Journée russe ce mercredi à Abou Dhabi. C’était plutôt attendu avec Madina Taimazova et Makhmadbek Makhmadbekov. Un peu moins avec David Karapetyan. Encore que. Vice champion du monde juniors 2019, champion d’Europe juniors 2020, Karapetyan n’a participé qu’à trois compétitions depuis le Grand Chelem d’Antalya en avril 2021. Début juin, il perdait au premier tour contre Giacomo Gamba, fils d’Ezio, le patron de l’équipe russe. Ce mercredi, ce gaucher dans le plus pur style russe – relâché, capable d’alterner mouvements purs et corps-à-corps, sens du timing – se trace un chemin jusqu’à la victoire, battant Frank De Wit en finale sur un tani-otoshi et un o-uchi-gari en fin de combat. Une victoire qui pousse immédiatement David Karapetyan comme un candidat sérieux à la sélection olympique russe dans une catégorie qui se cherche un leader depuis plusieurs années.
L’autre victoire russe du jour est bien moins surprenante puisqu’elle revient à Madina Taimazova, médaillée olympique à Tokyo et troisième au Grand Chelem d’Oulan-Bator fin juin. Numéro une incontestable de l’équipe russe en -70kg, Taimazova s’impose face à l’une des surprises du jour : la Suédoise Ida Eriksson – 23e mondiale tout de même – qui accède aujourd’hui à son premier podium en Grand Chelem.
En bronze au Grand Prix du Portugal en janvier, la Suédoise bat tout de même l’Autrichienne Michela Polleres, vice championne olympique, en quart. Dans une catégorie très dense, voilà donc une nouvelle outsider qui pointe son judogi dans la dernière ligne droite avant les Jeux olympiques. Troisième médaillé russe, le -73kg Makhmadbek Makhmadbekov est lui aussi assuré d’être le titulaire olympique russe – si bien sûr ces derniers ont l’autorisation de participer – continue à engranger des podiums et des points. En bronze en fin d’après-midi, ce judoka très classique et qui aime beaucoup travailler en ne-waza, 12e mondiale, signe sa huitième médaille consécutive en Grands Chelems ou Grands Prix ! Deux échecs seulement pour lui aux championnats du monde 2021 et 2023. Un très costaud.
Et les Français ? Pas leur jour par contre. Cins engagés ce jeudi et quatre défaites au premier tour pour les quatre masculins : en -73kg, Joan-Benjamin Gaba contre l’Espagnol Jorge Cano Garcia et Hans-Jorris Ahibo face au Portugais Thelmo Gomes, tous deux aux pénalités.
En -81kg, Alpha Djalo, qui revenait à la compétition depuis les championnats du monde et une opération de l’épaule, s’incline face à l’Émirati Nugzari Tatalashvili sur un makikomi alors que Loic Pietri, lui aussi blessé fin mai, se fait piquer au sol par le Portoricain Adrian Gandia.
Seule féminine engagée, la -63kg Gaétane Deberdt s’impose contre l’Italienne Savina Russo – disqualifiée pour « diving » – avant de perdre contre la tête de série n°1 de la catégorie, la Canadienne Catherine Beauchemin-Pinard, finalement victorieuse à la fin de la journée.
Très forte physiquement, Beauchemin-Pinard fait respecter la hiérarchie face à la Chinoise Jing Tang, 38e mondiale, jamais médaillée ni en Grand Chelem ni en Grand Prix jusque-là.
Un succès québécois qui permet au Canada de prendre la tête du classement avec désormais deux victoires – Jessica Klimkait avait ouvert le compteur or hier – et une médaille d’argent avec Christa Deguchi. Les Russes devraient occuper la deuxième place avec les médailles du jour. Sauf que ces derniers n’apparaissent pas au classement. Curieux paradoxe.