Ouzouer-le-Marché s’invite dans le gotha national
100 licenciés pour 1900 habitants – Président : Christophe Thiault – Trésorier : Anthony Bourgeois – Secrétaire : Laure Bourgeois – Professeur : Eric Jouanneau.
©JCBO / Audrey Lafère pose avec son dossard, qu’elle sera la seule à revêtir ce week-end.
SGS, ADJ21, JCCMM, ACBB, RSC, … Ce week-end, tous ces dossards figureront par dizaines sur les kimonos des différents engagés aux championnats de France seniors 1re division de Marseille. Mais dimanche, celui frappé du sigle « JCBO » devrait se démarquer, n’évoquant pas grand-chose à celles et ceux qui le verront sur le dos d’Audrey Lafère (+78kg). Pour ceux à qui le Judo Club Beauce Oratorienne ne parle toujours pas, il s’agit du club de la commune d’Ouzouer-le-Marché, connu jusqu’en 2005 sous le nom du CAOM (Club Athlétique d’Ouzouer-le-Marché). À sa tête depuis deux saisons, Christophe Thiault est pour le moins heureux du coup de projecteur offert par les bonnes performances de sa protégée. « C’est vraiment une belle récompense pour Ouzouer, le club et pour Audrey bien sûr, qui le mérite après avoir manqué la qualif’ de peu lors des deux ou trois dernières saisons. Cette première pour le club prouve que l’on ne se débrouille pas trop mal sur les tapis du Loir-et-Cher, souligne-t-il. Le département, absent à ce niveau depuis quelques années, voit donc en Audrey son nouveau porte-drapeau. « Très peu de combattants du Loir-et-Cher sont parvenus à se hisser si haut, analyse Eric Jouanneau, professeur depuis 18 ans au JCBO. Roman Wolska (double vice champion de France 2006 et 2010 et cinquième du Tournoi de Paris en 2001, NDLR) et Jérôme Dreyfus (quadruple champion de Frane et vainqueur du Tournoi de Paris en 2001, NDLR), deux grandes figures du coin, ont dû partir pour poursuivre au plus haut. C’est donc flatteur de voir Audrey atteindre ce niveau tout en restant dans le coin. »
©JCBO/ Audrey pourra compter sur le soutien inconditionnel de tous les licenciés du JCBO.
Avec toutes les conséquences, notamment en termes de préparation et de valeur d’entraînement, que cela implique. « Entre Romorantin et Ouzouer, je tourne à deux séances de judo par semaine, explique la jeune femme de 26 ans. Selon les besoins de mon travail (Audrey est régulatrice dans une entreprise de transports, NDLR), il m’arrive de prendre part à un troisième cours, en plus de « l’entretien physique » en piscine ou en footing. J’ai fait autant que j’ai pu, même si cela reste bien loin des rythmes d’entraînements de la plupart de celles que je vais croiser à Marseille. » Avec un soutien sans faille de ses partenaires, petits et grands. « Par moments, les jeunes étaient plus motivés que moi au club, sourit-elle. Quand ça n’allait pas comme je le voulais, je m’agaçais très vite. Heureusement qu’ils étaient là parfois ! » « Tout le monde a mis la main à la pâte pour lui servir de partenaire et la pousser dans ses retranchements, se réjouit Eric. Nos jeunes, qui constituent la grosse base du club, sont très fiers d’Audrey, qui donne de son temps pour les encadrer dès qu’elle le peut. » Si un minibus fera le déplacement dans la cité phocéenne pour aller la soutenir, c’est donc tout un club qui va vibrer avec elle, en espérant que l’enjeu ne la tétanise pas trop. « Elle se met en général beaucoup de pression à l’approche des combats importants, témoigne le professeur. Lors des demi-finales de Saint-Berthevin, alors que tout s’était bien déroulé jusqu’en demies, la machine s’est déréglée devant la perspective de manquer l’une des quatre places qualificatives (Audrey a terminé 5e, mais a hérité de la place laissée vacante par l’athlète d’origine camerounaise qui l’a battue pour le bronze, NDLR). Là, il n’y a rien à perdre, ce ne sera que du bonus. Et si elle arrive à se relâcher… » Le Judo Club Beauce Oratorienne et tout le Loir-et-Cher n’attendent que ça.
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