La jeune classe a fait tout le boulot pour s’offrir, quoiqu’il arrive, une belle médaille en cette fin d’après-midi. Une médaille qui sera réconfortante pour ce groupe en manque de repères positifs et qui va chercher là de belles fondations potentielles.
Une jeune classe… opposée à la jeune classe ouzbèke, car ce n’est guère plus vieux (et parfois moins) et plus capé en face. Gaetane Deberdt ouvrait en effet les débats contre une jeune Shukurion Aminova, dix-huit ans (!) 161e mondiale, qui s’acharnait à lancer la première avec des kata-guruma à répétition et sans préparation. La championne de France 2019 venait systématiquement la chercher et tâchait de l’attraper au sol, sans y parvenir, la petite défendant bien sur les sankaku. Stress de part et d’autre sur le bord, chaque point étant évidemment déterminant. La jeune Ouzbek finissait par se faire sanctionner une dernière fausse attaque et la France se voyait partir du bon pied. Joan-Benjamin Gaba se montrait encore une fois volontaire et mobile ensuit contre un adversaire plus mûr que lui, Obdikhon Nomonov, vingt-trois ans, 81e mondial et un joli parcours récent à Tashkent (5e) avec une victoire sur le Suédois Macias, vice champion du monde ici, et Guillaume Chaine. L’Ouzbek parvenait à contrer rapidement une jolie tentative de coup de hanche à la volée, et malgré une belle dynamique, le Français ne revenait pas. Marie-Ève Gahié avait une nouvelle fois un rôle charnière… et une adversaire à sa mesure puisque Gulnoza Matniyazova est 24e mondiale, championne d’Asie 2021 et avait gagné tous ses combats du jour contre de solides opposantes, la Hongroise Gerscak et la Brésilienne Portela. Mais Marie-Ève avait retrouvé une part de sa « gniaque » sinon tout son impact, et elle finissait par trouver la solution vers l’arrière, en pliant en deux Matniazova avec son genou en barrage.
Et Francis Damier, héros du tour précédent, était de retour sur le tapis. Il « prenait » Shermukhammad Jandreev, vingt-trois ans, 53e mondial et vice champion d’Asie, un combattant latéralisé et stable, bien posé, qui commençait lui aussi à saper les forces du tonique Français, plus à l’aise dans les corps à corps dynamiques et le jeu des contres. Mais alors qu’on craignait pour lui l’usure de la fatigue, il trouvait la solution par un yoko-guruma en contre au bout d’une minute de golden score. Une bonne journée pour Francis Damier.
La France menait, et n’avait plus peur de rien, puisque Léa Fontaine montait pour conclure face à Rinata Ilmatova, vingt-et-un ans et 50e mondial. Irrésistible, elle « makikomisait » son adversaire en moins d’une minute. La France était passée.

En finale, elle retrouve la grande nation, le Japon, qui a sorti aussi un peu de jeunesse, bien dosée et déjà forte, car elle n’en a pas moins découpé Ukraine et Russie par 4-0 à chaque fois. Nous sommes prévenus.
À retrouver dans moins de deux heures, ainsi que les places de trois, Russie-Brésil et Corée-Ouzbékistan.