vennekold, car la nouvelle génération allemande emmenée sur ce championnat a déjà réussi à marquer les esprits. Attention danger.
Masculins
-81kg
Le nouvel espoir des -81kg, Alpha Oumar Djalo, 21 ans, a plutôt un bon tirage pour cette première grande sélection internationale. L’Anglais Stuart McWatt, 20 ans et 5e des derniers championnats du monde juniors, ne sera pas à négliger au premier tour… d’autant qu’il a emporté la victoire contre Djalo dans leur unique rencontre en tournoi, en septembre. Derrière ce tour piégeux, le Tchèque Musil, 29 ans et 42e mondial, ou le Croate Druzeta, 21 ans et 26e mondial. L’un ou l’autre offrira des perspectives de victoire. Ensuite, ce serait le quart de finale, et probablement le Néerlandais Frank De Wit, 22 ans et 3e mondial, en face. Un garçon qu’il ne faudra surtout pas aller tester au corps-à-corps ! Jusqu’où ? On ne sait pas, mais c’est assurément une sacrée partie de manivelle qui s’annonce pour le Racingman.
Quant à Jonathan Allardon, lui aussi nouveau venu en sélection officielle, son premier tour sera très copieux contre le représentant du pays, le puissant Sagi Muki, monté depuis décembre 2016 en -81kg, et qui aura bien sûr à cœur de profiter de l’événement pour se révéler dans cette catégorie. Si le Français gagne ce duel, les perspectives lui offrent ensuite de la jeunesse, l’Italien Parlati, 20 ans, ou plus probablement le champion du monde juniors, le Belge Matthias Casse, même âge et déjà 14e mondial ! Accessible peut-être, mais ce n’est surtout pas un cadeau. Dans l’hypothèse d’une série positive, pourquoi pas ne pas foncer jusqu’en demi-finale, probablement face, alors, au Russe Aslan Lappinagov, 5e mondial.