Faiza Mokdar en or à Zagreb.
Crédit photo : Emanuele Di Feliciantonio/FIJ

Un mois à peine après les Jeux olympiques parisiens que le circuit FIJ reprend déjà ses droits. Et c’est la Croatie qui accueille le tout premier tournoi de cette nouvelle olympiade qui amènera le judo vers Los Angeles en 2028. Un Grand Prix à la participation moyenne — 319 combattants — avec une seule combattante, sur tout le plateau, présente dans les dix premiers de la ranking-list mondiale : la locale, Lara Cvjetko, n° 10 en -70kg. Une compétition qui fera sans équipe russe, inscrite au départ, mais désinscrite il y a quelques jours, officiellement pour des raisons de sécurité. Huit Japonais ont fait le déplacement. Chez les Français, ils sont vingt-cinq (onze masculins, quatorze féminines). Une sélection « clubs » avec des judokas qui pour certains connaissent leur première compétition dans une nouvelle structure.

Dix Tricolores ce vendredi dans une salle vide ou presque et cinq médailles. Un excellent ratio, porté par la médaille d’or de Faiza Mokdar (PSG Judo) en -57kg. Victorieuse du Grand Chelem de Paris et troisième à Antalya au printemps, la Parisienne, tête de série n° 1 ce matin, a affirmé son autorité. Numéro deux tricolore dans la catégorie derrière Sarah-Léonie Cysique, Mokdar, seule triple championne de France cadette, juniors et seniors la même année — c’était en 2018 — confirme que la dynamique initiée en début d’année restait d’actualité. Certes, le niveau d’opposition était loin d’être celui qu’elle avait eu face à elle sur ses dernières sorties. Mais elle n’encaisse aucun waza-ari ni ne s’affole lors de sa demi-finale : gênée par la puissance du bras droit de son ex-coéquipière au PSG, Martha Fawaz, au début du combat, elle laisse passer l’orage. Avec son ippon-seoi-nage, son arme principale ce vendredi, elle met la nouvelle judoka de l’US Orléans sur la défensive. À tel point que Fawaz récolte un, puis deux, puis trois shidos. En finale, c’est encore son ippon-seoi-nage qui lui permet de faire chuter Ana Viktorija Puljiz, après deux minutes vingt-deux secondes de golden score. Première victoire en Grand Prix pour Mokdar.

Fawaz termine en bronze. Son contre sur l’arrière contre la Brésilienne Beatriz Comanche, médaillée de bronze aux championnats du monde juniors 2023 et encore juniors cette saison, fait mouche.
Trois autres médailles du même métal viennent garnir la hotte française aujourd’hui avec deux autres podiums orléanais : Anaïs Perrot en -48kg et Enzo Jean en -60kg. Mention spéciale à ce garçon, sur une pente de progression évidente depuis plusieurs mois. Ce vendredi il bat le Japonais de la catégorie, Hayato Kondo, deuxième au Grand Chelem de Tokyo en 2022 et troisième à celui de Douchanbé en 2024, grâce à son ko-uchi makikomi. Une technique ravageuse, car mené lors du combat pour la troisième place, c’est grâce à ce mouvement qu’il met un ippon salvateur à quelques secondes du gong. Enfin, Léonie Gonzalez (ACBB Judo) va tout comme ses quatre compatriotes chercher sa première sur un Grand Prix. Un soto makikomi à la Hongroise Roza Gyertyas, en bronze au Grand Chelem de Bakou 2024, et le tour était joué.

Ce soir les quatre autres médailles d’or vont à deux pays. Au Japon les titres féminins avec Wakana Koga en -48kg et Kisumi Omori en -52kg. Au Kazakhstan, la victoire dans les catégories masculines : Sherzod Davlatov en -60kg — son subame gaeshi en demi-finale contre Enzo Jean est une petite merveille — et Zhanarys Rakhmetkali en -66kg.
Avec la médaille d’argent de Galina Tynbayeva en -48kg — une judoka de la même génération qu’Akmaral Nauatbek, championne paralympique des -48kg — le Kazakhstan mène la danse.