Député de la Haute-Garonne et vice-président de la commission d’enquête parlementaire, le député insiste sur la nécessité d’uniformiser au niveau des fédérations la manière de traiter les problèmes des violences.

Il était important pour vous de faire partie de cette commission ?
Oui. Je me suis porté volontaire car je pratique le sport depuis tout jeune. Je suis d’ailleurs ceinture orange de judo (sourire). Plus sérieusement, je crois profondément que le sport est un élément structurant au niveau de l’éducation et de la sociabilité et qu’il est donc fondamental, pour la société, de lutter contre les dérives et problèmes qui le touchent.

La commission a déjà commencé ses auditions ?
Tout à fait. Nous avons eu l’occasion d’auditionner plusieurs personnes : le journaliste indépendant Romain Molina, Madame Fabienne Bourdet, directrice des Sports au ministère, Béatrice Barbusse, enseignante-chercheuse à l’université et spécialisée en sociologie du sport et Sébastien Boueilh, président de l’association Colosse aux pieds d’Argile, qui lutte contre les violences sexuelles dans le milieu sportif. À l’écoute de toutes ces personnalités, un point commun m’a frappé : les non-dits et l’omerta qui pèsent lourdement sur ces problèmes. Donner les moyens de libérer la parole sans que cela soit perçu comme un risque – pour des sélections par exemple – ou une trahison du milieu par les victimes est fondamental. Cela a commencé mais il faut que cela devienne la norme.

D’autres dysfonctionnements vous ont-ils sauté aux yeux ?
Oui. Nous nous sommes rendu compte que chaque fédération a un fonctionnement différent pour traiter ces problèmes et que certaines nominations de personnes dans les instances fédérales traitant de ces questions sont parfois nébuleuses ou carrément opaques. Avec le risque d’étouffement de scandales pour protéger tel ou tel personne. L’indépendance de ces instances est ainsi parfois à questionner très sérieusement.
Je pense d’ores et déjà que des propositions pour uniformiser la nomination et garantir l’indépendance de ces instances seront nécessaires. D’autre part, il est fondamental de ne pas s’en remettre uniquement à des institutions internes aux fédérations pour traiter ces problèmes.
La question de la transparence et de la démocratie au sein des fédérations est en effet en jeu. Chaque licencié d’une fédération est légitime à demander : qu’avez-vous fait sur ce point ? Dernier point : la formation des éducateurs. Quelle différence entre l’âpreté et la violence ? Quand tombe-t-on dans la violence psychologique avec tel ou tel mot ?