Trente degrés et un soleil de plomb ? Pas de quoi effrayer les amateurs des Jeux olympiques qui ont, aujourd’hui encore, envahi la Terrasse des Jeux, le grand lieu de rassemblement installé sur le parvis de l’Hôtel de ville de Paris jusqu’à la fin des Jeux paralympiques le 8 septembre prochain. Touristes étrangers, groupes d’amis, simples curieux ou grands fans de sport, ils partagent tous une même excitation palpable. Nous y étions ce lundi.
L’atmosphère festive est palpable dès l’entrée sur le parvis. Les enfants crient et s’amusent, les spectateurs acclament chaque sportif français apparaissant sur l’un des deux écrans géants qui diffusent la compétition en continu, et différents groupes de musique se relaient sur la scène principale. La chaleur ne semble pas entamer l’enthousiasme des participants aux différentes activités proposées, qui changent tous les jours, sur les sept espaces de pratique sportive et parasportive. Au programme d’aujourd’hui, du basket en fauteuil roulant, de l’escalade ou encore du football américain. Des brumisateurs apportent de la fraîcheur à ceux qui en ont besoin, et les coins ombragés sont pris d’assaut. Installés dans l’un d’entre eux, Louise et ses enfants. Cette enseignante de trente-quatre ans venue de Lyon a réservé sa place pour suivre les épreuves de judo dans les meilleures conditions. « Je suis passionnée de la discipline depuis toujours, et quand la billetterie de ces Jeux a ouvert, j’ai évidemment sauté sur les places à l’Arena Champ-de-Mars. Malheureusement, je n’en ai pas eues pour tous les jours. Je suis donc venue ici pour encourager nos Français et profiter de l’ambiance unique de cette fan zone avec mes enfants, qui ont pu s’initier à des sports qu’ils n’auraient jamais essayés ailleurs.»
Au milieu des supporters français, on retrouve de nombreux étrangers venus des quatre coins du monde pour vivre cette olympiade au plus près de l’action, tant en termes de performances sportives que d’ambiance. Parmi eux, Hiroshi et sa femme, un couple de retraités japonais qui n’aurait raté ce voyage pour rien au monde. « Nous sommes de grands fans des Jeux olympiques. Tous les quatre ans, nous essayons de nous rendre dans le pays hôte. Nous avons fait Sydney en 2000, Pékin en 2008, Londres en 2012 et bien sûr Tokyo en 2020. Venir à Paris nous semblait évident ! C’est notre première fois en France, et c’est pour l’instant une super expérience. » Lui qui a longtemps pratiqué le judo apporte une attention toute particulière à la discipline. « Même en terre ennemie, je soutiens les Japonais et j’espère qu’ils vont nous ramener beaucoup de médailles ! » avait-il plaisanté quelques minutes avant la défaite de Soichi Hashimoto face à Joan-Benjamin Gaba en quart de finale des -73kg.
Alors que l’après-midi touche à sa fin et que le soleil commence à se faire moins étouffant, l’ambiance à la fan zone reste électrisante lors du bloc final. Déception face à la défaite de Sarah-Léonie Cysique en demi-finale, rattrapée par une belle médaille de bronze félicitée par les applaudissements des spectateurs. Les Jeux olympiques sont une vitrine unique et cela se ressent dans l’engouement du public qui, drapeau tricolore en main, s’est mis à chanter La Marseillaise au moment du combat final de Joan-Benjamin Gaba que personne n’attendait vraiment ici. « C’est le genre de surprise, de trajectoire que l’on aime, qui font vibrer, et qui donnent envie de s’intéresser plus en profondeur à la discipline », confie Arthur, rugbyman de vingt-trois ans, qui se voyait bien finir sur les tatamis à l’avenir. S’ils n’ont pas l’or autour du cou, les deux Français du jour repartent de ces Jeux avec chacun une médaille bien méritée, et auront très certainement créé de nouvelles vocations parmi les spectateurs, jeunes ou moins jeunes, de la Terrasse des Jeux.