La Mulhousienne conclut en beauté sa carrière juniors

Photos © IJF Media Team by G. Sabau / La Française Margaux Pinot, double championne d’Europe et désormais médaillée mondiale.

Les espoirs Français étaient vite freinés par l’échec rapide de la précoce Marie-Eve Gahié – qu’on reverra à plus belles fêtes – surprise au sol par la Russe Tokareva alors qu’elle semblait avoir expédié ce combat difficile. Le seul garçon du jour, Ibrahim Keita, suivait de près et il ne restait donc plus que l’expérimentée Margaux Pinot pour défendre les chances françaises dans les phases finales (pour en savoir plus sur les phases préliminaires c’est ici).
La demi-finale paraissait difficile pour la Française, face à une Japonaise déjà capable d’être finaliste d’un Grand Chelem seniors (à Moscou), mais avec ses seoi-nage et sa stabilité Margaux Pinot n’avait pas à rougir de la comparaison avec Chizuru Arai, agresssive au sol, mais sans parvenir à déstabiliser la défense de Pinot. Mais l’arbitrage a la bon truc pour ne plus risquer un seul golden score : le décalage des pénalités. Si la Française avançait sur son adversaire avec détermination, cette dernière attaquait deux fois en uchi-mata, la deuxième fois à une seule main, sans destabiliser son adversaire… mais c’était suffisant pour que la pénalité soit donnée à la Française. Malheureusement, cette pénalité de début de combat allait suffire pour que la Japonaise monte en finale et que la Française soit repoussée vers la médaille de bornze. Contre qui ? Une fille d’Ouzbekistan qui venait de projeter la solide russe Tokareva par ippon sur uchi-mata. Mais sûre d’elle, avec une saisie forte à deux mains, la Française gérait Guinova Matniyazova qui se retrouvait pénalisait par deux fois. Margaux Pinot venait de décrocher la médaille de bronze des championnats du monde juniors après deux titres européens. Un parcours exceptionnel chez les jeunes,  qui lui ouvre de belles perspectives en seniors.

Les Japonaises buttent sur le dernier obstacle

Avec trois finalistes japonais aujourd’hui, dont les deux féminines, on pouvait penser que le grand leader habituel des championnats juniors, le Japon, allait reprendre la main avec un petit raté de starter. Mais les deux championnes d’Europe sur le même registre – longiligne, très latéralisée avec une forte attaque de hanche – la Néerlandaise Velema (-63 kg) et la Croate Matic (-70 kg), trouvait toutes les deux l’ouverture et laissaient les deux Japonaises en argent. Déjà cinq médailles pour les Nipponnes, mais toujours par d’or. À titre de comparaison, les Japonaises avaient fait sept médailles en tout et pour tout lors des derniers championnats du monde… et toutes en or.
Les garçons du Soleil Levant ne font pas mieux avec une finale perdue aujourdhui pour le jeune Kohara, un combattant juvénile et prometteur, mais qui n’a pas résisté au grand o-tsuri-goshi « iliadesque » du champion du monde… le Grec Alexios Ntanatsidis, 5e des derniers championnats d’Europe juniors. Une belle année grecque dont il faudra suivre dans les années à venir l’éclosion en seniors.

Photos © IJF Media Team by G. Sabau / Un champion du monde inattendu dans ses oeuvres, le Grec Alexios Ntanatsidis face au Japonais Kohara

Une nation par catégorie

C’est confirmé aujourd’hui, si les féminines russes sont présentes (et dominent toujours le classement des nations chez les filles avec leur deux médailles d’or du premier jour), les garçons sont totalement absents, ce qui est pour le moins inhabituel ! Même le champion d’Europe Lappinagov (-81 kg) n’est pas parvenu à s’exprimer aujourd’hui malgré un évident talent. La Géorgie emporte son premier titre masculin en -90 kg avec le petit et puissant champion d’Europe Gena Gviniashvili. Avec la relative déconcentration des Russes et des Japonais, les médailles sont exceptionnellement réparties, surtout pour un championnat junior. En 2011, Japonais et Russes n’avaient laissé que deux médailles d’or aux autres nations, cette fois sur dix titres distribués, neuf nations sont concernées ! Du jamais vu chez les jeunes. Championnat de faible niveau ? Montée en puissance des équipes de jeune un peu partout dans le monde ? Un mélange des deux. Le dernier jour sera décisif quoi qu’il en soit pour que l’une des nations prennent ses distances. Le Japon ses neuf médailles et ses cinq finales (tout de même), la Russie, toutjours en tête avec ses deux médailles d’or… ou la France, troisième nation avec son titre et ses trois médailles de bronze ? À suivre.