Cadre technique de la fédération polynésienne de judo depuis 2020*, Franck Bellard nous en dit plus sur l’Open océanien de Tahiti, organisé au début du mois de juin. Un événement qui s’inscrit dans une dynamique d’initiatives plus vaste au sein du judo polynésien.
L’Open de Tahiti approche à grands pas…
Oui. Il se tiendra dans un peu plus d’un mois, les 1er et 2 juin prochains. Une deuxième édition — celle de l’année dernière fut annulée — qui sera l’une des dernières compétitions pour se jauger avant les Jeux olympiques. Mais, surtout, l’un des derniers tournois pour marquer des points avant que la ranking list olympique ne soit arrêtée.
Actuellement, nous comptons cinquante-deux compétiteurs inscrits : trente-deux Polynésiens, dix Françaises du club de Pontault-Combault, six judokas de Hong Kong, deux des Philippines et deux également des Fidji. Les inscriptions sont loin d’être closes et je rêve de réunir des combattants des cinq continents.
Attends-tu d’autres nations ?
Je sais que le Canada réfléchit à envoyer une délégation. La relation d’amitié de longue date avec Jérémy Le Bris a permis de construire des échanges réguliers entre la fédération canadienne et la nôtre. Je sais également que les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande sont intéressés, tout comme Assmaa Niang, qui a participé deux fois aux Jeux olympiques avec le Maroc et que j’ai entraîné à Pontault-Combault. La quête de points qui pourrait faire la différence pour se qualifier pour Paris 2024 est une motivation évidente pour toutes ces équipes. Mais il y en a une autre : après cet Open, il n’y aura plus de compétitions sur le circuit continental et mondial pendant un bon moment. Du coup, participer à notre compétition peut très bien se coupler avec quelques jours de stages derrière puis quelques jours de vacances. Une manière d’optimiser intelligemment, en somme (sourire).
Tu es en poste depuis trois ans et demi. Quel bilan fais-tu ?
Ma grande idée, aidée en cela par un président très actif et passionné, fut de mettre en place et structurer une école de judo polynésienne. Et nous commençons à sentir les effets des décisions prises. D’abord, le nombre de licenciés est en constante augmentation : nous sommes à l’heure actuelle autour de 1200 pratiquants, un nombre équivalent à celui d’avant covid. Nous étions tombés à sept cents lors de la crise sanitaire. Ensuite, un centre de performance a été mis en place. Une structure ouverte à tous les compétiteurs à partir de quatorze ans, gratuite où ces judokas pourront s’entraîner entre dix et quatorze heures par semaine. Il a pour objectif de préparer les Jeux du Pacifique 2027, de préparer au sport de haut niveau — une judoka est sociétaire du pôle espoir de Bretigny depuis cette saison — en métropole et à l’insertion socioprofessionnelle. Concrètement, une de nos jeunes, Ambre Popoff, vient de décrocher une médaille aux championnats de France cadets 1re division en -44kg. Elle avait été sacrée championne de France cadette 2e division l’année dernière. La première médaille polynésienne dans cette compétition ! Et depuis hier, nous sommes à Rio de Janeiro pour les championnats Panaméricains-Océanie où Ambre va combattre en cadets et en juniors.
Dernière chose : nous organiserons comme depuis plusieurs années le challenge international Air Tahiti Nui le 14 décembre prochain.
Une compétition qui sera précédée par un stage dirigé par Joshiro Maruyama, du 10 au 12 décembre ! Les quarante premiers inscrits bénéficieront d’un hébergement gratuit. Autant d’actions qui permettent au judo polynésien de se développer.
* voir L’Esprit du Judo n°97