Et Cédric Revol séduit

Il faut encore le répéter, il est insupportable de voir estampiller Grand Chelem des tournois qui ne peuvent présenter aucun « local » de très bon niveau – comme savent le faire les pays de culture judo comme le Japon, la France ou la Russie – et qui n’ont réussi à attirer aucun japonais, ni aucun top 20 dans certaines catégories, lesquelles sont réduites à très peu de participant(e)s… sept combattantes en -57 kg ! C’est ainsi qu’Hélène Receveaux, qui n’est pas responsable de cette injustice, va récolter 500 points pour avoir battu sa camarade d’équipe Lola Benarroche, 29e mondiale, de deux pénalités, et l’Allemande Theras Stoll, 70e mondiale par ippon. Tant mieux pour elle. Mais ce n’est pas très significatif pour une athlète qui, il faut le rappeler, est déjà cinquième mondiale – l’une de celles avec Annabelle Euranie qui, mieux classée que la titulaire choisie, n’aura pas eu le droit de participer aux Jeux de Rio.

Un titre qui vaut 500 points pour Receveaux

C’est plus significatif en revanche pour Astride Gneto, prétendante au leadership en -52 kg, une catégorie que sa grande sœur vient d’abandonner. Elle n’était en effet que 63e mondiale avant son parcours à Abou Dhabi, au terme duquel elle bat trois adversaires bien mieux classée, la Croate Sikic (36e) par ippon, la Polonaise Pienkowska (24e) d’un shido, l’Américaine Delgado (22e), par ippon aussi. De quoi se situer d’un coup dans les esprits comme au classement réel au moins à ce niveau, et peut-être encore un peu mieux dans le futur proche. On pourra déjà parler de l’objectif d’avoir à viser les combattantes du top 20 pour s’étalonner au niveau requis. Mais faut aussi rester prudent : ces trois combattantes ont parfaitement profité de ce début de saison sans opposition pour glaner des points en Croatie et en Ouzbekistan. Un joli coup tout de même.
Les -48 kg françaises engagées, les jeunes Cheyenne Mounier et Sephora Corcher, tombaient sur cinq adversaires seulement, mais, pas de chance, du niveau d’un Grand Chelem. Mounier était battu d’un shido par l’Espagnole Figueroa, 7e mondiale, après un beau combat, et Sephora Corcher par ippon (un sasae bien suivi au sol) devant la Kazakhe Galbadrakh, 3e mondiale. Corcher sortait ensuite Mounier sur uchi-mata – le championnat de France sera chaud —, mais s’inclinait devant la Mongole Munkhbat, numéro 1 mondiale, sur un fort juji-gatame. 

Des légers français qui ont de l’ambition

Chez les garçons, le niveau était globalement légèrement plus copieux que du côté es filles, avec notamment, encore une fois, une assez forte délégation russe. Dans cette ambiance, ce n’est pas Vincent Manquest qui faisait la performance en -60 kg, comme en Croatie fin septembre, mais Cédric Revol (51e) qui se mettait en valeur une nouvelle fois. Troisième à Budapest en juin, il est à nouveau troisième ici. Dominé par le Russe Oguzov (36e) par étranglement il passait Manquest (47e) d’un shido et sortait vainqueur d’un gros bras de fer contre le Russe Mshvidobadze (41e) sur un eau seoi-nage final. Actif, combattant, il est agréable à suivre et représente bien le judo français. Incontestablement, Ça frémit dans le judo français du côté des -60 kg. 
En -66 kg, le champion de France Mathias Boucher (74e) est moins heureux, mais en ne cédant qu’aux pénalités face au Portugais Oleinic (19e) et au Brésilien Chibana (39e) il se prouve à lui-même qu’il peut commencer à contester plus fortement des adversaires de ce calibre.