Les masculins français surprennent avec une deuxième médaille en deux jours
Jeremy Moreira, un podium mondial qui marque peut-être le début d’une grande carrière en seniors / Officiel IJF
La France était attendue aujourd’hui avec trois solides combattantes qui avaient déjà affirmé leur valeur, Julia Rosso (-52 kg) et Amélie Guihur (-57 kg) ayant déjà été médaillées européennes la première en 2011 et 2013, la seconde en 2012 (en -52 kg), quant à Treicy Etiennar (-57 kg), elle est championne d’Europe 2012. De quoi aborder ces championnats du monde 2013 avec confiance, même si les championnats d’Europe 2013 avait été un peu frustrant malgré une finale française en -78 kg, La désillusion est à la hauteur de ces légitimes espoirs. Les trois Françaises étaient sorties rapidement du championnat. À mi parcours, à la fin des tours préliminaires, les Françaises étaient définitivement out, le -73 kg Tristan Avaliani avait échoué lui aussi d’entrée et seul le -66 kg Jeremy Moreira, de l’AS Mantes, maintenait la petite flamme des espoirs français du jour. Jeremy Moreira ? Un garçon dont le palmarès se limitait, à ce moment de la journée, à une seconde place au championnat de France 2012 derrière Alexandre Mariac et à deux médailles de bronze à Lyon et à Brême. Efficace dans la matinée : uchi-mata-gaeshi en dix-huit secondes sur l’Ouzbek Kandiev, balayage sur l’Autrichien Zeltner pour yuko, uchi-mata et sankaku-jime sur le Mongol Baterdene, avant d’être immobilisé par le Serbe Ciganovic, Jeremy Moreira allait se montrer brillant pour aller au bout de son projet. Le Kazakh Dauren Adynazarov le tourmentait pendant quelques minutes avec même un waza-ari d’avance sur une projection en corps à corps de type ushiro-goshi assez impressionnante. Mais le beau de-ashi-barai du Français allait frapper de nouveau. Un fantastique balayage pour un ippon mérité. Il lui restait à gérer l’Algérien Houd Zourdani, étonnant vainqueur de trois dangereux combattants, dont le Russe Kalashaov dès le premier tour, et seulement battu par le Japonais Hashiguchi, le futur vainqueur. Bien dans son combat, le Français parvenait à mettre son adversaire un peu sur la retenue dans les deux premières minutes, cumulant deux pénalités d’avance. L’Algérien lui rendait les choses beaucoup plus difficiles dans la dernière minute, mais il gardait une pénalité d’avance pour atteindre son graal, la médaille mondiale dont il rêvait en partant. Joli !
Les masculins français sur des bases exceptionnelles
Avec cette seconde médaille, les masculins français, dont on attendait peu de choses au regard de leur modeste réussite au niveau européen, étonnent. Ils sont deuxième au classement masculin, derrière le Japon, de retour aujourd’hui. Ils font oublier deux championnats sans médaille (2010 et 2011) et sont à une médaille de bronze de faire aussi bien qu’en 2009 (soit une médaille d’or, deux de bronze). Sur ces bases, la suite s’annonce excitante.
En revanche, l’équipe féminine partie avec beaucoup d’assurance se trouve au pied du mur. Il lui reste très peu de catégories pour obtenir un résultat à la hauteur de ses espoirs. Le championnat se joue demain.
Le Japon sur une finale
Après deux jours, ces championnats du monde n’ont pas de direction lisible. Chez les féminines, les Russes avaient assommé hier la première journée avec les deux médailles d’or. En ce deuxième jour, les Russes ont encore animé la journée, mais à bonne distance du podium. Deux Européennes – qui ne sont pas des Françaises – prennent l’or, l’Allemande Coban, absente au championnat d’Europe et la Polonaise Arleta Podolak (-57 kg), 3e de ces championnats d’Europe. Les Roumaines sont à trois médailles, ce qui est nouveau. Si les Japonaises sont à trois médailles aussi, elles n’ont pour l’instant pas atteint les finales avec leur groupe plutôt jeune. Une sacrée éclipse tout de même car en trois championnats du monde juniors, sur les trois catégories les plus légères (-44 kg, -48 kg, -52 kg), les Japonaises avaient emporté sept titres mondiaux sur neuf possibles, ne laissant passer en 2009 que la future championne olympique brésilienne (-48 kg) et la futute championne du monde Kosovar Kelmendji (-52 kg) ! C’est dire que, comme les seniors, les juniors japonaises ne sont pas en forme…
Chez les garçons, on attendait avec curiosité la journée des deux champions d’Europe grecs inattendus, Azoidis (-66 kg) et Moustopoulos (-73 kg), on retrouve ce dernier sur le podium aujourdhui. Une belle confirmation.
On peut s’étonner de ne voir aucun médaillé russe en deux jours. Mais là encore, c’est la discrétion japonaise qui est le plus à noter. sur les trois derniers championnats du monde en effet, en -60 kg, -66 kg et -73 kg, les Japonais avaient emporté… huit championnats du monde sur neuf ! Ils ne laissent passer en 2010 que l’Allemand Alexander Wieczerzak. Et parmi ces vainqueurs, il y avait les futurs champions Junpei Morishita, Naohisa Takato et Shohei Ono… Cette fois, incroyable, mais vrai, les Japonais ont déjà abandonné le titre en -55 kg, le titre en -60 kg (au Français Manquest) et encore aujourd’hui le titre en -73 kg à l’Italien Esposito, qui n’avait fait que deux petits tours au championnat d’Europe. Le Japon se sauve, et sauve pour l’instant son habituelle première place au classement des nations grâce à un doublé en -66 kg. On attendait Tatemaya Sho, champion du monde en titre (2011), il est battu d’un seoi-nage par Hashiguchi Yuki, 3e des championnats du monde juniors 2010. Mais à ce rythme mou, l’éternel et monstrueuse supériorité japonaise en juniors, que même la mythique équipe de France 2006, n’avait pas réussi à renverser, pourrait être contestée.
Hashiguchi Yuki bat son compatriote Tateyama Sho par seoi-nage en finale des -66 kg / Officiel IJF