Une journée où on a beaucoup plus vu les judokas français que la veille, avec notamment une très belle bataille des deux -100kg français Alexandre Iddir et Cyrille Maret, lequel passe un cap significatif après son premier tournoi de retour, même si il reste encore en retrait du podium européen qu’il a si souvent escaladé. Battu une nouvelle fois par sa bête noire géorgienne Varlam Liparteliani, Alexandre Iddir sera néanmoins en route tout à l’heure pour une médaille de bronze.
Les deux -78kg engagées, Fanny Estelle Posvite et Audrey Tcheumeo seront aussi présentes en phase finale, mais pour une médaille de bronze.
En +78kg, Anne Fatoumata M’Bairo n’y sera pas en revanche, mais dans cette catégorie, celle qui fait finalement le plus impression du camp français c’est la double championne d’Europe juniors 2019 et 2020 Léa Fontaine, une nouvelle machine de guerre dans le paysage de nos colosses au féminin. Elle sera opposée à la Turque (ex-française) Kayra Sayit.
Le premier à tomber en début de journée ? Le jeune Alexis Mathieu, 21 ans, confronté d’entrée à plus fort que lui : le Géorgien Lasha Bekauri, finaliste quelques heures plus tard contre son compatriote Beka Gviniashvili dans cette catégorie des -90kg. Il était embarqué deux fois sur l’irrésistible mouvement de hanche en garde croisée du terrible double champion d’Europe et du monde juniors.
Nos -100kg en revanche animait brillamment la journée, notamment le « survivor » Cyrille Maret, désormais 33e mondial, qui dominait le Suédois Joakim Dvarby (29e) par waza-ari sur un fort harai-goshi et des pénalités, remontant au passage un waza sur ko-soto-gake. Il faisait ensuite l’exploit du jour contre l’Israélien Peter Paltchik, n°2 mondial, sur un formidable étranglement en okuri-eri-jime qui faisait « partir » quelques secondes le puissant Israélien. Enorme ! Malheureusement, il montrait aussi son manque de repères actuel en se faisant surprendre d’entrée par le seoi debout de son vieux rival belge Toma Nikiforov, auquel il faisait ensuite en vain la guerre. Pour le repêchage, il était pris encore une fois dans les grands harai-goshi de l’Azerbaidjanais Zelym Kotsoiev, encore trop mobile et affuté pour lui. Un sacré cap tout de même.
Iddir se remobilise
Alexandre Iddir (13e) passait le Hongrois Mikos Circjenics (27e) aux pénalités et l’Ukrainien Danylo Hutsol (62e) sur un morote-seoi-nage debout lent et propre. Mais il était une nouvelle fois dominé par le Géorgien Varlam Liparteliani sur un contre du seoi-nage du Français et un lourd makikomi. Beau retour pour le Français néanmoins, qui a parfois « lâché » après des défaites, en marquant un waza-ari très limite sur un très joli ko-uchi-gari en réaction à l’ancien champion du monde portugais Jorge Fonseca. Il aura un gros obstacle devant lui pour le bronze avec le jeune Géorgien Ilia Sulamanidze, 19 ans et vice-champion du monde juniors. Un jeune en forme qu’il faudra prendre par la technique. Le Français est de taille.
Deux -78kg pour le bronze
Les deux -78kg en action aujourd’hui n’auront guère apprécié le style de la Polonaise Beata Pacut, qui les sort toutes les deux du chemin royal, les renvoyant à la médaille de bronze. L’Autrichienne Bernadett Graf pour Audrey Tcheumeo et la Kosovare puissante Loriana Kuka pour Fanny Estelle Posvite.
Anne-Fatoumata M’Bairo est sortie du tableau par la Turque Sayit aux pénalités (et contrée par l’Ukrainienne Kalanina en repêchages), la Turque qui sera en finale pour tenter de repousser l’avancée imperturbable de la formidable Léa Fontaine, 19 ans et 50e mondiale, qui réussit un coup énorme pour sa première grande sélection seniors. Elle sort victorieuse d’une grosse bagarre avec la n°2 mondiale (!), la médaillée européenne et mondiale d’Azerbaidjan, Irina Kindzerska, prenant d’abord deux pénalités avant de parvenir à revenir à la vitalité pour placer un fort makikomi bien appliqué. Elle bat ensuite la Lithuanienne Sandra Jablonskyte sur un o-soto-gari en contre et contre aussi tranquillement la Portugaise Rochele Nunes pour un waza-ari complété par un mouvement de hanche stable et puissant. Une médaille d’or tout à l’heure ? Elle peut le faire.