4+2 qui font 6 médailles d’or ce week-end
Après les trois médailles d’or décrochées de rang samedi par Lucile Duport (48kg), Amandine Buchard (52kg) et Lola Benarroche (-57kg) chez les féminines, auxquelles il faut ajouter la victoire du -60kg Richard Vergnes, le tournoi de Malaga, placé trois semaines avant les championnats de France – ce qui avait incité les clubs français à apporter 70 de leurs athlètes – a vu Madeleine Malonga (-78kg) et Joseph Terhec (-100kg) monter eux aussi sur la première marche du podium lors de la deuxième journée, ce dimanche.
Une European Cup de bon niveau à 28 nations, même si les catégories lourdes étaient un peu light en terme de nombre d’engagés, où la France récolte en tout 19 médailles, devant la Corée du Sud. Venue avec une équipe de top niveau – elle qui a, selon nos informations, pris une énorme soufflante à l’issue des derniers mondiaux ratés –, la Corée était emmenée par le champion du monde 2015 des -66kg An Baul, le -73kg champion du monde juniors 2015 Kang, Gwak, le -90kg médaillé mondial à Budapest, le -81kg Lee, finaliste du Grand Chelem de Tokyo et 5e des mondiaux 2015 ainsi que ses deux lourdes, Kim, médaillée elle aussi à Budapest et Han, médaillée mondiale juniors 2015, la première l’emportant sur la deuxième pour un 6 sur 7 engagés, seul le -60kg Lee, vice champion du monde juniors étant battu prématurément au 2e tour.
An Baul tout tranquille pour l’emporter en -66kg / Photo : Paco Lozano
Dans le détail, on retiendra la journée pleine d’assurance de Lucile Duport qui s’impose en -48kg après une victoire à Casablanca, une 3e place à Dubrovnik, une finale à Celje et un podium aussi à Zagreb. « J’ai su rester concentrée, confiante, car c’est le genre de tournoi que je dois gagner, confiait la Landaise après son succès en finale contre l’Espagnole Garcia Mesa, 35e mondiale. Après une période d’adaptation dans cette catégorie où les choses vont plus vite. Je suis bien préparée physiquement, je sais qu’il y a des choses à aller chercher. Je ne veux pas me projeter trop vite, mais je sais évidemment que le cycle olympique a commencé, que la catégorie est ouverte, alors pourquoi pas mo… » À 26 ans, celle qui est déjà quatre fois médaillée aux championnats de France seniors, peu épargnée par les pépins physiques, a en tout cas l’ambition de venir troubler les cartes dans une catégorie où Mélanie Clément (9e mondiale et titulaire aux mondiaux), Anaïs Mosdier (36e) et Mélodie Vaugarny (39e) sont devant, et alors que Cheyenne Mounier terminait 3e aussi ce samedi à Malaga.
Plein de confiance aussi pour Amandine Buchard en -52kg, elle qui s’est entraînée de longs mois près de Valence, ce qui lui a valu un chaleureux accueil en Andalousie, au terme d’une journée où elle n’a jamais été vraiment inquiétée, mais qu’elle termine fatiguée. « C’était la première compétition depuis Budapest, j’étais très fatiguée depuis deux semaines, et j’ai démarré très doucement… et ça a continué toute la journée. Je me suis fait mal à la cheville droite dès le 2e combat. Aux championnats du monde, la Portugaise m’avait mis deux coups dans le nez et j’étais sortie de mon combat. Là, je suis restée dedans. J’ai subi toute la journée, mais j’ai gagné, c’est l’essentiel. Les France, ce sera autre chose, un rendez-vous où il y a beaucoup de pression. Je veux les rempoter, d’autant que je n’ai jamais perdu un championnat de France fédéral, que ce soit en cadettes, en juniors ou en seniors.»
À Saint-Quentin, il faudra aussi compter sur sa copine du RSC Champigny, Lola Benarroche. Victorieuse des Universiades fin août, la Marseillaise du RSCC l’emporte en -57kg, assez facilement, seule la finale étant remportée aux pénalités où elle fit intelligemment disqualifier son adversaire. « C’est frustrant parce que j’avais la préparation dans les jambes et que je n’ai pas pu exprimer ce que j’ai travaillé, dont les liaisons debout-sol. J’avance : je sais que je dois rester debout, ne pas attaquer systématiquement dans tous les sens, pour privilégier l’efficacité. je sais déjà que j’irai sur le Grand Chelem de Tokyo, mais les France, j’ai super envie d’aller les gagner, au moins entrer en finale, ce ne serait pas volé, ça compte quand même pour un judoka.» Rendez-vous est pris.
Quant à Madeleine Malonga, elle dominait Stessie Bastareaud en finale des -78kg, sa deuxième finale de l’année après celle de Düsseldorf en février dernier. À 23 ans, elle prétendra aussi au podium des 1re division dans trois semaines dans une catégorie où Hawa Camara s’est légèrement blessée à l’épaule gauche. La Campinoise fera le point demain sur sa blessure.
Richard Vergnes, très solide, l’emporte en -60kg / Photo : Paco Lozano
Et les garçons ? Ils ont été assez actifs, dès samedi, à l’image de la finale des -60kg entre Richard Vergnes et le dynamique Luka Mkheidze (notre photo ci-dessus), triple médaillé aux France juniors (3e en 2013, 1er en 2014, 2e en 2015). Le premier, de deux ans son aîné, médaillé aux France seniors l’an passé, signe son 4e podium international de la saison après, déjà, une victoire à Tunis en janvier et une finale à Belgrade il y a un mois.
Kévin Azéma logiquement battu par An-Baul en finale, se hissait, lui, sur la deuxième marche des -66kg en faisant beaucoup tomber, et Florent Urani disputait aussi la finale, en -73kgn battu par Kang. Une nouvelle médaille d’argent après celle des Universiades cet été pour un combattant venu se relancer à l’US Orléans Loiret avec l’intention de jouer sa chance à fond pour prétendre à une sélection en grand championnat, lui qui n’a encore que 27 ans. Arman Khalatian (SGS), était battu en finale des -81kg mais décrochait sa première médaille pour une première sortie en European Cup – une catégorie dense à 40 combattants qui voyait aussi Jordan-Gilles Bissoly, battu par Khalatian, terminer sur le podium… en écartant un Baptiste Pierre qui continue à manger son pain noir. Tous ceux-là se retrouveront aux France.
La sixième médaille d’or du week-end est donc venue de Joseph Terhec. Après l’Italien Cavanna, il battait Adrien Guilloux (waza-ari), puis Mewen Ferey Mondésir – lequel se blessait aux ischios, avant de négocier le Néerlandais Ansah en finale. Déjà double champion de France (2014 et 2015) de la catégorie, le combattant de Sucy annonce la couleur.
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