Avec trois titres, la France est première nation
Trois médailles d’or sur un Grand Chelem, ce serait très bien si le niveau affiché par ce tournoi censément majeur des Emirats Arabes Unis n’était pas aussi indigent. Mais la performance est toujours significative, et il faut battre les adversaires qui sont là. C’est pourquoi l’or ramené par Marie-Eve Gahié en -70 kg ne manque pas d’intérêt. Trois combats, trois victoires, dont une demi-finale contre une Anglaise médaillée mondiale juniors 2014 (en -63 kg), qui n’est pour l’instant que 67e mondiale, mais qui va faire mieux – et qui avait d’ailleurs marqué waza-ari sur o-uchi-gari avec de prendre ippon – et la Brésilienne Maria Portela en finale, battue d’un shido. Même si Gahié est déjà 18e mondiale, une victoire sur la 14e est très positive. Avec cette moisson de 500 points, la combattante du FLAM91 en pofite pour passer devant la médaillée européenne (2016) et mondiale (2014) Fanny-Estelle Posvite. Elle n’a pas encore 20 ans. Elle a gagné deux Grand Prix en avril et en mai, avant même de prendre le titre de championne d’Europe junior en septembre. Elle emporte un Grand Chelem en octobre et entre dans les dix premières mondiales. La bataille est d’ores et déjà lancé pour Tokyo et il faudra compter avec elle.
Pinot, bientôt le top 10 ?
Margaux Pinot en -63 kg gagne le même jour deux combats par ippon, dont un contre une combattante au même niveau qu’elle, dans les vingt-cinq premières places mondiales, la Croate Miskovic Hasanbegovic, mais doit céder d’une pénalité face à l’Autrichienne Unterwurzacher, 6e mondiale, et cède pour le bronze d’un yuko sur l’ancienne médaillée olympique 2008, la Brésilienne Quadros. Un niveau avec lequel Margaux Pinot semble prête à flirter régulièrement.
Malonga revient doucement
Peu de judo pour les -78 kg dimanche, les deux dernières championnes de France Madeleine Malonga et Samah Hawa Camara, ne parviennent pas à faire tomber et restent au pied du podium, une contre-performance en particulier pour Madeleine Malonga, déjà classée 13e mondiale et battue par deux féminines au-delà de 35e place mondiale. Il faut cependant se rappeler qu’elle avait été blessé et qu’il s’agit d’un retour à la compétition depuis sa victoire au Grand Prix de Turquie en avril.
Clerget sur sa lancée
Le Français qui fait parler de lui dimanche, c’est Axel Clerget, le -90 kg qui chercha jusqu’au bout à prendre la sélection olympique en enchaînant les performances en mai : bronze au Grand Chelem d’Azerbaidjan, or au Grand Prix du Kazakhstan et cinquième au Master. Il reste sur cette lancée avec cette finale en Grand Chelem, très positive sur son classement – 16e mondial la semaine dernière, le voici 10e mondial. Il bat le Camerounais Ntsama (yoko-tomoe-nage et disqualification), le champion d’Europe junior de 20 ans, le Serbe Nemanja Majdov, 78e mondial, qui projète sur un tonique ko-soto-gari enchaîné au sol et l’Allemand Hannes Conrad, 101e mondial, sur un joli o-uchi-gari enchaîné au sol.
Il se fait surprendre en revanche sur un ko-soto-gake en contre de son o-uchi-gari enchaîné au sol, par le Serbe Aleksandar Kukolj, 13e mondial (et désormais 8e). Une très bonne compétition de reprise tout de même.
Dans cette catégorie, la bataille pourrait être chaude si Alexandre Iddir se présente au championnat de France comme la consigne en a été donné.
Axel Clerget, contré en finale / Officiel IJF
Natea, le Roumain qui monte
Dans les parcours étrangers, Après son énorme parcours au Masters et sa victoire sur le Japonais Harasawa, Daniel Natea, 24 ans, 2m03 (comme Teddy Riner) et 170 kg sur la balance, vient pointer à la 3e place mondiale. Curiosité à venir, les deux colosses ne se sont jamais pris en compétition. Ça va être intéressant.
Orujov, battu par un Sudéois !
L’Azéri Rustam Orujov, n°1 mondial et finaliste des Jeux, ne perd généralement que contre des Japonais où le Belge Van Tichelt. Cette fois il est surpris en finale par le Suédois Tommy Macias. Un Suédois ? Une nation en forme avec des ténors comme Marcus Nyman (-90 kg) n°3 mondial, ou Martin Pacek (-100 kg) n°4 mondial. Tommy Macias ne sort pas de nulle part, à 23 ans, il a entamé depuis l’été une très belle série, quatre podiums de suite en Grand Chelem, en Open et en Grand Prix, couronnée par cette médaille d’or en Grand Chelem. Et ce n’est pas un parcours opportuniste : très accrocheur et combattant, il bat par ippon (et trois yuko) le Néerlandais Sam Van T Westende, et le Russe Mogushkov, n°7 mondial, avant de prendre Orujov. Une sacrée démonstration et un nouveau 13e mondial qui va compter.