24 août 2015 – Astana (Kazakhstan)

-48kg F et -60kg M

Pas de médaille française, Pareto brille, Les Kazakhs au rendez-vous

Les champions du monde du jour

Yeldos Smetov, -60kg, KAZ

Emmanuel Charlot/L’Esprit du Judo

Paula Pareto, -48kg, ARG

Emmanuel Charlot/L’Esprit du Judo

-60kg : Smetov, champion du monde et héros de tout un pays
5e du Grand Prix de Tbilissi et des Jeux d’Asie cette année, lui qui les avait remportés l’an passé, Yeldos Smetov a créé la sensation, chez lui au Kazakhstan, pour la première journée des championnats du monde. Si la finale ne restera pas dans les annales, Smetov l’emportant sur Ibrayev, son aîné de deux ans, d’une pénalité en le contrôlant bien à la garde, il est ce soir le héros du pays ! Il devient aussi le second champion du monde de judo de l’histoire de son pays, qui n’a que 25 ans, après Maxim Rakov en 2009.

18h15 -60kg : Finale 100% kazakhe !
Ganbat, le champion du monde mongol avait été solide, sortant le Brésilien Kitadai en quart sur un sumi-gaeshi latéral bien amené. On l’avait dit, il fallait craindre les combattants kazakhstanais, qui allaient être forts aujourd’hui. C’était plus que confirmé avec un doublé du pays hôte en finale qu’il aurait fallu être audacieux pour l’annoncer en début de journée. Ibrayev et Smetov sont parvenus, à plusieurs reprises, à remonter des situations compromises pour la plus grande joie du public, qui explosait lors de ces demi-finales. Ganbat réglé d’un yuko sur uki-waza dans une énorme baston, le Japonais Shishime, qui avait placé quelques beaux mouvements dans la journée avant d’être plus sobre et concentré pour battre au kumikata le Brésilien Takabatake et le dangereux Coréen Won-Jin Kim, ne pouvait que constater les dégâts face à Smetov, battu qu’il était, d’un yuko d’entrée de combat sur kata-guruma, malgré trois shidos contre son adversaire (que l’arbitre n’avait pas voulu sanctionner plus…). Ibrayev-Smetov, la très très grosse côte du jour !

18h – L’or pour Pareto qui avait tellement faim ! Quel engagement de Paula Pareto en finale des -48kg ce lundi soir ! Des seoi et des sode à chaque prise de garde ou presque, l’Argentine a agressé Haruna Asami, ne laissant pas l’opportunité à une autre Japonaise après Kondo en 2014, de la priver de titre mondial. D’abord pénalisée, la pression constante qu’elle exerçait faisait pénaliser à son tour son adversaire à l’entrée de la dernière minute. Pareto jetait ses dernières forces dans la bataille et attaquait encore, prenait des risques pour forcer la décision si bien qu’Asami, destabilisée et en difficultée pour répondre, se faisait à nouveau pénaliser à 30 secondes du terme. Et l’Argentine d’attaquer encore jusqu’au gong. Paula Pareto, un destin incroyable et une personnalité attachante – les fidèles lecteurs de l’EDJ se souviennent qu’au printemps 2012 elle avait accepté d’être notre témoin aux championnats panaméricains de Montréal -, est championne du monde à 29 ans. Elle devient ainsi la 2e Argentine championne du monde après Daniela Krukower en 2003.

-48kg. Finale Asami-Pareto. La Japonaise Asami avait joué de son expérience sur la Mongole Munkhbat, championne du monde 2013, et mis ippon à toutes les autres. Elle retrouvait en demie la Brésilienne Brigida, la « chanceuse » du jour, sortant d’un quart plus faible. Et cette dernière ne fit pas le poids. Engagée, la Brésilienne cédait peu à peu face au rythme de la double championne du monde qui lui mettait waza-ari sur ko-uchi-gake suivi en ne-waza.
Quant à l’Argentine Pareto, médaillée olympique 2008 et vice championne du monde en titre, elle s’est montrée une nouvelle fois remarquable avec ses seoi-nage incessants. Aujourd’hui, elle bat notamment, dans ce quart de tableau « de la mort », la Belge Van Snick d’une pénalité et projette la Hongroise Csernoviczki pour le compte. Spécialiste aussi des mouvements d’épaule et de hanche par en-dessous, c’est la petite Coréenne Jeong qui lui était opposée dans l’autre demi-finale, elle qui avait montré les limites de la championne du monde en titre, la Japonaise Kondo, qui aurait déjà du perdre contre la Russe Dolgova et s’est montrée étonnement faible aujourd’hui. Pareto, à l’expérience, passait d’un yuko sur sode sur Jeong. La voici en finale, comme il y a un an à Chelyabinsk. Une combattante étonnante.

Le judo a son hymne ! La fédération Internationale de Judo a dévoilé hier, lors du tirage au sort, l’hymne officiel souhaité par le président Marius Vizer. Il a été composé par le Français Reinhardt Wagner et enregistré par une soixantaine de musiciens de l’orchestre philarmonique Budapest. C’est à découvrir ici, Donnez votre avis sur la page Facebook de L’Esprit du Judo

Les demi-finales du jour
-48kg

H. Asami (JPN) / N. Brigida (JPN)
P. Pareto (ARG) / B.-K. Jeong (KOR)

-60kg
B. Ganbat (MGL) / R. Ibrayev (KAZ)
T. Shishime (JPN) / Y. Smetov (KAZ)

LA RÉAC’ – Amandine Buchard : « C’est dégueulasse »

13h30 – Limare battu à son tour ! Dans un combat tactique où il n’a pas vraiment trouvé la solution pour contrôler le kumikata serré et efficace de Felipe Kitaidai qui joue sur les bouts de manche, Vincent Limare s’incline deux shido à un. La France n’a plus de représentant aujourd’hui.

13h20 – Buchard punie par l’arbitrage ! Alors qu’elle menait waza-ari face à l’Espagnole Figueroa, victorieuse du dernier Grand Chelem à Tyumen, la médaillée mondiale en titre lançait un dernière attaque en seoi-nage inversée. Emboîtée, l’Espagnole était projetée au sol et la Française l’accompagnait dans le mouvement. Ippon… pour Figueroa, dont la table jugeait qu’elle était à l’origine de la projection ! Malgré les protestations de Christophe Massina qui demandait à voir la vidéo, Amandine Buchard était priée de quitter le tapis. « C’est dégueulasse, ils n’ont pas le droit de me faire ça ! » expliquait, les yeux remplis de larmes la jeune championne aux micros devant lesquels elle était tout de même venue répondre. Une dernière attaque alors qu’elle menait qu’elle regrettera sans doute longtemps.
L’info analysée : d’après les images revues plusieurs minutes après le combat par nos experts, il semble que, suite à un morote inversé de la Française bien contrôlée par l’Espagnole, l’action se poursuive au sol. Dans la continuité les deux judokates se relèvent. L’arbitre donne matte, mais les combattantes continuent dans leur action et l’Espagnole lance une sorte de « souplesse arrière » sur Amandine Buchard. Au ralenti, il n’est pas injudste de donner le point du côté de l’Espagnole, dont le contre est net. Le matte ayant été donné, il ne devrait sans doute pas y avoir ippon, mais la table centrale déjuge l’arbitre en estimant qu’il n’aurait pas dû donner le matte et accorde ce ippon à l’Espagnole.

12h25 – Limare expéditif ! Pas de détails pour Vincent Limare lors de son deuxième combat du jour face au Béninois Gnahoui : un seoi-nage déroulait son adversaire pour yuko avant l’immobilisation en moins de trente secondes. Minimum d’effort pour maximum d’efficacité version  Limare ! Le prochain combat sera, lui, d’une autre envergure face au médaillé olympique de Londres brésilien Felipe Kitadai visiblement en forme.

12h. Amandine Buchard passe aussi. Il fallait être concentrée face la Turque Ebru Sahin, double médaillée européenne, déjà battue notamment en décembre dernier à la coupe d’Europe des clubs. Et ça passe pour la Campinoise à la faveur de deux shido contre la Turque dans un combat fermé. Prochaine étape pour la petite Française contre l’Espagnole Figueroa.

11h30. -60kg, Vincent Limare rentre bien dans la compétition. C’est avec quatre heures d’avance sur Paris, décalage horaire oblige, que Vincent Limare a lancé la journée des Français dans l’Alau Arena d’Astana. L’un des tout premiers combats de ces mondiaux 2015 dans la capitale Kazakh où le Français s’appliquait à maîtriser l’Arménien Davtyan. Au Hajime, les deux hommes était à une victoire à zéro pour le Français, obtenue lors du Grand Prix de Chine en novembre dernier. Deux premières attaques en seoi faisaient pénaliser d’abord Hovhannes Davtyan, avant une amenée au sol dont se sortait aussi l’Arménien malgré un début d’osae-komi. Et si Vincent Limare concédait un shido, c’était sans importance car il faisait aussi pénaliser son adversaire pour la seconde fois à 1’30 de la fin du combat, avant de marquer waza-ari sur ura-nage parti de très bas à 48 secondes du terme pour s’assurer de la victoire.

© L’Esprit du Judo / Kamila Shepeleva  Les Français d’attaque en zone d’échauffement !