Alyssia Poulange (à droite), médaille de bronze mondiale.
Crédit photo : Tamara Kulumbegashvili/IJF

La voilà désormais médaillée mondiale, cadette et juniors, à un an d’écart. Battue d’entrée aux championnats d’Europe, Alyssia Poulange a su faire preuve de résilience en allant chercher une médaille de bronze en -52kg alors que l’année dernière, elle avait clos ses années cadettes par une médaille d’argent mondiale. Une trajectoire rectiligne pour la combattante du SO2J Saint-Ouen et fille du directeur technique du club. Un mercredi où son arme principale, un ne-waza bien maitrisé et varié, lui aura permis de battre sa bête noire jusque-là, l’Azerbaidjanaise Khadizha Gadashova — son bourreau lors de la finale des Mondes cadets en août 2023 et à Tallinn début septembre — et la Brésilienne Rafaela Rodrigues, vice championne du monde cadette fin août à Lima, pour le bronze. Battue nettement par la Japonaise Senju Nosho en quart de finale, la médaillée nationale seniors 2023 profite opportunément du yoko-tomoe-nage trop circulaire de Rodrigues pour l’immobiliser.
Un podium qui ouvre les compteurs et met du baume au cœur du clan français après une matinée décevante : cinq éliminations au premier tour pour Kelvin Ray (PSG Judo) face au Russe Vladimir Ulianov après une troisième pénalité pour non-combativité et 3’34 de golden score ; pour Zacharie Dijol (Sucy Judo), médaillé de bronze continental, mais surpris par le mouvement d’épaule de l’Ouzbek Murodil Murodillaev, futur médaillé de bronze ; pour Alexis Renard (PSG Judo), impuissant face au Coréen Hyeonsu Yoon. Un duel entre médaillés de bronze continentaux 2024 à sens unique avec les deux grosses attaques du Coréen qui ne tenait que la manche : un mouvement d’épaule et un uchi-mata à gauche et le sort en était jeté ; pour Morgane Annis (Alliance Grésivaudan Judo), première année, troisième des championnats d’Europe il y a un mois et tête de série n° 4, battue par la Canadienne Marie-Lune Turmel dans un combat de gauchères : un o-soto-gari suivi en kuzure-gesa-gatame et la Tricolore était déjà dehors ; enfin pour Pauline Cuq (Dojos de l’Agglomération du Niortais 79), sortie comme l’année dernière — mais c’était en -48kg — par la Mongole Nandin-Erdene Myagmasuren après un golden score de trois minutes et trente secondes et un ko-soto-gake à gauche de l’Asiatique. Une vraie bête noire.
Kylian Noël (Stade Bordelais Judo) passe lui un tour, sur un hansokumake direct donné à son adversaire ukrainien au bout de quinze secondes. En huitième, il subit le morote-seoi-nage supersonique du Japonais Shuntaro Fukuchi du lycée Shutoku.
Un début de compétition masculine dont il faut espérer que le spectre d’Odivelas (aucune médaille, aucun classé) sera chassé rapidement.

Une première journée dominée de manière magnifiquement époustouflante par le Japon : avant le début du bloc final, tous les judokas nippons du jour n’avaient aligné que des victoires ! Soit deux finales nippo-japonaises en -52kg et -66kg, un finaliste en -60kg et -48kg. Cet après-midi, une seule défaite au compteur nippon pour Sachiyo Yoshino, battue sur un sumi-gaeshi de la Chinoise Xinran Hui, incroyable toute la journée puisqu’elle bat entre autres la Russe Kristina Dudina, championne d’Europe seniors en avril !
En -60kg, Yamato Fukuda, champion du monde 2023 alors qu’il était cadet troisième année, a mis encore une fois tout le monde d’accord. Sans doute d’une manière encore plus terrorisante que l’année dernière. Sa victoire en moins d’une minute en finale face au cadet tadjik, Loiq Kudbudinov, avec son retournement fétiche, donna l’impression d’une vague formalité. Le nouvel étudiant de Tenri fait donc le doublé, alors qu’il n’est que junior première année. En -52kg, Iroha Oi fait le doublé or mondial cadet et junior en moins de deux mois.
Le seul bémol pour le Japon ? Le hansokumake pour Kairi Kentoku sur un magnifique ippon-seoi-nage debout où il marquait waza-ari, mais avait l’outrecuidance de voir le côté de son crâne toucher doucement le tatami avant son épaule.
Une règle particulièrement agaçante dont il faut espérer — ardemment ! — qu’elle sera derrière nous en janvier. Un sentiment visiblement partagé par une grande partie du judo mondial.a preuve ? Les commentaires postés sous là vidéo de cette action que la FIJ a mis sur son fil Instagram en sont une preuve, d’autant qu’ils émanent de champions tels que Flavio Canto, Loic Pietri ou Jimmy Pedro. Rien de moins.
Trois titres et trois médailles d’argent déjà pour le Pays du Soleil levant. Éblouissant.